Chapitre 2: déni

293 29 6
                                    


- Pourquoi est-ce que ça n'irait pas ?
- ...
- Quoi bordel ? Arrête avec ce regard merde je t'ai dis qu'il y avait pas de problème !
- Mais Katsu-
- PUTAIN TÊTE D'ORTIES DÉGAGE ! TU M'EMMERDES À LA FIN !
Eijiro Kirishima referme doucement la porte de la chambre et descend l'escalier rongé par l'inquiétude. Bien décidé à commander des sushis ( à défaut de savoir faire cuire du riz lui-même ) pour ne pas laisser son - belliqueux certes -mais meilleur ami Katsuki en proie à l'inanition, il sort son téléphone et appelle un numéro pré-enregistré en se rongeant les ongles.

Une vingtaine de minutes, quelques jurons et des poussières plus tard, deux paires d'yeux rubis se fixent intensément, chacune à un bout de la table, jusqu'à ce que le jeune homme aux cheveux teints décide de passer à nouveau à la charge.
« -Ils te plaisent ces sushis ?
- Mmh. est l'uniquement grognement qu'il arrive à lui soutirer en guise de réponse tandis qu'un silence inconfortable alourdit l'atmosphère de la tablée.
- Je me disais, reprends le premier en se grattant la nuque, enfin je veux dire vu que t'aimes bien tout ce qui est épicé je t'ai pris du wasabi en me disant que peut-être ça te remonterait le mor-
- Viens en aux faits tête d'orties j'ai pas que ça à foutre.
Le rouge inspire un grand coup et lâche finalement:
- Étant donné la journée que t'as passée je pense que c'est normal que tu veuilles en parler avec moi et... ça me ferait vraiment plaisir que tu le fasses.
- Je vois pas à propos de quoi j'aurais besoin de me confier à toi. Et ma journée s'est très bien passée si c'est ça qui t'inquiète. Je comprends vraiment pas pourquoi tu me prends la tête.
- Kat's... laisse un peu tomber ta fierté et lâche toi une bonne fois pour toutes...c'est normal d'avoir besoin d'en parler. Après tout c'était ton-
- On a déjà eu cette conversation il me semble, le coupe sèchement le blond.
- Plus ou moins, mais enfin tout même...
- Bordel tu remets vraiment ça ?
- Écoute je sais que ta relation avec lui était chaotique mais enfin il restait -
Le cendré se lève rageusement, emportant sa vaisselle sale, intimant le silence de son regard de braise braqué sur Kirishima qui tente le tout pour le tout:
- Katsuki bordel ! C'est normal que t'ailles mal tout ce que je veux c'est être là pour toi ! Quand est-ce que t'agiras vraiment comme un mec viril et que t'assumeras enfin ce que tu ressentais pour lui ! »

Alors, les yeux vers le sol et les dents serrées Katsuki Bakugo se met à trembler. Sans plus pouvoir s'arrêter chaque cellule de son corps s'agite violemment. Sa main se crispe, resserrant sa prise sur l'assiette en céramique. L'objet se fendille peu à peu entre ses phalanges blanchies sous la pression infligée à ses muscles contractés.

Soudainement l'assiette vole en éclat et avec elle le peu de bon sens qui retenait Katsuki. À travers la douleur due aux fragments de verre qui lui transpercent la peau, il réalise brusquement ce qu'il vient de traverser et sort peu à peu des ténèbres dans lesquels il s'était lui même enfermé pour plonger plus profondément dans ceux qui menacent de l'engloutir tout entier :ceux de la haine.

S'ensuit un quart d'heure auquel nul n'aurait aimé assister.

Cri du cœur Où les histoires vivent. Découvrez maintenant