10 ans plus tardꕥ
Des rayons de soleils traversant la fenêtre m'aveugle à peine l'œil ouvert. Je m'abrite instinctivement sous ma couverture attendant que mes yeux soient enfin près à affronter les jets de lumière provenant de l'extérieur. Après quelques secondes de craintes, je la repousse finalement en passant mollement mes mains sur mon visage. Faisant dos à la fenêtre, je m'assoie sur mon lit blanc puis me fixe dans le miroir situé en juste en face de celui-ci. Je remarque à quel point mes cheveux sont en mauvaises états, et mon visage disgracié. Alors c'est en prenant soin d'apporter ma serviette que je me dirige vers la salle de bain.
Je marche approximativement comme un zombie dans le long des couloirs de la maison avant d'arriver devant la porte en question. En me grattant la nuque, je tourne la poignée et entre finalement dans la pièce en prenant soin de bloquer la porte derrière moi. Rapidement, mes habits sont expédiés au sol et mon élastique à cheveux, sur le comptoir.
J'ouvre sèchement les rideaux de douches et me glisse dans ma petite source de bonheur. L'eau brûlante caresse ma peau médiocrement bronzée. Je passe mon chiffon de douche savonné par une douce odeur de vanille et sucre brun sur l'entièreté de mon corps. Après m'être lavé les cheveux, je sors d'un pas léger et me dirige vers le robinet où y est disposer ma brosse à dent. Une fois le dentifrice étalé sur celle-ci, je mouille rapidement ma brosse et l'attire jusqu'à ma bouche où j'effectue des mouvements rapides en explorant tout les recoins.
Enfin, j'emprunte le chemin inverse et me dirige vers ma chambre. Après avoir enfilé un jean noir neutre ainsi qu'un sweat de même couleur, je me précipite vers la cuisine. Vienna, la mère de Maria est déjà réveillé.
- Bien dormi? Me questionne t'elle en savourant son café bouillant.
Je tire une des chaises présente autour de la table tout en répondant :
- Si.
À peine assise, des pas provenant de l'escalier m'interpellent. Maria descend à toute vitesse vêtue d'un chandail blanc plutôt court et d'une paire de jeans bleues faisant ressortir ses cuisses travaillées. Ses cheveux bruns sont attachés en chignon haut sur le dessus de son crâne et un collier doré pend le long de son cou fin.
- Buenos dias. S'écrie t'elle le sourire aux lèvres avant de s'asseoir à mes côtés.
Elle prend rapidement une tranche de pain posé sur la table et l'abreuve d'une confiture aux fraises fait maison. Je pivote la tête vers elle en lui offrant une léger sourire. La jeune femme écarquille grossièrement les yeux en m'analysant.
- Oh la vache, t'as vraiment mauvaise mine. Se moque t-elle en croquant dans son pain.
J'entre ouvre légèrement la bouche en me relookant de la tête au pied.
- J'apprécie ta générosité. Dis-je d'un ton sarcastique en soupirant.
- Non non mais je te jures! On dirait littéralement un zomb-
- C'est bon Maria. Interrompt Vienna en rigolant discrètement.
La jeune femme ne prend pas la peine de finir sa phrase. Elle engloutit d'un coup sec le reste de son déjeuner et se lève en me tapotant l'épaule.
- Ce soir, on sors en boîte toutes les deux.
Je fronce brusquement les sourcils en levant la tête.
- Hors de question. J'ai plein de choses à faire. Dis-je en me grattant la nuque.
Maria se contente de sourire en se penchant légèrement vers moi.
- Toi et moi savons parfaitement que tu n'as rien à faire. Ce n'est pas une option d'ailleurs.
J'avale difficilement ma salive en restant silencieuse. Maria à raison, mes journées de week-end sont plutôt fades.
- Je te passerai la noire, elle te va à merveille.. Assure-t-elle finalement en quittant la cuisine.
Je jette rapidement un regard à Vienna, qui elle, hausse simplement les épaules.
C'est en soupirant que je me lève à mon tour et me dirige vers ma chambre.
Malgré les moments difficiles que nous avons toutes les trois, Vienna et Maria restent des personnes à qui je tiens énormément. Elles m'ont sauvées la vie, au moment où j'en avais le plus besoin. Sans elles, je serais sûrement déjà morte ou vendue à je ne sais qui à l'heure d'aujourd'hui. Vienna a su me tendre la main lorsque la terre entière me forçait de lâcher prise. Et Maria elle, a su m'apporter le réconfort féminin qui me manquait depuis ma fuite. Certes, je n'ai pas eu une enfance de tout repos, mais à présent, tout cela est derrière moi. Car j'ai une famille. Des amis. La vie ordinaire dont j'ai toujours rêvé.
J'ai rapidement su m'intégrer au sein de leur petite famille. Ayant un père absent, Maria n'étais pas dutout opposé à l'idée d'avoir une nouvelle amie avec qui discuter. Nos débuts ont été plutôt rudes, mais avec le temps, une forte amitié c'est finalement tisser entre elle et moi. Elle avait tout juste dix ans lorsque je l'ai rencontrée. Et moi, onze. Alors bien évidemment, à cette âge, pleins de questions trottinaient dans son esprit. Il était claire qu'elle se demandait qu'est-ce que je fichais dans son domicile du jour au lendemain. Où étaient mes parents et pourquoi mon visage semblait si triste et vide lorsqu'elle s'adressait à moi. C'est seulement quelques semaines après mon arrivée qu'elle a fini par comprendre ce que j'étais vraiment. Une orpheline. Une jeune fille qui avait dû fuire. Pour échapper aux griffes des méchants. Ces méchants qui étaient assoiffés de sexe. De désir. De mineures. De filles comme moi.
Mais Maria avait su m'accepter comme j'étais. Malgré les crises que je faisais chaque soirs, redoutant que les gardiennes de l'orphelinat me retrouvent. Malgré les sauts d'humeurs que je pouvais parfois éprouver lorsque je repensais à mon ancienne vie. Malgré le nombre de vêtements que j'avais dû lui emprunter à mon arrivée. Et surtout, malgré le stresse que j'avais inconsciemment posé sur les épaules de sa mère. Car le soir où Vienna m'avait forcé à partir de cette sombre ruelle dans ses bras, elle n'avait pas réfléchi ne serait-ce qu'une seconde aux dommages que j'allais causer. Une nouvelle bouche à nourrir, de nouvelles responsabilités. Voilà ce que ma venue avait entraîné.
Et même si les premiers mois ont été infernaux, Vienna ne m'a jamais rejetée. Pendant un long moment, j'ai cru que ce n'était que par pitié, mais j'ai vite fini par réaliser que Vienna et sa fille s'étaient toutes les deux attachées à ma présence. Quelques années plus tard, j'ai rapidement commencé à travailler. Même si elles ne semblaient pas être dans le besoin, je me sentais affreuse de devoir déprendre de leur argent. Maria m'avait alors offert d'aller travailler dans un restaurant tout près de la maison. Offre que je m'étais empressé d'accepter. Puis, ma vie a enfin débuté. J'ai pu faire des rencontres, tester de nouvelles choses...Apprendre ce que la vie était réellement d'un point de vue extérieur.
Et j'ai adoré.
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PRETTY DARKNESS
Teen FictionLoading... █▒▒▒▒▒▒▒▒▒ 10% ███▒▒▒▒▒▒▒ 30% █████▒▒▒▒▒ 50% ███████▒▒▒ 70% ██████████ 100% LOADING... ██████████████]99% L'orphelinat de Cassiopeia. Situé en Colombie, il héberge des nombreuses jeunes filles ayant malheureusement perdu leurs deux ascen...