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Coucou tout le monde,


J'écris ces mots en ressentant le besoin de parler à la fois à tout le monde et à personne.

Ici, je peux soulager un peu mon cœur en me confiant à vous qui me connaissez un peu, mais pourtant pas tant.
Tout juste à travers mes histoires.

Au fond, je ne sais pas si je suis trop triste pour pleurer ou si je suis juste soulagée, finalement.

L'engagement m'a toujours fait peur, je fais partie de ces personnes qui angoissent de vieillir et qui veulent rester enfant aussi longtemps que possible. Ceci se ressentait dans les relations sentimentales que j'entretenais, auxquelles je finissais toujours par mettre fin. Parce que non, ma vie n'est pas terminée, ma vie ne se résume pas à une personne, pas maintenant, pas aussi tôt. On m'a fait de la peine, et j'ai probablement fait beaucoup de peine aussi, de ce fait.

Puis, j'ai rencontré quelqu'un, et par grand miracle, les perspectives d'avenir ne m'ont plus fait peur. Les enfants, le mariage, la maison... toutes ces questions qui m'affolaient dans le temps devenaient des sujets de conversation normaux entre nous.

Je n'avais plus peur.

C'était terminé.




Je ne me suis jamais senti trahi dans aucune de mes relations.
Puis, lui l'a fait.
Et j'ai eu l'impression d'être amèrement revenu à la case départ.

Comme consolation, je me dis que, justement, je suis encore jeune.
Mes vingt et un ans arrivent à peine dans un mois. Mais il m'a jeté deux ans en arrière, quand mes poils se hérissaient encore à la mention d'un verbe au futur.

L'espérance de tomber sur un prince charmant de m'a jamais traversé, je suis née de deux parents qui ont refait leur vie, cadette d'une grande famille recomposée.
Je n'ai jamais vécu dans l'idée qu'un couple peut être parfait et que les déceptions n'existent pas. Grâce au monde dans lequel j'ai été éduqué, je n'ai jamais cherché à fréquenter quelqu'un de parfait, ou qui ne me ferait jamais de peine.

Seulement, j'ai toujours voulu avoir quelqu'un qui m'aime. Qui m'aime vraiment.

Depuis des mois qui se sont transformés en années, je n'ai pas eu la sensation d'être aimé. Pas même par lui, qui me parlait d'avenir et qui a tout fait s'effondrer au moindre problème.

J'ai l'impression d'être frappée par un horrible karma qui me punit d'avoir jeté toutes les personnes qui s'attachaient un peu trop à moi, dans le passé.
Pourtant, je les aimais, moi aussi.
Mais j'avais peur, et ma peur m'a dévoré.



Ma séparation ne m'a pas fait tant pleurer.
Une fois, tout au plus, quand j'ai appris ce qui se tramait dans mon dos. Et c'est tout.

La déception est pourtant grande, je me prends une claque phénoménale, néanmoins la vérité est que ça me fait du bien.
Je me sens libérée ; plus de devoir de fidélité, plus de perspective de bébé, plus d'appartement à acheter, de déménagement à effectuer, de voyage à organiser.
Plus rien.
Me voilà de nouveau entièrement libre et désenchaînée.

J'ai de la peine, j'ai du mal à écrire au fil des paragraphes et ma vue se floute progressivement pour la deuxième fois, parce que j'ai quand même perdu, dans cette histoire.

Je suis libérée, mais je n'ai plus d'équilibre, de stabilité, de personne qui me regarde me réveiller le matin, d'être à enlacer, et d'homme à qui sauter dans les bras en rentrant de l'école.

Je me suis retrouvée moi, mais je l'ai perdu lui.
C'est un peu le prix à payer.




Aujourd'hui, je ne sais pas tant si je vais bien ou si je suis au fond du trou. Ni l'un, ni l'autre, très certainement.

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