Play with Fire - [Eldarya Lance x OC]

Chapitre 12 : Le Coupable Parfait

Lorsque nous arrivâmes sur place, il faisait nuit, et il fut convenu de ne commencer l'enquête que le lendemain, histoire que nous puissions prendre le temps de nous reposer. Je devais bien admettre que l'idée de laisser une nuit de plus passer au risque d'avoir une nouvelle victime me déplaisait, mais j'étais fatiguée, comme tout le monde, alors je ne protestai pas. De toute façon, les jeunes femmes fenghuangs avaient été prévenues et ne devaient pas sortir la nuit.

J'allai me coucher rapidement aux côtés de Nevra, et après un rapide baiser sur ses lèvres, je m'endormis en un instant dans l'un des lits confortables du temple.

Le lendemain, je fus soulagée d'apprendre qu'aucune nouvelle victime n'était à déplorer. Huang Hua nous expliqua le déroulement de la journée, et Feng Zifu nous apprit qu'ils n'avaient aucune piste pour l'instant. Je fus chargée d'enquêter sur les lieux des agressions tandis qu'Erika irait interroger les victimes. J'en étais soulagée : je savais qu'elle saurait trouver les mots justes pour les rassurer.

Nevra et Ezarel restèrent avec Erika à sa demande, tandis que Valkyon et Valarian, un membre de la garde obsidienne que j'appréciais beaucoup, m'accompagnèrent. Je regardai Nevra s'éloigner en discutant avec la brune sûrement un peu trop longtemps car Valkyon me demanda si quelque chose n'allait pas.

Je soupirai en lui disant que ce n'était rien avant de me reconcentrer sur la mission : ce n'était pas le moment de me laisser distraire. J'étais tout de même rassurée d'avoir Valkyon et Valarian à mes côtés, même si je ne pensais pas que le violeur tenterait quoi que ce soit en plein jour. Surtout que d'après les premiers rapports, personne n'avait jamais rien vu, rien entendu.

Sans perdre plus de temps, je me rendis sur le premier lieu. C'était un endroit sombre, un petit recoin derrière le temple, parfait pour ce genre d'agression. J'inspectai l'endroit de fond en comble pour essayer de trouver une quelconque trace de l'agresseur, et finalement, mes yeux se posèrent sur un morceau de tissu. Je le ramassai avant de le regarder avec attention : c'était un simple bout de tissu rouge et noir. Je le mis de côté dans un sac que j'avais pris exprès pour mettre les preuves que je trouverais.

Je me rendis au deuxième endroit, cette fois situé dans la forêt, à la limite des terres fenghuang. Les garçons discutaient tranquillement derrière moi tandis que je regardai une nouvelle fois partout dans les environs. Une fois de plus, je trouvai un morceau de tissu des mêmes couleurs que le précédent, qui n'était pas sans me rappeler la tenue de Lance... Je le montrai aux garçons cette fois et leurs regards s'assombrirent, ayant visiblement la même idée que moi.

- Si c'est cet enfoiré qui-

- Tout doux les garçons, dis-je, coupant Valarian, Ne faisons pas de conclusions hâtives. N'importe qui peut avoir des vêtements de ces couleurs.

Ils ne répondirent pas, mais je voyais dans leurs yeux qu'ils étaient convaincus que l'ennemi numéro un de la garde était le coupable. Je pouvais comprendre leur point de vue, il semblait être le coupable parfait. Mais je n'y croyais pas. Je ne voulais pas croire que Lance puisse être l'auteur de ces crimes, cela me paraissait tout simplement impossible. Peut-être que c'était mon coeur qui parlait, car je n'avais pas de preuves de son innocence, mais j'en étais persuadée.

Il n'était pas le coupable. Lance était quelqu'un de fin et d'intelligent, qui semblait agir par nécessité. Je doutais qu'il réaliserait ce genre de bassesse pour son plaisir personnel.

Je l'espérais sincèrement...

Je n'en fis pas part à mes amis pour le moment. On verra comment l'enquête évolue.

Nous nous rendîmes au dernier endroit, et cette fois, pas de morceau de tissu. Je fouillai l'endroit à la recherche d'un indice qui disculperait Lance, quand tout à coup, mon regard se posa sur une touffe de cheveux rouges courts par terre. Je retins de toutes mes forces un soupir de soulagement tandis que je m'empressai de la ramasser pour la mettre dans mon petit sachet. Sans perdre plus de temps, je rejoignis Erika et les autres sur la place, impatiente d'entendre les témoignages qu'elle avait recueilli.