Chapitre Quarante-et-un

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PDV RAIN

        "Et si on faisait une partie de fléchettes ?" demande Eugene en tapant dans le dos d'Hunter et de Franco.

        Nous sommes assis dans un café que je ne ne connaissais pas avant, mais qui pourtant dégage une odeur formidable, loin de celles de celui en face de chez moi. Je suis passé au bureau pour revoir quelques détails plus tôt, -insignifiants selon moi mais très importants pour Coleen- concernant ma rubrique. Même si Hunter attendait à l'accueil aux côtés d'Ava, je m'étais mise en tête de discuter un peu avec Auberon, mais personne ne l'a vu ce matin. L'idée qu'il soit en déplacement m'a traversé l'esprit mais a vite fait de disparaître. J'ai abandonné l'affaire en voyant que Hunter me bombardait de textos pour me demander quand j'en aurais finit.       

        Eugene et Franco se sont invités à ce qui normalement devait être "une petite sortie exclusivement entre moi et Hunter". Ca ne me dérange pas qu'ils soient là, je les apprécie chacun. Pourtant, une petite pointe de déception fleurie en moi, j'aurais aimé qu'on soit juste seuls, pour discuter et peut-être éclaircir certains points, des trucs que je considère essentiels, et qu'il s'obstine à dissiper. 

        Le café n'est pas remplit, malgré le fait que nous soyons en fin d'après-midi. L'hiver froid de dehors m'effleure dès que quelqu'un franchit la porte d'entrée, diffusant de cette manière un filet de gèle dans ma nuque. Un frisson s'empare de moi à chaque fois, mais j'essaye de ne pas le montrer.

        "Tu es nul aux fléchettes" rétorque Hunter. 

        Si je me rapprochais juste un peu, je serais à la distance réglementaire pour me pelotonner près de lui, là où la chaleur est plus intense que ce stupide radiateur. En attendant, j'essaye de suivre leur conversation.

        "C'est toujours un bon moyen de s'améliorer. Franco t'es de la partie ?"

        Eugene commande un nouveau coca vodka, pendant que Franco finit le sien.

        "Et si on faisait une partie de billard plutôt ? Y en a un au fond, et puis je pourrais vous montrer deux ou trois astuces" ajoute-t-il en faisant un clin d'œil à personne en particulier.

        Je me contente de m'enfoncer dans mon siège. Peu m'importe le jeu qu'ils choisissent, pourvu que je ne bouge pas d'un poil. 

        Hunter se tourne vers moi en affichant un demi-sourire. Avec la semi obscurité que permet l'endroit, j'ai presque l'impression que je regarde une photo. C'est à la fois perturbant et fascinant.

        "Pourquoi ne pas laisser Rain choisir ? Je vous ai connu beaucoup plus gentleman messieurs"

        Eugene s'empresse de lui répondre, s'avançant comme pour rendre l'impact de ses mots encore plus puissant. Sûrement une technique professionnel.

        "Très bien, demandons à la dame. (Il me fixe soudain) Alors Rain, qu'est-ce qui te tente ?"

        Je suis prise d'assaut par trois paires d'yeux, m'observant longuement et d'une façon carrément flippante. Je bois une gorgée de jus de fruits. 

        "Je vais plutôt me contenter de digérer l'énorme beignet que je viens de manger" fais-je en faisant semblant d'essuyer une marque sur ma joue.

        "Tu l'as finit y a une demi-heure ce beignet" intervient Hunter en me jaugeant d'une façon douteuse.

        "Ecoutez les mecs, si Rain ne veut pas jouer aux fléchettes ou au billard ce n'est pas grave. Ce ne sont pas des jeux de bonnes femmes de toute façon"

Hunter (2014) [EN COURS DE RÉÉCRITURE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant