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« 𝙽𝚘𝚜 𝚌𝚘𝚎𝚞𝚛𝚜 𝚞𝚗𝚒𝚜 𝚙𝚊𝚛 𝚌𝚎𝚝𝚝𝚎 𝚍𝚊𝚗𝚜𝚎 𝚚𝚞𝚎 𝚝𝚊 𝚕𝚞𝚖𝚒𝚎̀𝚛𝚎 𝚙𝚎𝚞𝚝 𝚊𝚙𝚙𝚛𝚎𝚗𝚍𝚛𝚎 𝚊̀ 𝚖𝚘𝚗 𝚘𝚖𝚋𝚛𝚎. 𝚄𝚗 𝚓𝚘𝚞𝚛, 𝚝𝚞 𝚖𝚎 𝚍𝚘𝚗𝚗𝚎𝚛𝚊𝚜 𝚝𝚘𝚗 𝚘𝚞𝚒 𝚎𝚝 𝚝𝚞 𝚙𝚛𝚎𝚗𝚍𝚛𝚊𝚜 𝚖𝚘𝚗 𝚗𝚘𝚖. »

La meulière des Pruski était en effervescence en cette matinée d'août. Nombre de personnes grouillaient, s'activaient, râlaient. Mais le pire de tous n'était autre que Mathieu. Il morigénait tout et tout le monde. Son stress à son paroxysme ne faisait qu'accroître son coté ronchon.

Il s'inspecta dans le miroir de leur chambre et sembla satisfait du résultat. Son ensemble de costume beige était bien taillé et sa chemise blanche, en dessous de la veste, s'y accordait parfaitement. Il n'avait plus qu'à lacer ses baskets flambantes neuves et à nouer ce foutu noeud papillon. Ça, ça avait été l'idée de Charlie. Elle avait accepté les baskets mais n'avait pas cédé face à l'élégance du noeud pap, elle était capable de faire des concessions mais n'était pas prête à tout non plus. Pourtant, lui n'avait même pas eu le droit de voir sa robe...

Mathieu tenta tant bien que mal de nouer le bout de tissu fleuri autour de son cou, mais le tuto internet qu'il se forçait à regarder le menait nulle part. Et la voix nasillarde du YouTuber ne faisait qu'accroître sa tension. Alors, une fois de plus, il râla fortement, avant de balancer son téléphone sur le lit et d'appeler son père à l'aide. A deux, ils seraient peut-être plus efficace.

Jérôme arriva dans son plus beau costume deux pièces bleu nuit. A bien y réfléchir, Mathieu ne l'avait jamais vu si élégant. C'était assez étrange de le voir si classe. Il ricana cependant face à sa drôle de démarche, Mathieu pu parier qu'il avait mal aux pieds et que ses chaussures étaient loin d'être faites. Lui avait réussi à faire passer ses baskets, mais visiblement Jérôme n'avait pas eu cette chance.

Après s'être concentrés à deux sur le noeud papillon de Mathieu et à avoir enfin réussi à faire quelque chose de correct, ils descendirent au rez-de-chaussée pour retrouver les autres. Enzo était présent forcément, tout comme quelques gars du Panama et de Clamart. Un point commun les réunissait tous : leurs élégantes tenues.

- Nino et Naël sont prêts? Demanda Mathieu à l'intention de son père.

- Ouais, aussi beaux gosses que leur grand-reup.

- Que leur daron, tu veux dire? Renchérit le premier alors que Jérôme ricanait à son tour.

Nino avait bien grandi en vingt mois. C'était un vrai petit garçon, un blondinet aux yeux chocolats ronds et rieurs. Durant ce temps, il ne s'était pas départi de son calme, il restait un enfant facile à vivre.

Naël, quant à lui, avait été une véritable surprise. Persuadée de ne pas pouvoir retomber enceinte si rapidement, Charlie était passée à côté des quatre premiers mois de grossesse et convaincue de n'avoir qu'une bonne gastro, elle était tombée des nues quand le médecin lui annonça qu'elle était tout simplement enceinte. Mathieu et Charlie étaient donc devenus les parents de deux enfants sur une même année civile.

Et par chance, Naël ressemblait en grande partie à son frère aîné. Du haut de ses neuf mois, il restait cependant plus caractériel que Nino. Il exprimait très clairement ses contrariétés alors que son frère avait toujours eu tendance à passer à autre chose rapidement. Lui aussi arborait une chevelure fine et blonde, plus claire que celle de Nino, et deux grands yeux bleus expressifs. Piotr répétait sans cesse, à qui voulait bien l'entendre, que Naël était sa copie conforme.

𝙼𝚒ł𝚘𝚜́𝚌́ | PLKOù les histoires vivent. Découvrez maintenant