Aujourd'hui, on oublie la rencontre un peu chaotique avec Easton hier et on se concentre sur les enfants. Nous sommes vendredi, les parents travaillent et j'ai demandé aux enfants de m'emmener dans leur endroit préféré de Boston.
Trevor a voulu commencé. Il a dit quelque chose à l'oreille de Bradley et ce dernier a hoché la tête avant de faire grimper les enfants à l'arrière et de me montrer la place à côté de la sienne. Je me laisse donc guider.
Il est dix heures lorsque nous arrivons sur le Waterfront, je souris. J'ai fait des recherches avant de venir et je sais que c'est l'endroit parfait pour se balader. Au bord de la mer, le vent rafraîchissant balaie la chaleur étouffante de ce début de mois de juin. Nous descendons tous les trois de la voiture.
- Appelez-moi quand vous voulez partir d'ici. J'ai quelques courses à faire.
Je hoche la tête et laisse partir Bradley dans la direction opposée. Comme un bonjour, une baleine montre le bout de sa queue au large. Je suis émerveillée et les enfants aussi. Je suis contente de partager ce moment avec eux. Au bout d'une bonne demi heure, Ginny commence à en avoir marre de marcher et je propose qu'on aille dans l'aquarium que je sais ne pas être loin d'ici. Ils sont tous les trois super enthousiastes et ça me faire plaisir.
Pour le déjeuner, les enfants décident que nous devons manger une pizza. Alors, j'appelle Bradley pour lui demander de nous rejoindre devant ce qui est apparemment la meilleure pizzeria de la ville (d'après les enfants, bien sûr).
Nous mangeons tous les cinq en nous moquant de temps en temps de Bradley qui mange sa pizza avec une fourchette et un couteau.
- Je suis bien élevé, voilà tout ! lance-t-il en souriant en coin.
Je sais qu'amuser les enfants lui plait. Il les apprécie bien plus qu'on ne pourrait le croire de la part d'un chauffeur. Ensuite, c'est au tour d'Abby de décider de notre prochaine destination. Elle n'hésite pas une seconde. Elle s'approche de Bradley et lui dit quelque chose à l'oreille. Il hoche la tête gravement et paie la pizza avant de se lever de quitter le restaurant. Nous le suivons. Dans la voiture, je le remercie d'avoir payé la pizza et lui promet que la prochaine sera pour moi. Il hoche la tête en souriant et met le contact. Nous roulons doucement dans la ville. Je regarde tout autour de moi pour ne rien perdre de ce qui se passe autour de moi. La ville de Boston est vraiment spéciale. Elle est ancienne toute en étant quand même moderne. C'est un plaisir de pouvoir la découvrir, surtout avec des guides aussi adorables que ceux que j'ai avec moi.
Nous arrivons finalement dans un quartier qui bouge plutôt pas mal tous les bâtiments sont en brique rouge et j'ai une petite idée de l'endroit où nous sommes. Je ne fais pas de commentaire et me laisse guider. Bradley s'arrête devant un bâtiment avec l'inscription "Littérature" dessus et je jette un coup d'oeil à Abby.
- Quoi ? Dans quelques années c'est là que je viendrais. Il faut bien que je visite le campus un jour ou l'autre.
J'éclate de rire devant la répartie de cette enfant. Elle aura toujours quelques chose à m'apprendre. Nous descendons de la voiture mais Ginny ne veut pas marcher.
- Tu veux rester avec moi ? On va aller manger une glace pour le dessert...
- Je veux une glace, moi aussi ! s'empresse de dire Trevor.
Je regarde Bradley et il penche la tête.
- Je les garde tous les deux et vous visitez le campus tranquillement entre filles.
- Ça va aller ?
- Qui crois-tu qui les gardait avant toi ? Ils m'adorent.
- C'est vrai ! Bradley, c'est le meilleur, déclare Trevor en tapant dans la main que Bradley lui tend.
- Bonne dégustation alors, je lance en fermant la porte.
La voiture démarre et Abby soupire.
- Enfin seules...
Je souris en secouant la tête. Elle est beaucoup plus mature que toutes les filles de son âge. Enfin, surtout plus mature que moi à son âge. Jamais à onze ans, j'aurais eu envie d'aller visiter ma future université. Je ne pensais pas à ça. Pas dans mes souvenirs en tout cas.
Nous flânons pendant je ne sais combien de temps sur le campus. Toutes les infrastructures sont incroyablement moderne pour un campus qui est là depuis des dizaines d'années. J'imagine que c'est pour cette raison que c'est la meilleure université du pays.
Les étudiants grouillent de partout, ils sont concentrés. On peut définir plusieurs groupes distincts. Nous nous amusons à donner des noms à chacun d'entre eux. Il y a les geeks qui sont dehors, avec leurs robots et leurs ordinateurs. Après, on a les bimbos, avec leurs mini-jupes, leurs minis sacs et leurs maquillage trop prononcés. Ensuite, il y a les sportifs. On les reconnaît parce qu'ils ont les même couleurs que les joueurs qui jouaient hier contre les Bruins. Attends ? C'est moi ou il y en a un qui me fixe ? Est-ce que c'est Peterson ? Je fronce les sourcils et je vois Abby se tourner vers moi. Elle aussi l'a reconnu.
Il se détache du groupe de joueur qui portent leur attention sur nous, eux aussi. Peterson avance dans notre direction, d'un pas nonchalant qui lui donne l'air incroyablement cool. Il me sourit et je le trouve beaucoup plus beau que la veille. Je pense qu'il est plus jeune que moi mais je n'en suis pas certaine. Ses yeux noisette sont rieurs, ça me fait sourire. Quand il parle, les mots roulent sur sa langue et il fait un clin d'oeil à Abby.
- Est-ce que tu me suis ? demande-t-il.
- Je suis sûre que tu aimerais que ce soit le cas.
Il sourit de plus belle. Il fronce ensuite les sourcils.
- Tu n'es pas américaine.
- Elle est française, déclare Abby à côté de moi.
Elle est fière de le dire et ça me faire rire. Je passe mon bras autour de ses épaules et la serre contre moi.
- Vraiment ! Génial.
- Ce ne sont pas encore les vacances ? je demande en donnant un coup de menton en direction de ses amis.
Il dit un truc du genre "pas de repos pour les brave", je crois. J'ai un peu de mal à me concentrer. Je préfère le dévisager comme une adolescente en rut. Je vais finir par croire que les beaux garçons sont uniquement aux États-Unis. Pourquoi est-ce qu'il ne sont pas comme ça, en France ?
- Qu'est-ce que vous faites là ? demande-t-il finalement.
- Je voulais faire visiter le campus à Charlotte, déclare Abby.
Elle pose sa main à côté de sa bouche pour pas que je ne la vois bouger et dis, un peu plus bas, comme si c'était un secret :
- Et puis j'espérais qu'on te croiserais.
Peterson éclate de rire et remercie notre entremetteuse miniature.
- Puisque vous êtes là, est-ce que vous voulez voir l'endroit le plus fou de toute la fac ? demande-t-il avec un sourire franc.
Je ne sais pas si c'est une bonne idée mais j'accepte, contrainte et forcée par Abby de dire oui. Elle a une moue à laquelle on ne peut pas dire non.
VOUS LISEZ
Le feu et la glace
RomanceCharlotte a vingt trois ans et un tempérament de feu. Elle a toujours voulu vivre aux États-Unis et elle quitte finalement La France lorsqu'elle trouve une famille qui souhaite l'avoir comme fille au paire dans leur famille. Les enfants sont jeunes...