74. Ciel étoilé

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Furieuse, Yoake sortit de la salle de classe sans même saluer son professeur. Elle referma brutalement la porte derrière elle et parcourut les couloirs à pas lourds. Le peu de personnes qu'elle croisait la regardait avec curiosité. 

En sortant du lycée, elle repéra une silhouette. Elle devina aisément de qui il s'agissait ; aussi, elle s'arrêta, réfléchit, avant de faire un brusque virage pour le contourner. Alors qu'elle s'éloignait d'un pas furibond, il appela son prénom.

"Yoake ! Yoake, attends moi, bordel !"

Kase la rattrapa et posa une main sur son épaule pour l'arrêter. Yoake se retourna vivement et lâcha, "C'est pas le moment, là. Je vais rentrer chez moi, on parlera plus tard."

"Qu'est-ce qu'il a dit ?" demanda Kase en ignorant ce qu'elle avait dit. "Narita va quand même pas s'en tirer indemne ?"

"Kase, lâcha-moi," protesta Yoake d'un ton plus qu'impatient. "Je rentre."

A vrai dire, elle ne s'attendait pas du tout à ce que Kase la lâche aussitôt. Lorsque sa main se détacha de son épaule elle perdit l'équilibre et bascula en arrière. Elle agita les bras pour se rattraper, mais le bout de sa chaussure se prit dans une imperfection du trottoir ; elle eut tout le juste le temps de déployer les mains pour amortir sa chute avant d'atterrir sur le postérieur. 

"Ca va ?" demanda Kase, inquiet. "Tu t'es pas fait mal ?"

"Je vais très bien !" rétorqua Yoake d'un ton mordant. 

Kase s'accroupit devant elle et la regarda. "Tu es sûre ?"

Yoake faillit répondre encore plus méchamment que la première fois ; mais, réalisant l'absurde de la situation, sa colère, sa chute, le fait que Kase s'inquiète pour elle comme un père pour son enfant, un sourire se dessina sur son visage. Kase eut tout d'abord l'air confus, mais lorsqu'elle se mit à rire doucement il sourit et rit à son tour. Un rire sincère, et très touchant. A ce moment-là, Yoake n'aurait voulu être ailleurs pour rien au monde. 

Mais le rire de Kase ne dura pas. Il contempla sa chaussure. "En essayant de te rattraper, j'ai marché dans une merde. T'aurais pu faire un effort, quand même."

"Désolée."

Il se releva, épousseta un peu son pantalon, avant de tendre la main à Yoake. "Tu vas pas rester assise par terre, quand même ?" Yoake attrapa la main qu'il lui offrait et se hissa sur ses pieds. Elle sourit, il demanda, "Alors ?"

"Je me suis fait enguirlander."

"Je te l'avais dit."

"Tout est de ma faute."

"Tu lui as pas dit ce qu'avait dit Narita ?"

"Si, mais il a dit que c'était pas une raison pour frapper mes camarades de classe. Il m'a demandé si j'aimerais être frappée pour une raison aussi minable. Je lui ai répondu que si je me faisais frapper, mon agresseur ne s'en sortirait pas indemne et il m'a dit que c'était pas la question. Puis je me suis énervée, il m'a énervée, avec ses questions de merde, donc je suis partie. Il m'a dit que je serais punie."

"Les profs sont cons."

Yoake laissa échapper un soupir. "Si seulement j'avais pas réagi comme ça. Je veux dire... Narita pouvait pas savoir que ma mère est plus là."

"Elle et tes copines, elle t'ont balancé des boules de papiers toute la journée," lui rappela Kase. "C'est pas de ta faute."

"J'aurais pu riposter autrement," marmonna Yoake. "Mais j'ai été assez bête pour écouter ma colère et-"

The game || My Hero AcademiaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant