Chapitre 8 - En famille

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Media : Happiness is Easy – Talk Talk

Dimanche 6 septembre 2020

Nous nous installons à table et comme par hasard, Lola se retrouve en face de moi. Mon père et Carlotta se sont installés en bout de table.

— On vous a laissé ensemble les jeunes, me précise-t-il gaiement. Comme ça vous pourrez mieux discuter avec Lola pour la mettre à l'aise. En plus, Mickael, vous avez le même âge donc je suis sûr que vous allez vous trouver plein de sujets de conversation ! Qu'est-ce que je vous sers à boire ? demande mon père. J'ai prévu ton vin préféré Cariña, précise-t-il tendrement à Carlotta, sinon il y a des bières ou du jus de fruits.

— Lola ne boit pas d'alcool, m'empressé-je de préciser.

Tout le monde me regarde l'air abasourdi, sauf l'intéressée qui a un sourire jusqu'aux oreilles.

— Bein quoi, on a un peu discuté quand on s'est rencontrés, me dédouané-je en me levant pour ramener les boissons de la cuisine.

J'ai bien envie de boire un whisky sec pour m'anesthésier en prévision de ce repas surréaliste mais j'ai peur de faire encore plus de bourde donc une bière est plus raisonnable. Lola sirote son jus de goyave en me jetant des œillades qui me mettent mal à l'aise. La chipie prend même un malin plaisir à se lécher sensuellement la bouche entre chaque gorgée. Personne ne semble relever son manège à part moi et c'est tant mieux, pourtant elle ne fait pas dans la discrétion.

Le repas se passe plutôt sans encombres, et je comprends à présent le choix de menu de mon père, sa chérie a dû l'informer que Lola est vegan. Mais je me retiens de faire un commentaire pour ne pas risquer de me faire encore remarquer sur les informations personnelles que je détiens sur la petite brune. Les jumeaux font finalement plus la discussion que moi à la jolie brunette et Carlotta prend plaisir à faire notre connaissance. Moi, je me contente surtout d'écouter et d'aider mon père pour le service des plats.

Je déguste tranquillement mon effiloché de porc lorsque je sens quelque chose qui me frôle le tibia. Je rabats mes jambes sous ma chaise en pensant que je me suis trop étalé mais de nouveau j'ai la sensation qu'on me touche. Je regarde discrètement sous la table en m'appuyant sur le dossier et vois les orteils de Lola qui me caressent la cuisse en remontant en direction de mon entrejambe. Putain elle n'a vraiment peur de rien ! Je me racle la gorge pour lui faire discrètement comprendre d'arrêter de me faire du pied. Mais rien ne l'arrête, cette nana fait tout pour me rendre dingue. Elle discute comme si de rien n'était avec mon père pendant qu'elle effleure mes parties. Elle me tue. Je prends sur moi et parle avec mes frères pour tenter de penser à autre chose que l'effet que cette chipie me fait ressentir malgré ma volonté de résister.

Nous finissons nos assiettes et je prétexte aller préparer le café pour m'esquiver de cette vilaine tentatrice qui cherche par tous les moyens de m'exciter.

— Excusez-moi, vous pouvez me dire où se trouvent les toilettes ? demande Lola avec sa petite voix ingénue à mon père.

— Hijo, puisque tu es debout, tu les montres à Lola s'il te plaît ?

— Mais bien sûr papa, réponds-je avec une amabilité hypocrite. Suis-moi Lola.

— Avec plaisir Micky.

La garce, elle ne lâche pas l'affaire. Je l'accompagne jusqu'aux WC mais elle entre dans ma piaule et me tire vers elle avant de refermer la porte.

— Tu ne pensais pas que j'allais passer à côté de cette pièce sans la visiter, me provoque-t-elle.

Forcément, il y a encore mon prénom sur la porte avec marqué « Défense d'entrer », stigmate de l'adolescence avec deux frères jumeaux qui ne pensaient qu'à venir me faire chier quand moi j'avais besoin d'être seul avec les hormones en ébullition.

— Micky, tu n'imagines pas tout ce que j'ai envie de te faire dans cette chambre, minaude-t-elle en venant glisser ses mains sous ma chemise pour me caresser les abdominaux. Tu n'as pas dû en amener beaucoup de nanas ici, c'est encore plus excitant !

— Mais arrête, lui ordonné-je en lui attrapant les poignets. T'es complètement folle. Il y a notre famille juste à côté.

— Et alors, ils discutent, on aura qu'à trouver une excuse. Tu voulais me montrer ta bibliothèque ! balance-t-elle fière de son idée en pointant ma collection de mangas. Oh Micky, allez, détends toi, me supplie-t-elle en me faisant son regard de biche.

Je la regarde, elle est si belle dans sa petite robe blanche qui lui donne un air innocent. Avec ses cheveux lâchés autour de son visage souriant on dirait un ange. Je me radoucis et lui relâche les mains que je tenais toujours fermement serrées dans mes paumes. Je vais pour l'enjoindre gentiment de sortir lorsqu'elle se pend à mon cou et m'embrasse fougueusement. Et je cède à cette étreinte, c'est si bon de sentir ses lèvres douces et la chaleur de son corps contre le mien. Mais au moment où elle commence à immiscer sa langue dans ma bouche, je me reconnecte à la réalité. Sa mère sort avec mon père, alors je la repousse. Il ne faut pas, je ne peux plus être attirée par elle. Mon paternel vient de les accueillir dans notre famille. Par conséquent, je ne dois plus ressentir de désir pour Lola. Celle-ci m'observe ne semblant pas comprendre ce qu'il se passe dans ma tête.

— Ce n'est pas grave Micky, on se rattrapera quand on sera seuls. Ce soir chez moi ? propose-t-elle mutine en parcourant du bout du doigt le V de l'encolure de ma chemise laissée ouverte.

— Non Lola, il n'y aura plus de prochaine fois, décrété-je amèrement. Je ne peux pas faire ça à mon père. Il a l'air heureux avec ta mère donc nous deux c'était très sympa mais ça s'arrête là.

— Oh Micky, tu dramatises un peu tu ne crois pas, se moque-t-elle. Ton père couche avec ma mère et alors, je ne vois pas pourquoi cela nous empêcherait de continuer à nous éclater ensemble.

Elle tente de se coller contre moi pour me faire un câlin mais je la stoppe en posant mes mains sur ses épaules dénudées. Putain, fais chier car elle me faisait vraiment craquer. Mais je ne peux pas me permettre de jouer avec le feu. Pour le moment, on s'entend bien, au plumard, en dansant et dans ses délires farfelus qui m'amusent. Mais si ça clash, cela jettera un putain de froid dans la famille et mon père ne me pardonnera pas cette nouvelle incartade dans ma vie. Il a passé l'éponge sur mon mariage désastreux mais il ne sera pas aussi conciliant si je viens foutre le bordel dans son bonheur à lui.

— Non Lola, je suis désolé mais ce n'est pas possible, soupiré-je. Allez, vas rejoindre les autres avant qu'ils nous cherchent. Je vais préparer le café. Je te fais un thé à la menthe, ça te va ?

La jolie brunette obtempère avec un petit sourire. Ses yeux ont perdu de leur éclat. Et merde, je lui ai fait de la peine. Décidément je ne suis bon qu'à faire souffrir les nanas. Je vais finir par faire vœu de chasteté et partir dans un monastère si ça continue. Je m'imagine deux secondes en soutane et puis je me marre, non c'est impossible ! J'aime trop les plaisirs de la vie même si parfois elle est sacrément chienne.

Je retrouve tout le monde avec le café et le thé. Lola est sur le canapé en train de jouer à la console avec mes frangins. Je pose le plateau sur la table et vais pour m'assoir à côté de mon père et Carlotta quand la brunette se retourne et me regarde.

— Tu viens jouer avec nous Micky ? J'ai besoin d'un partenaire, me lance-t-elle avec son air espiègle.

Je réponds à son sourire avec amusement, elle est incorrigible, et je vais m'installer à côté d'elle en attrapant la manette qu'elle me tend en me donnant un coup d'épaule. Finalement, je suis rassuré, on va pouvoir rester amis.

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With Micky [Terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant