Chapitre Soixante

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RAIN

Pendant que Peter prend une douche, je m'installe dans le hamac face à l'immense baie vitrée. Regarder les gouttes de pluie me détend agréablement. Je sais que ce n'est pas une averse, et que l'été n'est pas encore prêt à arriver, mais ça ne me dérange pas. Tant qu'il ne fait pas froid et que ces pluies n'insistent pas tant que ça, ça me convient.

J'en profite pour repenser à ce qui vient de se passer. Il s'est passé beaucoup de choses tout à l'heure. Rien que je n'aurais pu anticiper. Les meilleurs moments sont peut-être ceux qu'on ne planifie pas finalement. Je ne peux pas complètement être d'accord avec cette affirmation, mais aujourd'hui pourtant, je m'en convaincs.

A vrai dire, je ne sais pas ce que je suis en train de faire avec ce garçon. C'est allé si vite, ce baiser, ces caresses, et cette présence qu'il me manquait, ça m'a déboussolé. De son côté, je ne sais pas non plus à quoi pense Peter. J'ai bien comprit que c'était quelqu'un de très honnête, bon et prévenant. Qu'est-ce qu'il fiche dans ma baraque alors ? Dans ma vie même ? En temps normal, ce n'est pas le genre d'hommes qui vient se mettre sur mon chemin. Mais ce changement ne me fait que plus plaisir, bien qu'il éveille en moi un vif sentiment d'angoisse. Je ne veux pas apprendre plus tard qu'il a en fait une face cachée, seulement voilà, j'ai cette idée-là bloquée dans un coin de ma tête.

Malgré tout, je dois comprendre ce qui est en train de se passer entre nous. Dorénavant, je veux mettre des mots sur ce que je ressens. J'ai bien vu que tourner en rond ne menait à rien.

Je me lève pour préparer mon thé au miel et un café. Durant toutes nos sorties, Peter a toujours pris un café alors j'imagine que si je lui en prépare un, ça lui conviendra. C'est vrai que je n'en bois pas, mais il doit quand même me rester un paquet dans le fond d'un de mes placards. 

Dès que la cafetière se met en route, je regagne mon hamac en faisant attention à ne pas laisser mes cheveux encore bien humide dans mon dos. J'avais dit à Peter de prendre une douche avant moi, mais il avait insisté pour que ce soit moi qui passe la première. "Allons Rain, tu es chez toi, et puis en plus c'est moi qui t'ait attiré dans l'eau". Son clin d'œil m'avait fait rire. "Et puis je suis un parfait gentleman, n'oublie pas !"

C'est ça que j'aime chez Peter. Il est simple. Il ne se pose pas les mille questions que moi je pourrais m'imposer. J'aime sa tendresse et son imprévisibilité. Sans parler de comment son boxer moulait divinement ses fesses il y a quelques heures !

- Je ne sais pas quelle est la manie des filles à avoir autant de trucs dans leur salle de bain !

Je relève la tête instinctivement. Peter est adossé à l'un des murs du salon avec seulement une serviette mauve nouée autour de la taille. De tout ce en quoi je l'ai vu habillé, c'est cette tenue là que je préfère.

L'un de mes sourcils s'arque.

- Je n'ai pas autant de trucs que ça, t'abuses dis donc !

Il sourit et voilà que je me sens rougir comme une enfant.

- En tout cas, maintenant je connais le secret pour avoir des jambes aussi douces que les tiennes.

Je ne peux pas m'empêcher de rire. 

- J'aime quand tu ris comme ça, Rain ; on dirait que le monde s'arrête pour t'écouter. 

Je roule mes yeux d'un air désabusé. La drague, ce n'est plus mon truc.

- Oh tais-toi, beau parleur !

Je lui souris depuis mon hamac. Dessus, j'ai l'impression d'être une reine et lui mon dévoué sujet. Ses cheveux encore mouillés font glisser des gouttes d'eau sur son visage, poursuivant leur course sur son torse. Je m'arrête quelques secondes dessus. Comment peut-il avoir une peau aussi bronzée ? On est loin du soleil ici. Peu importe son secret, j'aime l'effet que ça donne.

Hunter (2014) [EN COURS DE RÉÉCRITURE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant