MINE » narry

eleventh

Le soleil martelait encore la ville lorsque Harry commença à courir dans la rue. Les gens le dévisageaient comme s'il était fou. Il courrait comme si quelqu'un de dangereux le poursuivait avec une arme en main. La respiration haletante et les jambes douloureuses, il sillonnait à travers la ville, obsédé par l'idée que Niall puisse être mort.

Si Niall ne faisait plus partie de ce monde, il s'en voudrait jusqu'à la fin de ses jours. Il s'en voudrait de ne pas l'avoir protégé, il s'en voudrait de l'avoir fait fuir, il s'en voudrait de ne pas lui avoir répété combien il l'aimait. Il s'en voudrait atrocement pour un tas de choses qui deviendraient dérisoires si Niall fermait définitivement les yeux. Son cœur brûlait d'amour pour lui, encore et toujours. Il voulait le lui dire, le hurler au monde entier même si le prix à payer s'avérait élevé.

Il avait encore tant de choses à lui dire... Niall ne pouvait pas quitter ce monde avant de les avoir toutes entendues. Tant pis s'il le rejetait encore, s'il l'insultait, s'il le frappait ou s'il se moquait de lui, Harry se sentait prêt à se dévoiler entièrement, à mettre son âme à nu parce que sinon, il finirait par le regretter.

Heureusement pour lui, l'hôpital ne se trouvait pas très loin de son lieu de travail. Il pénétra dans le hall d'entrée du bâtiment et bouscula les gens occupés à patienter à l'accueil. Il passa devant tout le monde, ignorant les protestations et les jurons qu'il avait engendrés. Essoufflé, il s'appuya contre le comptoir, les muscles douloureux et les mains tremblantes. La secrétaire le dévisagea avec incrédulité, comme s'il s'était échappé de l'asile ou de l'étage réservé aux maladies mentales.

- Donnez-moi... donnez-moi la chambre de Niall Horan, haleta-t-il.

L'infirmière toussota et, en reportant son attention sur l'écran de son ordinateur, lui pria de faire la file comme tout le monde. Harry s'irrita et tapa du poing sur le comptoir.

- Donnez-moi le numéro de sa foutue chambre ! s'impatienta-t-il, grouillez-vous ! Vous êtes payée pour ça, non ?

La secrétaire ne sursauta même pas. À vrai dire, cette soudaine violence ne l'étonnait pas, elle avait vu bien pire au court de sa carrière. Avec un air sévère sur le visage, elle se leva de sa chaise.

- Retournez au bout de la file ! ordonna-t-elle d'une voix dure.

- Vous ne comprenez pas ce que je dis ou quoi ?

L'employée grinça des dents devant tant d'impolitesse. Ce grossier personnage ne semblait pas décidé à obéir. Ses ongles vernis de rouge pianotèrent sur le comptoir tandis qu'elle le massacrait de ses yeux verts.

- Donnez-moi son numéro ! répéta-t-il sèchement.

- Retournez au bout de la file, vous imaginez un peu comment ce serait si tout le monde agissait comme vous ?

Harry allait répondre lorsqu'il sentit une main se poser sur son épaule. Il se retourna brutalement pour se trouver nez à nez avec un homme d'une taille de plus que lui. Il s'attendait à se faire sermonner et éjecter de l'hôpital par cet homme à la carrure impressionnante mais au lieu de ça, il reçut un sourire bienveillant.

- Vous cherchez la chambre de monsieur Horan, c'est bien ça ? questionna l'inconnu.

- Oui. Qui êtes-vous ? questionna le brun.

Harry ne remarqua pas tout de suite sa tenue sinon il n'aurait jamais posé cette question.

- Je suis l'un des ambulanciers qui l'a amené ici. Seriez-vous Harry ?