Chapitre 17 : Le coup d'avance

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Notre organisation commença peu à peu à se mettre en place au file des jours. La plupart des gens nous soutenaient. On avait des gardes à la base, et des gens qui nous aidaient à maintenir l'ordre et la sécurité dans la ville, et pour une fois depuis longtemps le calme et la sérénité régnaient autour de nous. Mais, n'était-ce pas juste le calme avant la tempête ?

J'étais entrain de faire le tri des provisions avec Abbie dans la réserve, quand Steve vint me trouver.

— Kayla tu peux venir avec moi deux secondes ?

— Pourquoi ? qu'est qu'il y a ?

— Sarah veut te parler ! Elle dit que c'est urgent.

Pendant un bout de temps, j'avais complètement oublié son existence, et c'était beaucoup mieux ainsi. Mais elle était toujours là, et Sarah n'était pas du genre à rester les bras croisés.

Je suivis Steve jusque chez elle, et il m'ouvrit la porte.

— Vas-y ! tu peux entrer. Juste fais gaffe.

— Tu n'entre pas ?

— Non, elle a dit qu'elle voulait te voir en privé, et elle a insisté sur ça.

— Ok je vois, c'est pas grave.

Je franchis l'entrée en posant ma main sur mon flingue au cas où, et j'avançai jusqu'à une chambre au bout du couloir.

— Vas-y entre ! je suis là, cria une voix à l'intérieur.

Je poussai la porte. Devant moi Sarah était assise sur son fauteuil avec une serviette de bain autour de ses cheveux blonds, et un cocktail dans la main. Elle ne reflétait vraiment pas l'apparence d'une prisonnière.

— Qu'est ce que tu veux ? abordai-je directement.

— Détends toi Kayla ! Tu veux boire quelque chose ?

— Non merci, j'ai pas de temps à perdre. Dis ce que t'as à dire, et laisse moi partir.

— Sois pas impatiente voyons ! Tu penses quoi de ma prison privé ? Pas mal non ? Je me croirais presque chez moi, dit-elle d'un ton ironique.

— Profite bien, car tu ne devrais même pas être là ! En tout cas, je vais tout faire pour te déplacer vers la vraie prison.

— Tu prends ton rôle de chef à coeur à ce que je vois ! Mais l'empire que t'es entrain de bâtir ne va pas durer, crois moi ! Il va bientôt s'écrouler, et à cause de ce que t'as fait on va tous crever.

— De quoi tu parles ?

— Laisse tomber ! dans tout les cas, tu vas pas me croire, alors tu le saura le jour venu.

— Je ne saurai rien, c'est juste que tu ne digère toujours pas le fait que je prenne ta place, et que je sois bien meilleure que toi.

Elle rigola fortement, puis elle posa son verre sur la table.

— Écoute ! le poste de chef ne m'interesse plus. Tout ce que je voulais c'était de protéger les habitants de cette ville, mais je vois qu'on me remercie en me jetant en prison pour un crime que je n'ai même pas commis, et tu le sais très bien, alors tant pis pour eux.

— Que tu l'aies commis ou pas, ce n'est pas mon problème. Tu m'avais condamné à une mort certaine. Je me suis juste sauvé, et je veux sauver cette ville maintenant.

— Ne te fatigue pas, cette ville ne s'en sortira pas. On est tous condamnés, tout ce que je faisais moi, c'était de repousser notre fin imminente. Mais toi, tu ne fais que la rapprocher, c'est ça la seule différence entre toi et moi.

— Ce n'est pas vrai ! Tu mens comme tu respire. Ce que tu faisais toi, c'était juste de sacrifier des innocents, et d'abattre froidement les gens qui ne te suivaient pas. Tu n'es qu'une criminelle, et une assoiffée de pouvoir, tu mérite d'être en prison.

— Pense ce que tu veux ! En tout cas, je ne compte pas rester enfermée ici bien longtemps.

— Tu veux dire quoi par là ?

— Je veux dire que tu dois trouver une façon de prouver mon innocence, et de me sortir de là, le plus vite possible.

— Dis moi juste pourquoi je ferais ça, dis-je en rigolant.

— Tu te doutes bien qu'Alex se pointera ici dans pas longtemps pour se venger de moi, n'est ce pas ?

— Et alors ? tu penses que je vais avoir peur pour toi ?

— Non, pas pour moi Kayla. Plutôt pour toi, car je ne pense pas que tu voudrais qu'il sache que c'est toi qui l'as balancé, le jour où il voulait faire son coup d'état.

— Dois-je prendre ça pour des menaces ? rigolai-je. Tu n'es vraiment pas en position de dire ça !

— Prends le comme tu veux Kayla ! je m'en fous. Tu veux me tuer ? Vas-y, fais le ! Mais, tu assumeras les conséquences.

— De quels conséquences tu parles ?

Elle se leva de son fauteuil, et s'approcha de la fenêtre.

— Ah, Shadowtown, une belle ville avec 20 habitants désormais. 18 personnes qui étaient autre fois sous mes ordres. Tu te doutes bien qu'il y a encore quelque uns qui me sont fidèles.

— Où tu veux en venir ?

— Et bah, il se trouve que parmi ces 18 personnes, il y'en a un qui a en sa possession la preuve que c'est toi qui a balancé Alex. Il a l'enregistrement de notre appel de ce soir là !

— Non, c'est impossible ! tu bluffe !

— Ton plan était pas mal Kayla. Tu m'as vaincu j'avoue. Mais, je m'en sors toujours, car j'ai toujours un coup d'avance...

Les condamnésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant