Partie 5 - Alors que nous nous dansions autour

389 25 31
                                    

Le soleil se couchait, il était l'heure de rejoindre la grange où le bal du comté se déroulait. Anne marchait bras dessus, bras dessous aux côtés de son amie Diana, elle avait tellement de choses à lui raconter avant de rejoindre la fête, qu'elles avaient insisté auprès de leurs familles pour s'y rendre toutes les deux à pied. Elles prenaient un petit chemin traversant un petit bosquet.

« Oh Anne... Je suis vraiment désolée pour toi. Mais... quelque chose me laisse perplexe... », Déclara la jeune brune en fronçant les sourcils.

« Perplexe ? Pourquoi ? »

« Eh bien... Si Gilbert fait vraiment la cour à cette fille, il y a d'autres signes vraiment étonnants. »

« Oh, ne m'en parle pas Diana, j'ai arrêté de chercher des signes, j'ai appris qu'il n'y avait rien de fiable là-dedans. »

« Tout de même... Si je mets les faits bout à bout, ça fait beaucoup. »

Un rire amer se fit entendre, la jeune rousse paraissait complètement résignée, « Ton imagination trop fertile te joue aussi des tours, Diana, je crois que c'est à force de me fréquenter... »

« Je ne parle que de faits, et non d'interprétations. », répondit son amie qui semblait plus pragmatique que jamais, elle commença alors à énumérer les faits, « Tout d'abord... Toi et Gilbert, vous avez pris la route ce matin seulement tous les deux. Puis il décide de te faire une surprise que je trouve plutôt romantique. Oh Anne, je trouve même cela outrageusement romantique, il t'a cueilli une fleur ! Il a fait ce détour juste pour toi... »

« Ce n'était qu'un porte bonheur, il n'y avait aucune intention romantique. », souligna Anne qui n'arrivait pas à se convaincre du contraire.

« Imaginons que tu as raison. Mais une fois arrivés à la foire, il reste auprès de toi, et même quand une certaine Lady arrive, il prend soin plus tard, de te retrouver pour s'assurer que tu vas bien. », Conclut-elle avec un petit sourire.

« J'ai l'impression d'entendre Ruby... Il a agit en ami, rien de plus. Winifred avait dû partir, et il me rapportait mon chapeau c'est tout. »

« Bien peut-être, mais il t'a invité à bord de la montgolfière. Il te l'a demandé, et non à Winifred...»

« Comme je viens de te dire, Winifred l'avait laissé pour rejoindre ses parents. »

La jeune brune soupira, agacée, « Quand tu as jeté sa fleur par-dessus bord, il a cessé de te parler soudainement, il y avait un froid entre vous. J'imagine que pour ceci, tu n'as rien comme explication ? »

« Oh Diana je t'en prie, c'est complètement inutile de chercher des explications ou d'analyser son comportement. De toute façon, ce n'est pas moi qu'il a pris par le bras, ce n'est pas moi qu'il a invité à prendre le thé. Il a dû la voir chaque semaine...depuis des mois. »

« Toi, tu le vois presque tous les jours... »

« Eh bien... il avait eu encore plus d'occasions de me faire savoir ses intentions. »

« Pourtant ce que tu m'as dit hier... Tu sais, la danse à l'école, tu as dit que-»

Elle l'interrompit sèchement, elle ne voulait visiblement plus en parler, « Il a détesté danser. Il a dit que c'était une perte de temps. »

« Il a vraiment dit ça ? », demanda Diana qui ne s'attendait pas à ça, elle se stoppa dans sa marche.

Anne continua de marcher, elle tenta d'expliquer, les yeux rivés vers le sol, « Je ne peux pas le blâmer, j'ai pensé la même chose... Mais après il... », La rouquine s'interrompit, elle repensa soudainement aux mots du jeune garçon.

Effeuiller la MargueriteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant