Partie 2 - Il m'aime...

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Quand Anne revint à Green Gables, c'était la fin d'après-midi. Avec encore la plus grande discrétion, elle essaya de se faufiler dans la maison sans qu'on la voit, elle emprunta alors la porte menant dans le salon.

Malheureusement, pour la jeune fille, Matthew était là, assis dans un fauteuil, bouquinant un livre.

« Tiens, je croyais que tu te reposais dans ta chambre ? », dit Matthew innocemment, mais ce dernier fut surtout surpris de la voir arriver avec une robe à la main, et avec des rubans dans les cheveux.

« Oh, Matthew, je... En réalité j'étais chez Diana, pour... », Répondit-elle en jetant un œil à la robe bleu ciel qu'elle tenait entre ses bras.

« Qu'est-ce que... ? », essaya-t-il de demander sans savoir comment finir sa question, il fit des gestes avec son index vers sa chevelure, il faisait apparemment référence à ses rubans enroulés dans ses cheveux.

« Oh ça... C'est Diana qui m'a prêté ses rubans, et c'est elle aussi qui a enroulé les rubans dans mes cheveux, je n'avais jamais essayé de me faire des boucles. »

« Ces rubans, cette coiffure, c'est pour demain ? », demanda naïvement le vieil homme.

« Bien sûr que non, c'est pour avoir de belles boucles demain matin, je dormirais seulement une nuit avec les rubans. », expliqua-t-elle en riant, elle savait bien que celui-ci était très peu intéressé par ces coquetteries. Et ce n'est pas avec Marilla qu'il aurait entendu parler de ça.

« Oh, je vois. », rétorqua-t-il simplement, les yeux un peu perdus, même s'il ne comprenait pas bien ces choses, il savait qu'elles étaient importantes pour Anne.

La jeune rousse déclara d'un ton soucieux, « Mais, Ma-Marilla ne doit pas savoir que j'étais chez Diana, est-ce que cela peut rester entre nous, Matthew ? »

« Elle se demandera d'où vient cette robe. », répondit le vieil homme pragmatique.

Tout à coup Marilla entra dans le salon, « Eh bien que se passe-t-il ici ? Le dîner sera prêt dans une heure. »

La jeune rousse fut si paniquée, qu'elle balbutia, « Oh Ma-Marilla ! Euh, Diana me l'a apporté ! », Et puis très vite elle grimpa les marches de l'escalier pour se rendre à l'étage.

Matthew lança un regard à sa sœur, il était tout aussi confus que celle-ci.

Le lendemain matin, les Cuthbert s'étaient levés aux aurores, ils s'étaient tous vêtus élégamment pour cette journée, qui était en quelque sorte l'événement de l'année.

Matthew essayait tant bien que mal d'arranger ses cheveux devant son miroir, puis une fois prêt il alla polir son radis afin qu'il soit parfait pour le concours.

Tandis que Marilla choisissait avec soin ses plus beaux feuilletés à la prune, pour les placer le plus délicatement possible dans son panier en osier.

Anne était particulièrement excitée à la perspective de cette journée, elle était encore dans sa chambre devant son miroir à défaire ses rubans, voir ses cheveux avoir des boucles si ravissante la comblait de joie. Mais la jeune fille était aussi en proie à de grands questionnements. En effet, des sentiments se bousculaient aussi dans sa tête, elle avait réalisé quelque chose hier chez Diana. Elle avait un faible pour Gilbert ? Son amie avait beau eu prendre toutes les précautions du monde avant de poser sa fameuse question, elle avait eu l'impression d'avoir pris une véritable gifle. 

Une fois tous ses rubans retirés et sa robe bleue ciel enfilée, elle était presque prête. Puis elle se rappela que Diana lui avait prêté un joli ruban bleu ciel parfaitement assorti à sa robe, alors elle se fit un beau nœud dans les cheveux, puis nerveuse elle sortit de sa chambre.

Effeuiller la MargueriteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant