XVII

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La veille de son opération, sa famille avait eu l'idée d'organiser un repas pour encourager Tobie dans son combat. Ses amis étaient de la partie et ma sœur ne cessait de me lancer des regards compatissants et sincères pour me donner de la force.

Je ne l'avais pas encore dit à mon groupe. Ni Anne, ni Noé, ni Hémon n'étaient au courant.

Il fallait bien que je leur dise tout un jour, mais pour l'instant, c'était l'histoire de Tobie et s'il ne voulait pas que cela se sache trop rapidement, je pouvais me taire. Pour lui.

Agathe et monsieur mollusque étaient tous les deux là et contre toute attente, ils me demandaient comment j'allais, si j'arrivais à supporter, si je n'étais pas trop mal.

Pour une fois, ils étaient sympas avec moi et ne me regardaient pas de travers ou de haut.

Depuis qu'ils avaient appris qu'on était ensemble tous les deux, ils avaient essayé d'être plus sympa avec moi et j'ai dû faire de même de mon côté. Même si je l'avoue, c'était assez difficile. Les taquiner me plaisait bien aussi, ils étaient si facilement irrités par ma présence.

Emile était toujours une grosse brute et me titillait toujours un peu. Bon, je l'avoue que je n'étais pas mieux de mon côté.

Quant à Agathe, je ne la portais pas forcément dans mon cœur. Quand on était petit, elle se moquait toujours de ma petite taille et de ma maigreur. En réalité, c'était elle qui était grande et qui était enveloppée par rapport à moi.

Elle s'est bien évidemment arrêtée depuis longtemps, mais je n'arrivais toujours pas à bien digérer cette phase de ma vie.

« Tu te sens bien mon trésor ? » demanda la mère de Tobie à l'encontre de son fils.

Il lui souria et lui répétait que tout allait bien, que ce n'était qu'une opération de rien du tout.

A côté de moi, sa petite sœur n'arrêtait pas de me lancer des coups d'œil, les lèvres pincées, la jambe qui tremblait.

Elle n'avait que dix ans et pourtant elle voyait déjà l'importance de ce que cette opération impliquait à son frère. Elle était bien informée à son âge et je l'admirais pour ça. Elle était plutôt du genre mature et savait ce qu'il fallait faire pour faire descendre la pression, en oubliant de penser à elle, malheureusement.

« Eh, Nyx, ça va aller. Ton frère est-

_ Avec Tobie, vous avez fait l'amour combien de fois ?

_ Nyx ! On ne demande pas ce genre de choses », s'offusqua sa mère, les yeux ronds.

Je lança un regard surpris à mon petit ami et celui-ci éclata de rire sous mon rougissement incontrôlé. Si personne ne me traitait de tomate, je ne voyais pas ce qu'ils attendaient.

Je ne pensais vraiment pas que ce genre de questions puissent passer dans l'esprit d'une fillette de dix ans, ou juste dans l'esprit de quelqu'un autre que mes meilleurs amis dérangés qui aimaient se fourrer dans toutes mes affaires et tout savoir sur le bout des doigts.

« Ce n'est pas ma faute si ça m'intriguait !

_ Je pensais que t'étais stressée à cause de l'opération de ton frère. Mais en fait, ce qui te tracassait le plus c'était- commençai-je mais je ne pouvais même pas l'imaginer.

_ Il faut bien savoir détendre l'atmosphère, non ? »

Cette fille m'en faisait voir de toutes les couleurs ! Comment faisait-elle ? J'aurais aimé être un enfant comme ça à son âge, ça aurait été épique et j'aurais fait rire plus de monde. Ainsi que faire rougir d'autres...

Le tact n'était pas donné à tout le monde. Mais ce n'était pas grave, elle me faisait rire et c'était déjà bien.

Après le repas du soir, tout le monde était rentré sauf moi. Je voulais être là pour lui jusqu'à ce qu'il parte à l'hôpital, c'était important pour moi et tout le monde l'avait bien compris puisque personne ne m'avait empêché de dormir chez lui.

« Je suis désolé pour ma sœur.

_ Oh, tu sais, elle me fait rire, alors ce n'est pas- »

Il venait tout juste de sortir de la douche, une serviette autour de la taille, les cheveux mouillés et plaqués sur son front, une brosse à dent dans la bouche.

C'était peut-être très cliché et niais, mais il me faisait de l'effet.

Il n'avait aucuns abdos apparents, mais le ventre plat et sa maigreur me rendait hors de moi. Un charme indétrônable, voilà ce qu'il arrivait à dégager. C'était irréaliste.

Plus vite il sortira de ce calvaire, plus vite notre vie pourra revenir comme avant. Heureux et épanoui comme on ne l'avait jamais été.

« Tu regardes quoi là ?

_ La serviette jaune dégueulasse que tu portes autour de ta taille. »

Il rigola et revenu sur ses pas, avant de, je suppose recracher ce qu'il avait dans la bouche pour finir le nettoyage de ses dents.

Une fois de nouveau dans sa chambre, il se dirigea vers sa commode et fouilla dedans un caleçon propre pour bien se mettre au lit et dormir profondément.

Mais je n'étais pas du même avis.

Pourquoi ne pas profiter de lui encore un peu ? Son opération ne suscitait pas d'être dans l'obligation de dormir tôt, si ?

« Tu fais quoi là ?

_ Je mets un caleçon, ça ne se voit pas ?

_ Retire-moi cette horrible serviette et viens me faire l'amour.

_ Là, tout de suite ?

_ Non, dans dix ans ? »

Je levai les yeux au ciel et il ne se fit pas prier longtemps, avant de retirer sa serviette et de plonger dans son lit, se retrouvant déjà au-dessus de moi.

« En réalité, t'es un petit coquin toi.

_ Au lieu de rire, dépêche-toi d'agir. »

Il rigolait encore et Dieu sait à quel point je ne pouvais pas me lasser de ce son. Puis, il plaqua fougueusement ses lèvres contre les miennes, passant une main sous le drap pour l'enlever complètement, et ainsi revenir à moi.

« Mais tu ne portes pas de vêtements, ma parole !

_ Pourquoi faire si j'avais déjà décidé qu'on allait faire des bébés invisibles ?

_ Plus adorable que toi, tu meurs.

_ Je sais, je sais. On me le dit souvent. »

Il sourit contre mes lèvres et continua à m'embrasser et m'embrasser, mouvant ses lèvres contre les miennes. Puis, arriva le moment où ne corps se lient et ne faisaient plus qu'un, ses coups de bassins m'empêchait de respirer correctement.

Il me rendait fou et je n'étais même pas autorisé à crier autant que je le voulais !

Arès - TOME 1 [BxB]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant