8 - "Butterflies all havin' fun..."

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Bonsoir à tous et merci pour l'accueil que vous avez réservé au dernier chapitre de cette fiction !
En voilà un autre !
Je n'ai jamais mis d'avertissement à mes fictions françaises, mais ce chapitre contient pas mal de description de blessures dues aux radiations donc préparez-vous.
Bonne lecture !

***

Bellamy paniquait. Il paniquait comme rarement il avait paniqué dans sa vie, et c'était peu dire quand on réfléchissait à toutes les épreuves qu'il avait traversées jusqu'ici. Cela faisait trop longtemps qu'il s'efforçait d'ouvrir les portes de l'ascenseur du laboratoire de Becca et il commençait à se dire qu'il n'allait pas y arriver. Ses sens ne lui répondaient plus, son coeur battait la chamade, ses pensées étaient devenues incontrôlables, sa respiration saccadée. Il fallait qu'il se reprenne. Il fallait qu'il agisse.Il fallait qu'il-

"Respire !"

La voix ressemblaient étrangement à celle de Raven, telle qu'il l'avait entendue des dizaines et des dizaines de fois pendant leur temps sur l'Anneau, à tenter de calmer les crises d'angoisse qui le ravageait lorsqu'il dormait.

"Respire !"

Le ton était impérieux, l'ordre de ceux qu'on ne balaie pas du revers de la main, de ceux auxquels on est obligés d'obéir si on veut une chance de survivre. Alors, Bellamy força l'air dans ses poumons, poussa son corps à se mouvoir. Dans un cri plus animal qu'humain, estompé par le casque de la combinaison anti-radiation qu'il portait toujours, il tira à nouveau de toutes ses forces sur le levier improvisé qu'il avait réussi à insérer entre les portes de l'ascenseur et enfin, enfin, celles-ci cédèrent de quelques centimètres. Assez pour lui permettre d'y passer son bras, puis son épaule. Assez pour que la barre métallique tombe sur le sol dans un claquement sonore et que les battants coulissent suffisamment pour le laisser passer.

Rapide et efficace, il s'engouffra dans la cage d'ascenseur. Il n'essaya même pas de taper sur le bouton du premier sous-sol. L'électricité avait été coupée dans tout le bâtiment. Il savait que s'il voulait atteindre le premier niveau, atteindre Clarke, il devrait suer sang et eau pour y arriver. Il ramassa la barre métallique et l'abattit sur le faux plafond de l'ascenseur afin d'en soulever la trappe de secours. Là, il aperçut enfin son échappatoire, et la longue échelle qui lui permettrait de quitter ce niveau de malheur. Il sauta, une fois, deux fois, dix fois, frôla le rebord plus d'une fois, le lâcha une autre, puis finit par l'aggriper avec une force qui le surprit lui-même. L'ascension lui parut infinie, lui rappela cette fois où il avait grimpé une échelle identique pour tenter de sauver la même femme, tout en haut de tour de Polis. Il était étrange de penser que ce building-là était désormais à terre, réduit en cendres et retourné à la poussière, mais que lui, Bellamy, était toujours là. Le même but l'animait aujourd'hui qu'alors, une seule pensée résonnait à son esprit.

"Clarke, Clarke, Clarke--"

Quand enfin il déboucha sur le niveau du laboratoire de Becca, Bellamy était épuisé. Pourtant, sa course commençait à peine. Clarke n'avait jamais pu lui raconter cette journée, ni comment elle s'en était sortie. Elle lui avait néanmoins dit qu'elle était restée coincée dans cet endroit pendant quarante-deux jours, ce qui signifiait que c'est là qu'elle avait dû revenir après avoir réajusté le satellite. Alors, il se précipita vers la sortie du bunker. Il l'avait à peine atteint lorsque le battant s'ouvrit brusquement, l'arrêtant net dans sa course tandis que nulle autre que la femme qu'il souhaitait sauver par-dessus tout franchissait le seuil et lui tournait le dos sans l'apercevoir avant de refermer la porte derrière elle. Il courut à ses côtés, exerça toute sa puissance pour l'aider à refermer le battant, retint un cri de terreur lorsqu'il aperçut Praimfaya à quelques mètres, près à s'abattre sur eux.

"You know how I feel"Où les histoires vivent. Découvrez maintenant