11.

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« 𝙳𝚎́𝚋𝚒𝚕𝚎 𝚜𝚊𝚗𝚜 𝚍𝚒𝚙𝚕𝚘̂𝚖𝚎, 𝚓'𝚊𝚒 𝚚𝚞𝚊𝚗𝚍 𝚖𝚎̂𝚖𝚎 𝚐𝚊𝚐𝚗𝚎́ 𝚍𝚎𝚜 𝚙𝚛𝚒𝚡, 𝚖𝚊𝚒𝚜 𝚓𝚎 𝚜𝚞𝚒𝚜 𝚞𝚗 𝚖𝚊𝚞𝚟𝚊𝚒𝚜 𝚎𝚡𝚎𝚖𝚙𝚕𝚎 𝚙𝚘𝚞𝚛 𝚝𝚘𝚗 𝚙𝚊𝚙𝚊 𝚏𝚎𝚛𝚖𝚎́ 𝚍'𝚎𝚜𝚙𝚛𝚒𝚝. 𝚂𝚒 𝚙𝚘𝚞𝚛 𝚕𝚞𝚒 𝚓𝚎 𝚙𝚎𝚛𝚍𝚜 𝚓𝚎 𝚐𝚊𝚐𝚗𝚎. 𝙾𝚗 𝚊 𝚙𝚊𝚜 𝚕𝚎𝚜 𝚖𝚎̂𝚖𝚎𝚜 𝚛𝚎̀𝚐𝚕𝚎𝚜 𝚙𝚘𝚞𝚛𝚝𝚊𝚗𝚝 𝚌'𝚎𝚜𝚝 𝚕𝚎 𝚖𝚎̂𝚖𝚎 𝚓𝚎𝚞. »


L'ambiance dans l'appartement des Vidal était calme, beaucoup trop calme. Ce qui ne faisait qu'augmenter l'appréhension de Charlie. Elle regardait sa mère remettre dans de jolis plats ce qu'elle avait commandé pour l'occasion. Valérie n'était pas du genre cuisinière, elle ne l'avait jamais été. Charlotte n'avait aucun souvenir de sa mère en train de préparer son plat fétiche. Elle s'était toujours contentée de les commander auprès de ses traiteurs et restaurateurs favoris. Les placards débordaient de vaisselle et Valérie semblait un peu perdue au milieu de tout ça. Leur femme de ménage s'occupait de tout ça habituellement. 

Valérie Vidal était une femme de taille moyenne, brune, trop coquette, tirée à quatre épingle et très effacée vis-à-vis de son mari. Elle aussi architecte, partageant le même cabinet que son époux, elle n'avait jamais accordé une grande importance aux tâches ménagères. Elle avait toujours eu assez d'argent pour se passer de ce genre de corvées. Pourtant Charlie aurait tellement aimé qu'elle lui apprenne à faire un banal gâteau au yaourt ou à préparer des crêpes. Juste histoire de partager un instant mère-fille en cuisine. Mais elle n'avait jamais eu ça venant de sa mère. Fanfan, elle, lui avait appris combien il fallait de pots de sucre et de farine pour réaliser un gâteau moelleux. 

- Je ne t'ai pas demandé, mais ton ami, il fait quoi dans la vie? S'inquiéta soudainement sa mère tout en mettant les amuse-gueules sur un grand morceau d'ardoise.  

Le moment fatidique était arrivé et Charlie savait que c'était à double tranchant. Par moment, elle s'en voulait de ne pas accorder énormément d'importance à ses parents, puis la vie lui rappelait que c'était réciproque. Six mois qu'elle s'était remise avec Mathieu et sa mère s'inquiétait seulement maintenant de savoir ce que son petit-ami pouvait faire dans la vie. C'était pitoyable et tellement décevant.

La dernière des Vidal s'était toujours sentie en marge de sa propre famille. Elle n'avait pas cette façon de penser égoïste et fermée d'esprit. Elle écoutait son cœur quand eux ne pensaient qu'avec logique. Elle avait passé sa vie à braver leurs interdits et contrecarrer leurs plans pré-faits concernant leur progéniture. C'était surement cet esprit de contradiction qui avait brisé les liens entre Charlotte et sa famille. Mais de temps à autre, comme aujourd'hui, sa mère était tentée de recoller les morceaux. Alors, elle avait décidé d'inviter ses filles et leurs petits-amis pour un déjeuner dominical. 

- Il est toujours dans la musique. Dit Charlie sachant pertinemment qu'elle compliquait les choses.

- Tu... Tu es de nouveau avec Mathieu? Bégaya d'étonnement sa mère faisant le lien entre la musique et le jeune polonais. 

- Ca fait six mois, maman. Cingla-t-elle comme pour enfoncer le clou, elle ne connaissait même pas sa propre fille. 

𝙼𝚒ł𝚘𝚜́𝚌́ | PLKOù les histoires vivent. Découvrez maintenant