Chapitre 3 : Désespoir

57 10 21
                                    

Le bruit, et les cries de la foule augmentaient de plus en plus. Depuis ma fenêtre, je pouvais apercevoir une dizaine de personnes entourer une vieille femme allongée au milieu de la route, se noyant dans son propre sang qui coulait à flot. Je sortis rapidement pour voir ce qui se passait. C'est là que tout le monde se retourna vers moi.

— À cause de toi elle est morte. Tout ça c'est à cause de toi, dirent tous en même temps.

— Quoi ? comment ça ? pourquoi moi ? répondis-je troublèe.

— Il l'a tué à cause de toi...

— De qui vous parlez ? Je ne comprends pas. Qui l'a tué ?

En parlant, je remarquai le sang qui n'arrêtait pas de couler, jusqu'à inonder toute la rue, arrivant sous mes pieds. Puis étrangement, il commença à envahir mes jambes. Comme si mon corps était entrain de l'aspirer. Je criai de toutes mes forces, mais ça ne s'arrêtait pas. Mon ventre devint rouge à son tour, puis ma poitrine, jusqu'au visage. Je sentais que ce sang m'étouffait de plus en plus, au fur et à mesure que je l'aspirais. Je clignai des yeux, pour me retrouver subitement dans une sombre pièce pleine de dossiers, et de petites télés. Ce qui ressemblait clairement à une salle de contrôle. Devant moi se trouvait un homme, habillé tout en noir. Un collier en or brillait autour se son cou, sur lequel était pendu un étrange pendentif de serpent.

— C'était toi !? Non c'est pas possible ! criai-je.

— Attends Kayla, ne tire pas s'il te plait c'était un accident.

Je regardai mes mains, et j'aperçus un flingue chargé, braqué sur lui. Et tout à coup : Bang !...

Le bruit d'un coup de feu me réveilla. Tout ça n'était qu'un étrange rêve, qui ressemblait beaucoup à celui de la veille. Mais qui était cet homme ? Bizarre non ? Bref, je me précipitai dehors pour voir d'où provenait ce tire. De loin, je voyais Sarah tenir son flingue en main et tirer vers le ciel, pour regrouper tout le monde à la placette.

— Changement de programme, la cérémonie de vote aura lieu cette après-midi, à 17h, annonça-elle sèchement.

Oh non. À ce moment là, je compris clairement que j'étais dans un sacré pétrin.

— Quoi ? déjà ? répondit Sacha surprise.

— Oui déjà. Aller les gars, aidez moi, dit Sarah, en s'adressant à Ethan et deux autres hommes.

— Il reste encore 4 jours normalement. Si on vote aujourd'hui, on sait tous qui va sauter. Tu le sais aussi n'est ce pas ? ajouta Paul en arrivant de l'autre coté.

Il parlait de moi c'est sûr. Ça m'énervait, mais d'un coté, je savais qu'au fond il avait raison. J'étais la dernière arrivée, donc c'était plutôt logique. Mais alors, pourquoi elle voulait me condamner à une mort certaine ?

— On ne sait rien Paul. Jai dit 17h. Fin de la discussion.

— Attends Sarah ! Pourquoi ne pas laisser encore quelques jours ? J'ai le droit de montrer que je peux être utile non ? Essayai-je de me défendre.

— Désolé Kayla, s'excusa-elle. Il n'y a plus de report possible.

Elle se dirigea de suite, avec les trois hommes vers la base, pour préparer la cérémonie qui allait avoir lieu dans quelques heures. Je retournai la tête cherchant Paul, dans le but de lui parler de ce qu'il avait dit, car dans sa manière de parler, je ressentais qu'il soupçonnait quelque chose. Mais, il avait déjà disparu.

— Salut Kayla, s'approcha Sacha avec une petite rousse aux yeux marrons noisettes agrandis par les verres épais de ses lunettes rondes.

— Salut les filles.

— Kayla, je te présente ma meilleure amie ici, Abbie.

— Enchantée Abbie, souriai-je.

— Kayla, je comprends que tu sois désespérée. Je sais pas pourquoi Sarah a décalé la cérémonie, mais bon, c'est Sarah, il y a surement une bonne raison. En tout cas, c'est pas encore perdu. Ne baisse pas les bras, moi je ne voterai pas contre toi.

— Merci Sacha, c'est très gentil de ta part. On verra ce qui va se passer.

— Bon les filles, je vous laisse. Alex m'attend.

Sacha nous quitta, me laissant seule avec la petite Abbie. C'était une fille très mignonne, et avait l'air très sympa. Elle ne garda pas longtemps le silence, avant de poser une étrange question :

— Il te plait ?

— Quoi ? qui ? répondis-je désemparée.

— Alex voyons. Je trouve que tu le regardes beaucoup quand même.

— Qu... Quoi !? Mais non !

Mon visage devint tout rouge. C'est vrai qu'Alex était un très beau garçon, mais ce n'était pas pour ça que je le regardais, donc je me justifiai rapidement :

— C'est juste que j'ai l'impression de l'avoir déjà vu, c'est tout.

— Ah ça c'est intéressant. Tu veux connaitre ma fameuse théorie ?

— Oui biensur.

— Cool. Assieds-toi confortablement alors, dit-elle en se jetant sur le gazon. Alors ! Selon ma théorie, on est tous morts dans la vraie vie. Et là on se retrouve tout simplement en enfer. Du coup, on se souvient plus de rien.

— Euuh... Donc selon ta théorie, l'enfer renferme 22 personnes seulement, c'est ça ?

— Heeey ! Te moque pas de ma théorie! Peut-être juste qu'il y a plusieurs enfers, c'est tout.

— Ok ok. Dis moi, si je meurs ce soir, je me retrouverai où ? puisque on est déjà en enfer.

— Euuuuh... Dans un autre enfer ? C'est bon. C'est fini les questions. Je ne vais plus répondre.

— C'est booon je rigole. Ta théorie est très intéressante je trouve.

— Oh merci. Bref, comment tu te sens, en sachant que tu vas crever ce soir ?

Alors celle la, elle avait un sacré humour.

— C'est pas vraiment drôle ça !

— Désolé désolé, je rigole. Je ne vais pas voter contre toi, moi. Je te trouve plutôt cool.

— Merci Abbie. T'es très sympa aussi. Mais, je ne pense pas que ça puisse changer grand chose.

On continua à discuter encore, de tout et de rien, pendant un bout de temps. On rigolait bien, mais cela ne me fit pas oublier le fait que l'heure de la cérémonie n'était plus si lointaine.

Que devais-je faire pour sauver ma peau ? Ou plutôt, que pouvais-je faire ? vu le peu de temps qui me restait...

Les condamnésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant