"You know how I feel"

12 - "Freedom is Mine..."

Note de début de chapitre : ce chapitre contient une scène de sexe explicite. J'ai déjà tagué la fiction comme ayant un contenu *mature* mais je tiens quand même à préciser que ça devient plutôt chaud par ici. 

***

Clarke n'hésita pas, cette fois, en se laissant aspirer par la lueur verte de l'Anomalie. Sur le rivage, Octavia, Levitt, leur petit garçon Alexandre et leur petite fille Tess, tout juste âgée de quelques jours, lui firent leurs adieux et elle se dirigea sans attendre vers le vortex tournoyant devant elle. Un seul but en tête : retrouver Bellamy.

C'était étrange, comme ils avaient tous les deux démarré cette aventure dans le but de trouver Octavia, mais s'étaient finalement trouvé l'un, l'autre. Seulement pour ensuite être séparés, mais quand même résoudre des énigmes qu'ils se posaient sur eux-mêmes et sur l'autre. Clarke n'espérait qu'une chose, tandis que le flot émeraude la transportait sans heurt vers sa nouvelle destination : qu'ils puissent terminer ce voyage ensemble.

Comme à chaque fois que l'Anomalie la déposait quelque part, elle se s'attendait pas à l'endroit où elle allait atterrir. Voilà pourquoi, à l'instant où elle rouvrit les paupières pour les poser sur les grillages et les piques entourant l'arène de combat du bunker de Polis, elle paniqua.

Ce voyage à travers les époques et les planètes avait été non seulement un périple pour leur corps, mais aussi pour leurs esprits. Il continuait à les faire passer par ses épreuves. Il poussait Clarke Clarke à creuser un peu plus profondément à l'intérieur d'elle-même, pour faire ressurgir les peurs, les doutes, les traumatismes qu'elle avait dû enfouir dans son esprit et son cœur pour survivre.

L'arène, comme le bunker, était silencieuse. Bien que les taches de sang séché soient restées sur le sol et les murs, Clarke pouvait deviner qu'il s'agissait du futur, et elle tremblait de comprendre lequel. Après tout, la Terre était morte. N'était-ce pas ce que Monty avait dit ? Irrécupérable, abandonnée. Voilà pourquoi ils avaient traversé l'espace pour arriver jusqu'à Sanctum, voilà pourquoi ils avaient subi encore davantage d'épreuves et de tortures. Parce que la Terre, désormais, n'était plus que le vestige de ce qu'elle était jadis.

Clarke s'effondra au sol, là, au milieu de l'arène, dans le silence le plus absolu. Des larmes coulèrent de ses yeux fatigués tandis qu'elle tremblait sous la réalité de ce cauchemar éveillé. Son subconscient savait-il, d'une façon ou d'une autre, qu'elle ne s'était jamais pardonné cette troisième fin du monde ? L'Anomalie savait-elle qu'elle se sentait responsable de la mort de la Terre, et de celle de Monty et d'Harper avec elle ? Savait-elle qu'elle avait ressassé pendant des nuits sans sommeil les "si" qui auraient pu faire que tout ait survécu ?

Si elle avait tué McCreary plus tôt. Si elle n'avait pas joué en sa faveur dans sa guerre contre Diyoza et Wonkru. Si elle était restée à Polis avec Bellamy.

"Bellamy..."

Le nom lui arracha un nouveau sanglot. C'était ici même que l'homme qu'elle aimait avait dû se tenir le jour où sa sœur l'avait condamné à se battre à mort dans l'arène des Wonkru. Lorsqu'il avait dû affronter Indra et Gaia parce que Clarke, trop blessée qu'il ait pu la trahir en donnant à Madi la Flamme, avait choisi de l'abandonner à son sort sans un regard en arrière.

Est-ce là la raison pour laquelle l'Anomalie l'avait menée ici ? Parce que c'était la dernière chose inachevée qui la rattachait encore à Bellamy ? Parce que c'était sur Terre qu'avait commencée leur histoire et que c'était là qu'elle se terminerait ? Était-ce là que Bellamy se trouvait, lui aussi ?

Alors, Clarke sécha ses larmes et se redressa. Autour d'elle les murs du bunker semblaient chuchoter des échos du passé, mais une seule voix intéressait la jeune femme. Et cette voix ne se trouvait apparemment pas ici.