19. Premier urbex

208 11 9
                                    

Hola les amis ! Ravie de vous retrouver pour la suite de cette fic qui, à ce rythme, sera terminée 10 ans après la fin de la saison 40 de Skam ! Mais c'est pas grave, ça fait toujours du bien de retrouver Lola de la saison 6, après le traitement qu'elle a subi dans la saison 7 et qui ne risque pas de s'arranger avec les prochaines (ça se voit que je n'ai toujours pas pardonné à la nouvelle équipe lol). Je vous laisse donc sur cet agréable (je l'espère) chapitre urbex, qui est plus long pour vous récompenser de votre patience ! Enjoy !


Chose promise, chose due. Le lendemain, mercredi matin, je n'accompagne pas Daphné sur le trajet jusqu'au lycée. J'ai pris soin de lâcher l'air de rien, pendant le dîner de la veille, que j'avais un prof absent pour le premier cours de la matinée. Comme je m'entends mieux avec ma sœur ces derniers temps et que Thierry suit avec autant d'implication notre emploi du temps scolaire que la date d'anniversaire de sa propre fille, mon mensonge est passé comme une lettre à la poste. J'ai toutefois ressenti un léger scrupule, ayant l'impression de « trahir » Daphné alors que nous nous rapprochons enfin après des années de rancœur. Puis j'ai repensé à l'expression méprisante de Tiff, enserrée dans sa minerve, et cette image a apaisé tous mes remords.

A l'aide de la localisation que m'a envoyée Maya, je dresse rapidement une ébauche d'itinéraire. Je ne dois pas arriver trop en retard, sinon, je peux dire adieu à l'espoir de les retrouver, au fin fond d'un vieux bâtiment abandonné. Le spot urbex se situe non loin d'une zone industrielle, au niveau de la voie ferrée. J'en ai pour une bonne heure et quart à pied, mais prendre le métro me permettra de gagner deux fois plus de temps.

Peu avant neuf heures et demie - je suis obligée d'attendre un certain laps de temps après le retour de Thierry du travail, pour être sûre qu'il s'est bien endormi -, je fourre un paquet de cigarettes, de l'eau et un peu de monnaie dans mon sac à dos, puis je file à l'anglaise.

L'air matinal du mois de mai reste frais, mais je détecte déjà quelques effluves de printemps. C'était ma saison préférée, avant. Avant qu'elle ne devienne la saison où je suis entrée dans mon premier HP. Pendant mon quart d'heure de métro sur la ligne 8, je me force à repenser à la Mif pour oublier ces souvenirs désagréables, et j'essaie de calmer la boule de nervosité qui commence à naître dans mon ventre. Il est clair que je n'ai plus l'habitude d'entretenir des relations sociales. Je n'ai même pas prévenu Maya que j'avais finalement changé d'avis pour les accompagner, car je comptais leur faire la surprise, mais que se passera-t-il quand ils me verront débarquer à l'improviste ? Est-ce qu'ils se diront que je suis une girouette instable ou une pauvre meuf sans amis qui cherche de la compagnie ? Ils auraient raison, cependant. Et quand bien même faut-il que j'arrive à les trouver dans un espace immense que je ne connais pas ! Avec ma veine, les probabilités que je les cherche en vain sans jamais les trouver ne sont que trop élevées.

Je me secoue mentalement pour chasser ces drôles d'idées qui ne me ressemblent en rien. Depuis quand en ai-je quelque chose à faire de ce que les gens pensent de moi ? Maya, Sekou, Jo et (même) Max sont adorables, j'en ai eu la preuve vendredi soir. Ils ne verront aucun problème à ce que je m'incruste, sinon Maya ne m'aurait jamais invitée. Et si jamais je ne les trouve pas, je possède un objet très pratique qui s'appelle un téléphone, et qui a précisément pour fonction de communiquer avec des gens à distance.

D'ailleurs, il a aussi la fonction de GPS. C'est pourquoi, à la sortie du métro, je suis scrupuleusement l'itinéraire qui s'affiche en temps réel sur mon écran, unique gage de survie au milieu de cette jungle de béton hostile. Sur ma gauche, la banlieue parisienne. Sur ma droite, des entrepôts de la zone industrielle. Au milieu, la voie ferrée. Le chemin qui mène au spot de Maya me conduit vers un espace moins urbanisé, composé principalement de bâtiments abandonnés dans une nature qui commence à reprendre ses droits. La fusion de ces deux éléments antagonistes est plus qu'intéressante, et je sais déjà que je vais pouvoir prendre de magnifiques photos. Je m'efforce de rejoindre le point exact de la localisation en espérant que la Mif est arrivée et n'a pas commencé à s'enfoncer dans les méandres du spot.

Cette obscure clarté [Skam France saison 6]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant