Le feu et la glace

C O N T R A T

Nous rejoignons son agent dans un café dans Boston. Je n'ai pas ouvert la bouche depuis qu'Easton a prononcé les mots qui m'ont chamboulée. Je suis perdue, je ne comprends rien. Mon téléphone maintenant allumé n'arrête pas de sonner. J'ai des centaines d'abonnements en plus sur Instagram et des journalistes ont réussis à trouver mon numéro parce qu'ils n'arrêtent pas de me laisser des messages pour avoir mon avis sur la situation. Ils veulent que je parle de ma relation avec Easton. 

La femme actuellement assise en face de moi me regarde d'un mauvais oeil. 

- Il faut que vous signez ça, déclare-t-elle. 

Je prends les feuilles qu'elle me tends et remarque que tout est écrit en français. 

- Ça a été traduit pour être sûr que vous compreniez bien. 

Contrat de confidentialité. 

Article 1 :

Il est strictement interdit à Mademoiselle Marchandeau de parler à qui que ce soit des relations qu'elle entretien avec Monsieur Montgomery. 

Je lance un regard à Easton et demande :

- C'est une blague ? 

- Je suis obligé de te demander de le signer, Charlotte... murmure-t-il. 

J'ai un petit rire moqueur. 

- Tu veux que je ne dise à personne que nous sommes amis ? je demande, alors que la colère s'empare de moi. 

- Je te l'ai dit, j'ai envie de plus.

- Mais ce n'est pas mon cas, Easton. Je suis catégorique. Je ne... 

- Signez-le et on n'en parle plus, déclare froidement la femme qui n'arrête pas de me regarder avec mépris. 

Je la regarde en prenant ma tasse de café dans les mains. Je déclare tranquillement :

- Premièrement, vous allez me parler sur un autre ton, je ne suis pas votre cliente, votre amie ou quoi que ce soit. Ensuite, je vais vous demander de ne pas me donner d'ordre. Je signe ces papiers uniquement si j'en ai envie. 

L'agent lance un regard à Easton et ce dernier hausse les épaules. 

- Je ne couche pas avec toi donc je ne vois pas pourquoi je devrais signer quoi que ce soit. Je travaille pour Jordan. Si j'ai quelques chose à signer, c'est uniquement pour lui que je le ferait. 

Je bois une longue gorgée de café. 

- Vous voulez jouer à la plus maligne ? demande l'agent, sur les nerfs. Easton est le joueur le plus en vue de sa génération. Il risque de perdre sa réputation si jamais la rumeur de votre relation continue de grandir. 

- Quelle réputation ? je ne suis pas une prostitué, je dis froidement ce qui fait sourire Easton. 

La femme lui donne un coup de coude pour lui faire comprendre qu'il faut qu'il garde son sérieux. 

- Easton a justement l'habitude d'être vu avec des mannequins, de belles femmes qui sont connues, pas des filles au paire, crache-t-elle. 

- De mieux en mieux, Easton. Si elle continue à m'insulter, je vais finir par m'énerver. 

Elle ne semble pas impressionnée plus que ça. Pourtant, elle devrait. Je n'ai pas l'air mais je sais très bien me défendre si je me sens en danger. 

- Est-ce qu'on ne peux pas juste dire qu'elle travaille pour mon frère ? demande Easton pour apaiser la situation. 

- Qu'est-ce que vous avez comme diplôme ? En avez-vous seulement un ? 

Je vais me la faire. Je me lève d'un bon et fait trembler la table. Easton se lève a son tour et m'empêche de m'approcher d'elle. J'en ai assez entendu. Je tourne les talons et je quitte le café, les laissant tous les deux à leurs affaires. Je ne vais pas continuer à me faire insulter sans bouger. Je marche dans je ne sais quelle direction. Je prends mon téléphone, ignore toutes les notifications et envoie un message à Josh. 

À Joshua : 

Est-ce que tu peux passer me prendre ? Je suis au Waterfront. 

Sa réponse ne se fait pas attendre. 

De Joshua : 

Je suis là dans dix minutes. 

Je patiente lentement en faisant un tour sur les réseaux sociaux. J'ai des dizaines de notifications sur Instagram. J'ai été identifiée sur des photos qui date de plusieurs années. Les commentaires sont méchants et injustes. Les larmes coulent sur mes joues. Des pieds s'arrêtent devant moi et je lève la tête pour découvrir Josh. 

- Eh... Pourquoi est-ce que tu pleures ? 

Je renifle et lui montre mon téléphone. Il lit les messages et me prends par le bras pour m'accompagner jusqu'à sa voiture. Il met le contact et roule pendant plusieurs minutes. Nous allons en direction de chez les Montgomery mais il fini par dévier et se gare devant une maison encore plus grande que celle de mes patrons. J'imagine que c'est celle de Josh et son colocataire que je n'ai plus envie de voir. 

La maison n'a pas le même style que celle de Kera et Jordan. Elle est plus moderne, avec des étages déstructurés et une immense piscine. Je me laisse conduire à l'intérieur et il me serre un verre de vin. Du vin blanc que je bois doucement. Silencieusement. Je suis en état de choc et je crois qu'il en est conscient. 

- Je suis désolée de t'avoir appelé au secours, je déclare finalement. 

- Qu'est-ce que tu faisais toute seule là bas ? demande-t-il. 

- Je n'étais pas vraiment toute seule. Easton m'a fait rencontrer son agent pour signer je ne sais quel contre de confidentialité parce que apparemment ça ruinera sa réputation si la rumeur de notre relation dure trop longtemps. 

- Ce n'est qu'une rumeur ? demande-t-il en s'approchant de moi. 

- Oui. Comment je pourrais être avec un type qui me traite aussi mal qu'il le fait ? 

- Pourquoi est-ce que ça ruinerais sa réputation. 

Je serre les dents et le regarde dans ses yeux marron pour lui dire : 

- Il n'est pas du genre à sortir avec des filles au paire. 

Il soupire et comprend exactement ce que je ressens, on dirait. 

- Tu sais, ce qui pourrait faire taire cette rumeur et remettre les choses à leurs place ? demande-t-il. 

Je hausse les épaules. Aujourd'hui, je n'ai même plus envie de réfléchir. Il prends ma main et m'entraîne sur le canapé. 

- Prends une story de nous deux, en train de nous enlacer et identifie moi. 

- Il va être en colère... j'annonce. 

Josh hoche la tête. 

- Mais ça va lui montrer que son comportement a des conséquences. Il ne peut pas te traiter comme ça et s'attendre à ce que tu signes les papiers sans broncher. 

Je suis d'accord avec lui. Je vais me venger de ce qu'il m'a fait vivre ce matin.