5. L'inconnu du téléphone.

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Lorsque je me suis réveillée, j'étais calme et tranquille. Les rayons du soleil passaient à travers les fissures de mon velux. L'air était assez chaud.
C'étais samedi, premier week-end après le début de la fac.
Quand on fait l'inventaire de mes deux premiers jours à la fac, on peut dire qu'ils étaient assez réussi. J'ai pu me faire une amie, aussi folle soit elle, mes cours me plaisaient et je n'ai pratiquement pas fait de « crise » (sauf si l'on compte l'histoire du casier).
Ce matin-là, comme je ne trouvai rien à faire et que je pouvais difficilement faire mes devoirs (n'en ayant pas encore), je me suis mise à regarder la télévision. Au bout de 15 minutes, j'en avais déjà marre et décidai de voir où se situait le magasin de disque le plus proche. En effet, il me fallait le tout dernier album de Simple Plan.

Je sais, pourquoi acheter un CD quand on sait que l'album est disponible en ligne ? Tout simplement par ce que je suis fan des Cds. J'en fais la collection. Tout comme les lecteurs qui achètent des livres alors qu'ils peuvent les télécharger.
Un jean, un débardeur, mes converses et vingt minutes plus tard et j'étais partie. Direction le magasin de disque.
Au magasin de disque :
- Qu'es-tu venu acheter ? Cette voix m'a surprise. Je ne m'attendais pas à lui. Je n'avais pas répondu tout de suite trop étonnée.
- Tu as perdu ta langue ? Ma t-il demandé sur la pointe de l'humour
- Désolée, tu m'as surprise...
- Et donc qu'es-tu venu acheter ?
- Le dernier CD de Simple Plan... Mais pourquoi ça t'intéresse ? Avais-je demandé maintenant sur la défensive.
- Simple Plan ? Sérieux ? Ce n'est pas vraiment ma cam.. Je les trouve un peu trop commerciales.
- Je trouve que Simple Plan, c'est le meilleur groupe que je connaisse, je suis vraiment une très très grande fan. Leurs musiques sont toutes géniales. Après, on aime ou on n'aime pas.. Les goûts et les couleurs ne se discutent pas comme on dit.
- Tu as l'air passionnée, m'avait-il dit le sourire aux lèvres.
Nous restâmes un long moment sans parler, a regarder les piles de CD devant nous. Ce fut finalement moi qui rompis le silence :
- Sinon qu'es que toi, tu fais là ? Ce n'est pas courant de voir des jeunes de notre âge acheter des Cds et non télécharger.
- J'aime le fait d'avoir une montagne de CD chez moi, de les regarder et me demander lequel je vais écouter. J'aime le fait de prendre mon CD en main... J'ai quelque chose sur le visage ? Demande t'il voyant que je le dévisage depuis le début de sa réplique.
- Oh non désolée... Je suis juste surprise, c'est tout.
- Surprise en bien ou en mal ?
- En bien.. Je suppose avis-je dit, hésitante.
Une question m'était venu à l'esprit : pourquoi me parle t-il ? Avant d'avoir pu lui poser la question, il avait pris un CD, m'avait regardé, avait payé et parti aussi vite qu'il était arrivé. Pendant tout ce temps, mon regard l'a suivi. Je n'avais pu détacher mes yeux de cet être énigmatique qu'était Aedan.Il me fallut un bon moment pour me remettre de son départ et je repartis finalement les mains vides de cette merveilleuse boutique de CD.
Au bout d'une heure à me promener sans but précis sur les trottoirs de la ville, j'avais décidé qu'il était temps de rentrer chez moi.

                              **********
Arrivée, j'avais décidé d'appeler Emma, pour savoir si elle voulait passer chez moi pour qu'on l'on passe l'après-midi ensemble. Je n'aime pas rester complètement seule. Pendant un temps, j'avais l'habitude de me renfermer. De rester complètement seule pendant des heures. Pourquoi ? Je ne sais pas. Et au bout d'un moment ça m'est passé. Et le contraire est arrivé. Restée seule m'insupportais. Et ça aussi ça m'est passé. Sauf à certains moments comme maintenant.
La sonnerie de ma porte, m'avait sortie de mes pensées.
- Ruby ! M'avait hurlé Emma en passant le pas de ma porte.
- Contente de te voir moi aussi, riais-je
- Bon alors qu'es qu'on fait ? On sort ? On reste là ?
- Comme tu le sens. J'avais pensé qu'on pourrait rester ici. Je suis déjà sortie ce matin, mais si tu veux vraiment que l'on sorte, pas de soucis.
- Non, ça me va. J'adooooore lézarder sur le canapé.. Bon alors ou est tu aller ce matin ?
- Tu connais « le miracle » près du parc de la dernière fois ?
- Tu parles de la boite ou du magasin de CD ?
- Une boite en pleine journée... Emma, il n'y a que toi pour avoir des idées aussi farfelues. Oui, je parle de la boutique de CD. J'y suis passé ce matin, mais je n'ai pas trouvé ce que je voulais. Mais j'y ai fait la rencontre d'Aedan, tu sais le « secrétaire » de notre prof enceinte.
- Comment un mec aussi beau peu aller traîner dans un endroit pareil.... Sans t'offenser Ruby. Mais c'est assez vraie. Plus grand monde n'achète de CD... Bref, ne ténerves pas, dit elle en voyant le regard que je pose sur elle, il t'a parlé ? Tu le connaissais d'avant ?
- Non jamais vu. Je l'ai rencontré en même temps que toi hier.
Bien sur, j'ai volontairement omis de lui parler de notre échange de regards cinq minutes avant le cours.
- Bizarre qu'il vienne te parler.. Tu lui a peut-être tapé dans l'œil ?
- N'importe quoi. Il voulait sans doute être poli...
En disant cette phrase, je me suis rendu compte que dans notre court échange Aedan n'avait pas répondu à ma question : « Pourquoi s'est-il intéressé à mes goûts et mes choix de musiques ? ».. Ce garçon était énigmatique.
Avec Emma, nous avons passé un très bon après-midi. Nous avons discuté, regardées la télé, mangée une tonne de bonbon et puis elle est partie (la soirée étudiante avait lieu le soir même et je décidais de ne pas y aller.). Cela faisait longtemps que je n'avais pas passé une aussi bonne après-midi. Et cela m'a fait terriblement du bien.
Après son départ, la sonnerie de mon téléphone m'annonçant l'arrivée d'un nouveau message s'était déclenchée. Intriguée, je me suis demandé qui pouvait bien m'envoyer un message, surtout quand on sait que j'ai perdu contact avec tous mes amis et que ma famille n'est pas très habile avec les messages.
Inconnu. Bizarre. J'ai cliqué sur le profil et j'ai vu qu'il n'avait été créé qu'aujourd'hui. Encore plus bizarre.
« Es-tu heureuse ? ».
Alors là, ce n'était plus seulement bizarre, c'était carrément flippant !

La Joie d'un MasqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant