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Cela faisait déjà un mois que Tobie était à l'hôpital.

J'ai fini par le dire à mes amis sous son autorisation et ils étaient tous vraiment tristes suite à la mauvaise nouvelle. Ce n'était pas pour autant qu'ils avaient arrêté de continuer à essayer de me mettre de bonne humeur, à chercher des choses à faire pour me vider l'esprit, à s'inquiéter pour moi ou à me demander si ça allait mieux ou non.

Je sais que je l'avais déjà dit, mais c'était il y a si longtemps !

J'ai tellement de chances de les avoir. Je pense que s'ils n'étaient pas aussi formidable, en ce jour, ils m'auraient déjà tourné le dos pour cause de rabat-joie intergalactique et de mauvaise humeur à en marcher sur des œufs.

Je ne sais même pas comment ils me supportent, mais je les remercie pour tout ce qu'ils font pour moi.

Si jamais cette situation s'améliorait, je ferai tout mon possible pour leur montrer à quel point j'étais et je serais là pour eux. Je ne le montrais pas assez, et je pense que d'une manière ou d'une autre, cette partie de ma vie m'avait aidé à ouvrir les yeux sur ce qui était essentiel et sur les gens toujours là pour moi.

Après les cours, j'avais invité mes amis à regarder un film avec nous à l'hôpital. Je pensais que ça serait une bonne idée pour Tobie, après tout, il avait besoin de se vider la tête lui aussi. Avec la pression qu'exerçait ses médicaments, ses soins, sa famille, rien n'était facilement gérable.

« Par contre, le premier qui me dit que Tobie n'est pas le mec cancéreux sans cheveux le plus sexy de toute la planète, je le mords. C'est clair ?

_ Ton mec là, il t'a piqué avec une forte dose », se moqua Noé en me chatouillant les côtes.

Si ce n'était que ça !

Il m'avait tout pris cet enfoiré.

Mon cœur, mon corps, mes lèvres, mes cheveux, mon cul, mon esprit, ma santé, mon sourire, mon bonheur.

Tout.

Mais je n'oserais donner sa place à quelqu'un d'autre. Il l'avait tellement mérité et je sais que de son côté, il était content de m'avoir pour lui.

On marcha tous les quatre jusqu'à sa chambre et à l'intérieur, il était encore allongé dans son lit, l'appareil respiratoire accroché à son nez et relié à la grande bobine que j'avais surnommé Bob pour ne pas rendre cette histoire trop morose.

Il était déjà au stade où il avait perdu ses cheveux et ses sourcils. Mais ce n'était vraiment pas grave, parce que même comme ça, je voyais en lui la personne la plus belle que je connaisse. Ses yeux noirs et son sourire en coin me suffisait pour être heureux. Le soleil en lui était beaucoup trop grand pour laisser ce genre de choses dramatiser le cours de sa vie.

« Salut Tobie », lança timidement Anne.

Il lâcha la télécommande de la télé qui envoyait encore une émission sur les animaux en voie de disparition, et son regard passa de mes amis à moi, un sourcil levé, se demandant ce qu'ils faisaient tous ici.

« Tu me fais chier ici tout seul, du coup j'ai ramené des potes.

_ J'ai vu ça. Mais je pensais que tu savais que ta simple compagnie me suffisait.

_ Au lieu de jouer monsieur grognon, tu sais si la télé peut mettre un film en CD ?

_ Non. Par contre, j'ai mon ordinateur si vous voulez. On regarde quoi ?

_ Raiponce. »

Son sourire s'élargissait sous l'effet de mon dernier mot et il acquiesça, sincèrement ravi d'entendre une aussi bonne nouvelle.

Arès - TOME 1 [BxB]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant