Dites moi que c'est une blague ?!?

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On est samedi matin. Le soleil se lève à travers ma fenêtre. Je lis un livre que j'ai emprunté à la médiathèque. Il est vraiment pas mal mais l'auteur ne laisse aucune pause au lecteur, ce qui donne un effet étouffant. Avant de m'asphyxier, je relève la tête de mon livre tel un nageur après une course. J'ai la nausée. Ce livre n'est pas pour moi je crois.

Je regarde ma chambre. Elle est carré et je l'ai aménagé tel une chambre étudiante, un gros espace de vide rempli le milieu de la pièce. C'est une chambre de toit. Le plafond est penché mais pas assez pour gêner une fois debout. Ma fenêtre est encastré dans cette pente inversé, au pied de mon lit. De l'autre côté de la fenêtre, en face de moi, mon bureau s'étend sur une bonne partie du mur, sans pour autant déranger la porte. A côté de la sortie, ma grande bibliothèque et mon armoire à vêtements efface le mur. Enfin, la dernière parois est rempli de quelques poster de film tel Harry Potter ou Divergente.

Je me lève et vais m'asseoir à mon bureau (c'est plus une table longue mais au moins, j'ai de la place pour me poser). Je met mon livre sur le coins et commence a allumé mon ordinateur portable. Il bug un peu et mets donc beaucoup de temps à s'ouvrir. J'en profite pour aller vers ma fenêtre et voir ce qu'il se passe. Depuis une heure, j'entends des klaxonnes, ce qui est très rare dans ce quartier très calme. Je n'ai pas souvenir d'un seul drame dans le coin.

J'ouvre la fenêtre et passe la tête dehors. Au bout de la rue, un camion de déménagement entrain d'accoucher d'un canapé. Des hommes (les déménageurs je suppose) sont rouges d'efforts. Un autre homme, sans l'uniforme, sort de la maison, chemise a moitié ouverte. Il fait signe au déménageurs et monte dans le camion prendre des cartons. Je ne vois pas trop son visage, il est un peu loin de mes yeux, mais d'après moi, et vu sa chemise, je devine qu'il est musclé (pas trop mais assez pour séduire). Il re-rentre dans la maison avec ses cartons et moi je me demande ce que j'ai fait pour qu'un beau gosse viennent s'installer au bout de la rue.

Je ferme ma fenêtre, je me suis assez lavé les yeux comme ça. Je retourne à mon bureau, met de la musique et commence a faire le tri dans mes devoirs.

***

J'ouvre les yeux avec difficulté. C'est le jour j, on est lundi. Le cauchemar commence. J'espère qu'il sera un minimum sympa parce que sinon, je vais pas me déranger à lui dire ce que je pense. Je me lève et descend pour manger un bout, les yeux gonflés de sommeil.

- Un peu plus et je montais te réveiller. T'es pas encore habillé ?!?! Mais qu'est-ce tu fais ?!?! Dépêche toi ton prof va arriver !!!

Je remonte illico presto me mettre un jean et un t-shirt et j'enfile des baskets. C'est sympa les chaussons mais j'ai pas forcément envie qu'il les voit. Je redescends et vais direct à la cuisine. J'attrape un bout de biscuits que j'avale quasiment direct et j'en prends un deuxième. Soudain le sonnette retentit.

-Va ouvrir, je crois que c'est pour toi.

lâche mon père sur un rire. Tsss. Il se croit drôle en plus.

J'ouvre la porte et manque de m'étouffer. C'est une blague j'espère ! Celui qui est sensé être mon prof personnel se tient devant moi, habillé comme un magazine de mode simple. Et je crois, non, je suis sûr à 100% que c'est le mec qui a emménagé samedi au bout de la rue. J'y crois pas. Comment on fait pour être aussi beau. D'un seul coup, j'ai chaud au crâne et je sens mon ventre faire du hip hop. Je prends conscience a ce moment là que je le dévisage comme jamais et qu'il est aussi surpris que moi mais pas pour ma beauté. En même temps, un mec qui fait un arrêt sur image en ouvrant la porte a quelqu'un, ça court pas les rues.

Prof particulierOù les histoires vivent. Découvrez maintenant