2. Survivante

35 5 7
                                    

Deux ans que tout a changés. Deux ans que je continue à mentir, à me mentir. Deux ans que j'essaie de convaincre tout le monde que je vais bien. Et en soit c'est presque le cas. J'arrive de nouveau à sourire, a rigoler, a marcher seule dans la rue sans avoir peur qu'un autre "drame" se produise. J'arrive à me faire des amis, à vivre presque correctement.
Malheureusement, il y a ce petit "presque" qui me gâche toujours la vie. Il m'arrive de faire des crises de paniques incontrôlables. Il m'arrive aussi de prendre des médicaments pour calmer mes angoisses et mes peurs. Il m'arrive fréquemment de faire des cauchemars et de revivre ce "drame" encore et encore. Et enfin, je renis, rejete tout contact physique. Que ce soit un calin, un bisou, un serrage de main. Rien. Je ne peux pas. À ce moment-là, j'ai l'impression d'être à nu, de me retrouver dans cette ruelle.
Un contact physique, c'est vieux comme le monde, c'est une forme de respect dans certains cas, dans d'autres une forme de politesse et enfin une marque d'affection, de désir, de tendresse.. Et moi, j'en suis privée, dans toutes ses formes.
Pourtant, je suis amoureuse de la vie. J'aime toujours autant ma famille, j'aime toujours entendre les oiseaux chanter dans l'arbre que je vois de ma fenêtre, j'aime toujours "aimer" tout simplement. Malheureusement entre ce que j'aime et ce que je peux faire tout est différent. Je ne peux pas embrasser ma famille. Je ne peux pas les câliner, les embrasser, les toucher. Je ne peux pas "aimer ", car aimer, c'est souvent être aimé en retour et l'amour, je parle de l'amour entre deux personnes inconnues qui formeront un tout, ça m'est interdit. Comment vivre un amour véritable sans contacts physique ? Impossible. J'y suis résignée. Du moins, j'y étais jusqu'à ce que je le rencontre. Il a changé ma vie du tout au tout. Et je vous laisse découvrir comment.

La Joie d'un MasqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant