P A P A R A Z Z I

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Le shopping est ma thérapie préférée. Je n'ai pas beaucoup d'argent mais Kera m'achète plusieurs tenue, me promettant que je pourrais lui rembourser quand j'aurais de quoi le faire. Je sais que c'est faux mais ça lui donne le sourire.

Nous déjeunons toutes le deux et alors que je suis en train de payer notre repas, un homme d'une trentaine d'année viens à ma rencontre au bar. Kera est déjà sortie pour appeler Bradley.

- Mademoiselle Marchandeau ?

Je me crispe et détourne le regard. Je fais tomber mes lunettes de soleil sur mes yeux et il réitère sa demande.

- Hmm ? je réponds.

- Vous êtes bien la petite amie d'Easton Montgomery, n'est-ce pas ?

- Vous devez vous tromper de personne, monsieur, je réplique.

Mon accent français à couper au couteau me trahis immédiatement. Il faut que je quitte ce restaurant au plus vite.

- Pouvez-vous répondre à quelques questions, s'il vous plait, mademoiselle ?

Je secoue la tête et me dirige vers l'extérieur. Pourtant, c'est encore pire, dehors. Des photographes sont en train de pousser Kera pour entrer dans le restaurant. Cette femme est une lionne. Elle les en empêche en invoquant je ne sais quel article de loi.

- Pourquoi avoir poster une photo de vous avec un autre homme que Montgomery ? Vous vouliez le rendre jaloux.

- Je ne suis pas sa petite amie, je déclare froidement. Je travaille pour son frère. Bonne journée, monsieur.

Je me dirige vers la sortie où Bradley a rejoint ma patronne pour l'aider à nous faire arriver jusqu'à la sortie.

- Cette histoire prend des proportions beaucoup trop importante. Qui veux tellement savoir qi Easton est encore célibataire ? je demande en grimpant dans la voiture.

Kera a un petit rire.

- Ma chérie, les USA sont réputés pour adorer les scandales. Tout le monde veut savoir si un joueur célèbre de la NFL sort avec une employée de maison. Désolée.

- Pas de mal.

Dans sa bouche, ça n'est pas péjoratif.

- Toutes les femmes veulent savoir qu'une personnalité publique est atteignable.

Je secoue la tête. Easton est inatteignable. Il ne veut pas se laisser atteindre. Tout ce qu'il fera, c'est faire tourner toutes les têtes pour finalement briser le coeur de la première venue. Je sais comment ça fonctionne. On a l'attention tant qu'ils n'ont pas eu ce qu'il veulent mais sitôt qu'on leur donne, ils vous laisse tomber comme des vieilles chaussettes. Pas moyen que je me laisse avoir.

Jordan nous attend sur le pas de la porte. Il a l'air inquiet. Je passe devant lui sans un mot. J'ai envie de me retrouver un peu seule. En faite, non. J'ai besoin de me retrouver seule. Je monte dans ma chambre et suis surprise de trouver Abby, assise sur mon lit, en train de lire un livre.

- Salut, ma belle, je dis en souriant.

Je ne me force même pas. Cette petite est tellement adorable qu'elle me donne le sourire rien qu'en la voyant. Elle lève les yeux sur moi. Elle aussi a l'air inquiet.

- Est-ce que ça va ? demande-t-elle.

Je hoche la tête et m'installe à côté d'elle. Je lui fait fermer un instant son livre. "Autant en emporte le vent". Qui lit ça, à douze ans ? Abigail Montgomery, visiblement. Je souris et elle pose sa tête sur mon épaule. Je pose la mienne sur la sienne.

- Ne grandit pas trop vite, Abby.

- Maman n'arrête pas de me le répéter.

J'ai un petit rire triste.

- Elle a raison. Être adulte, ça craint.

Elle éclate de son petit rire cristallin qui me réchauffe le coeur.

- N'en veut pas à oncle Easton. Il veut simplement que tu sois en sécurité...

- Je ne vais pas parler de ça avec toi, Abby. Tu n'es pas objective.

- Détrompe-toi. Après que vous soyez parties, maman et toi, c'est moi qui ai pris le relai. J'ai disputé Easton parce qu'il s'est mal comporté avec toi. Il n'a pas le droit de te demander de signer quoi que ce soit. S'il veux être avec toi, il faut qu'il soit à la hauteur.

J'embrasse le sommet de son crâne. Elle est beaucoup trop mature pour son âge. J'ai l'impression de parler avec ma petite soeur de dix huit ans.

- Il ne veut pas être avec moi, Abby. Il veut simplement être mon ami. Il pense qu'il m'aime bien parce que mon apparence lui plait. Pas sûre qu'il puisse vraiment me supporter.

- En tout cas, personne ne lui dit jamais non. Je suis contente que papa et maman aient trouvé quelqu'un qui en est capable.

J'éclate de rire. Elle est perspicace. C'est marrant de parler avec elle.

- Abby, est-ce que c'est toi qui a écrit ce poème en français pour moi ? je demande doucement après quelques minutes silencieuses.

Elle se redresse et fronce les sourcils. Je comprends alors que le mot qui était avec mon portable l'autre jour provient véritablement d'Easton. Je soupire et la câline un peu avant que mon téléphone ne se mette à vibrer. Je regarde, c'est Josh.

De Joshua :

On dirait que notre stratagème n'a fait qu'envenimer les choses. Je ne fais pas le poids, Charlotte. À plus.

Je fronce les sourcils sans comprendre ce qu'il est en train de me dire.

À Joshua :

De quoi est-ce que tu parles ? Le poids pour quoi ?

Pas de réponse.
Je ne sais pas ce qu'il s'est passé mais il faut que j'en ai le cœur net. Je m'excuse auprès d'Abby et dévale les escaliers. Easton entre au même moment dans la maison. Je le fusille du regard.

- Qu'est-ce que tu as fais ? Je demande froidement.

Il fait mine de ne pas comprendre ce que je suis en train de dire mais je ne suis pas dupe.

- Tu parles de Josh ? Demande-t-il finalement.

Je hoche simplement la tête alors qu'il me toise avec un air supérieur.

- Il avait besoin de vacances après cette saison éreintante alors je lui ai payé des billets pour aller voir sa famille en Alabama.

Je suis sans voix. Joshua, son meilleur ami, lui posait problème alors il l'a exilé ? J'ai l'impression que j'ai du mal à respirer. Il faut que je sorte de cette maison. Maintenant !

Le feu et la glaceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant