CHAPITRE 17
On toqua à la porte.
- On dirait que ton prince est arrivé, murmura Sally.
- Peut-être est-ce le tien, suggérai-je faussement amusée. En réalité, j'étais blessée que Chad se soit tourné vers Sally après mon refus. C'était comme s'il l'utilisait comme pièce de rechange... ou pour me rendre jalouse.
Lucy ouvrit la porte chaleureusement.
Aaron se tenait dans l’encadrement, en costume, et un sourire en coin. Mon cœur ne put s'empêcher de battre plus vite. Cette tenue lui allait tellement bien ! C'était assez différent des tailleurs qu'il portait habituellement, et cela lui donnait une allure plus charmante encore.
À ce moment précis, Aaron rit, et je me demandai à nouveau comment se faisait-il qu'il semble toujours me comprendre. Sally, devant mon air ébahi me donna un coup de coude entre les côtes.
- Arrête, tu vas gober les mouches, chuchota-t-elle. Et je crois que pour ton régime de vampire, ce n’est pas très sain.
Si je n’avais pas été aussi stressée, j’aurais ri.
- Est-ce que Mademoiselle est prête ? demanda Aaron.
Était-il obligé de me parler comme si on était au XVIIIe siècle ?
- Je pense qu’elle est prête depuis tout à l’heure, mais qu’elle t’attendait avec impatience ! répondit Lucy.
Mais étaient-elles toujours obligées de commenter ? Et d’abord, c’était à moi qu’il avait posé cette question ! Bon d’accord, je n’y avais toujours pas répondu au bout d’une vingtaine de secondes, mais quand même !
Jetant un regard noir à mes amies, je quittai la chambre, suivie de près par Aaron.
- Tu es ravissante.
- Merci... Toi... aussi, balbutiai-je.
Il me tendit son bras et j'enroulai le mien autour. Nous nous dirigeâmes vers la salle de bal qui n’était autre que le réfectoire surmonté d'une touche de magie.
C’était sublime ! Les tables avaient disparu, le sol était maintenant carrelé de marbre et les rideaux habituellement bleus étaient en velours rouge. Des lustres de cristal pendaient au plafond, et une odeur douce et agréable planait dans l'air. La pièce était déjà remplie de monde. Des professeurs étaient présents aussi, mais toujours aucune trace du directeur. Peut-être était-il simplement un prof tellement discret que nous ne l'avions pas remarqué. Un directeur -ou prof- qui ne s'imposait pas. Qui n'avait pas conscience de son rôle important. Peut-être que les surnaturels ne fonctionnaient pas de la même façon. Peut-être qu'ils savaient se gérer seuls et que le mot « chef » ne servait qu'à donner une sorte d'ampleur au lycée.
Chad arriva, et lorsque je vis Sally agrippée à son bras mon estomac se serra. Je ressentis une pointe de... quoi déjà ? Ah oui !
De la jalousie.
Aaron m'entraîna sur la piste, ce qui me permit de me changer les idées.
Nous commençâmes à danser sur Patience, des Guns N'Roses. Nous nous balancions au rythme de la musique, ses mains tièdes sur mes hanches et mes bras autour de son cou. Ses yeux semblaient étinceler. Peut-être n’était-ce que l’éclairage qui donnait cet effet, mais cela le rendait encore plus magnifique. Ses pieds ne rencontraient jamais les miens. La précision de mes gestes m'étonna, et je remerciai ma nature de vampire qui me stabilisait ainsi. Il me berçait dans ses bras, et j'aurais très bien pu m'endormir ainsi, ne plus jamais bouger et savourer ce simple moment de bonheur, mais la voix de Lucy rompit brusquement le calme qui m'avait apaisée.
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La nature de Roxane - tome 1 : Maudits
FantasyRoxane Carter fête son seizième anniversaire en compagnie de sa meilleure amie, au cinéma. Elle ignore que ce soir-là sera le dernier jour heureux de sa vie, car celle-ci va basculer à tel point qu'elle ne se reconnaîtra plus. Entraînée dans une mal...