IV

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Le lendemain, très vite mes amis étaient venus vers moi pour me demander si j'allais bien, si les sorties prévues à la fin de la semaine tenaient toujours, si mes parents ne m'avaient pas trop engueulé.

La routine quoi. A chaque fois que je me retrouvais dans le bureau du proviseur, le lendemain était toujours le même.

Sauf cette fois.

Parce que mon regard s'attardait trop longtemps sur le garçon que je n'avais jamais remarqué avant hier.

Comment avais-je pu être aussi aveugle ?

Des fois je me demandais vraiment ce que mon cerveau foutait réellement.

Je n'étais déjà pas capable de m'occuper de mes devoirs normalement et d'avoir de bonnes notes aux contrôles. Pourrais-je au moins être capable de repérer les beaux garçons au lieu de fantasmer sur ceux qui n'en valaient pas la peine ?

Non mais parce que, en quelques mois de première année de lycée, je ne suis jamais tombé sur un garçon comme lui.

Il était intelligent, mignon et rabat-joie.

Une perfection.

Un ange tombé du ciel.

Mais où sont ses ailes que je les accroche à nouveau dans son dos ?

« Arès ? T'es encore avec nous ? demanda Hémon.

_ Ou est-ce qu'on t'a déjà perdu avec un de tes nouveaux crushs ? se moqua Noé, déjà au courant de mes béguins par millier.

_ Cette fois, croyez-moi, il est vraiment cool. Ce n'est pas un de ces cons, il a l'air d'être quelqu'un de bien.

_ Alors, pourquoi tu n'irais pas le voir plutôt ? Au lieu de baver dans ton coin ? leva des yeux Anne, l'unique fille du groupe, devant mon incapacité à parler avec des gens qui me plaisaient de près ou de loin.

_ Non. Je ne crois pas qu'il m'apprécie vraiment.

_ Parce que tu l'as déjà parlé ? » s'étonnèrent-ils tous en cœur, n'y croyant pas un seul mot.

Est-ce que vous saviez qu'on était que quatre dans notre groupe ? Dont une fille ? C'est-à-dire : Noé, Hémon, Anne et moi !

Quoi ? J'essaie de détourner le sujet ? Non ! C'est eux et leur regard vicieux.

« Allez Arès, dis-nous qui c'est ! supplia Anne, presque à deux doigts de se mettre à genou.

_ Seulement si vous ne vous moquez pas.

_ Parce qu'on oserait ? » ironisa Noé, sachant pertinemment qu'ils le faisaient à chaque fois.

Et oui, j'étais ce genre de clichés plutôt nunuche. La personne qui tombait sous le charme d'un garçon qui n'en valait même pas la peine.

A la poubelle directe, et que ça saute !

Plus sérieusement, il n'y avait pas de mal à ça. Juste, il ne valait mieux pas tomber sur des homophobes ou des idiots qu'on pouvait distinguer de loin. Même Anne n'avait pas aussi mauvais goût.

Est-ce que j'avais déjà dit que j'étais le seul qui aimait mon genre, de ce groupe ? Les autres étaient tous hétérosexuels et ne me jugeaient absolument pas sur ce que je suis. Ils sont vraiment géniaux.

« Bon, A- »

Mais la sonnerie coupa Hémon dans sa future supplication, ce qui me donna l'occasion de fuir. Sauver par le gong !

De la matinée, j'avais croisé qu'une seule fois Tobie et il m'avait tout bonnement ignoré, même quand j'avais essayé de faire la discussion avec lui. De toute manière, il ne valait pas mieux que les autres !

Et après la pause déjeuner, je n'avais pas cours avec Anne. Comme nous étions tous les deux dans la même classe et qu'on était les seuls à avoir une heure creuse, elle m'emmena de force à la bibliothèque.

Je détestais plus que tout cet endroit. C'était un vrai calvaire. Tous ses livres sur ses étagères. On se demandait à quoi ça servait, mis à part nous bourrer le crâne et nous en faire exploser le cerveau.

« Arrête de râler, ce n'est pas horrible de lire et ça peut te détendre un peu !

_ Je n'ai pas besoin de me détendre, tout va pour le mieux de mon côté.

_ Ouais c'est ça. Allez, cherche-toi un livre. Si tu veux, il y a le registre science-fiction au fond et comme je sais que tu aimes ça.

_ Attention. Ne mélange pas les films et les livres, ce n'est pas du tout pareil !

_ Si tu râles encore, tu vas devoir m'avouer sur le champ qui est ton nouveau béguin.

_ Sinon quoi ? »

Je n'avais pas à lui dire ça, je savais déjà ce qu'elle allait faire. Elle n'était pas stupide cette fille et elle avait toujours un moyen de pression. Et le plus grand qu'elle avait c'était qu'elle pourrait le dire à Noé et Hémon que je ramène encore du goûter. Ce qui pourrait provoquer une avalanche de « s'il te plait, je n'ai pas mangé ce matin », « oh allez, sois sympa. J'ai faim moi aussi ! », « on est ami depuis si longtemps et tu n'es même pas capable de partager ? », et d'autres bêtises dans le genre.

Eh oui, notre groupe n'a jamais changé. On est des enfants jusqu'au bout.

« Tu disais quoi sur les sciences fictions ? Que c'était vraiment chouette ? Ah bon, je vais voir ça alors. »

Elle gloussa face à sa grande réussite, tandis que j'étais déjà parti dans le fond, cherchant un livre qui pourrait m'aider à faire passer l'heure aussi rapidement que possible.

Bien évidemment, parce que le monde était petit et parce que ce garçon était un petit bosseur, le destin a fait que je l'avais retrouvé dans le rayon science-fiction, un livre à la main.

Il cherchait quelque chose qui lui plaisait et rien qu'à l'observer faire, me rendait dingue. Pourquoi est-ce que cet être était beau de partout, même quand il cherchait un putain de bouquin ?

« Arès ? Mais qu'est-ce que tu fous là ? »

Encore une fois, c'était lui qui m'avait attrapé en plein dans ma contemplation et mes joues s'étaient empourprées toutes seules.

Pourquoi est-ce que je suis roux et que je peux rougir aussi facilement ?

A coup sûr, mon visage avait pris le teint de mes cheveux et je ressemblais dorénavant à une tomate rouge beaucoup trop mûre, qui virait au cramoisie.

Je n'avais pas attendu le feu vert, que j'étais déjà parti en sens inverse, essayant d'échapper à cet enfer. Mais c'était peine perdue, Anne n'allait jamais me laisser partir. Et si je lui disais la vérité, elle s'excitera comme une puce et m'obligera à dévoiler l'heureux élu de mes yeux.

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Hello !

Je ne sais pas quoi dire...

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Arès - TOME 1 [BxB]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant