Le jeune prince ouvre le livre qu'il tient entre ses mains et se met à le lire doucement, dans le calme le plus total. Il avait l'impression que même les livres de la bibliothèque tendaient l'oreille.
"J'espère que c'est toi mon petit-fils qui tombera sur mon récit. Tu es dans ce monde le plus à même de me comprendre et surtout de me croire, tu as récolté heureusement toutes les qualités de ta mère qui a toujours été d'une douceur extrême envers moi. Mon propre fils m'a tourné le dos dès qu'il en a eu l'âge, je n'ai jamais su pourquoi, mais heureusement je t'avais toi. Laisse-moi te raconter ce qui a été le plus bel mais aussi le plus malheureux évènement de ma vie...
J'avais 20 ans et j'avais l'âge de tout faire mais pourtant j'étais prisonnier de mon quotidien. De lourdes responsabilités traînant déjà sur mes épaules alors que je n'avais ni le physique ni le mental pour. Mais je ne t'apprends rien, tu dois connaître le même sort. On ne choisit pas son nom ni sa famille, et pour les rêveurs comme moi, c'est cruel de nous enfermer ainsi. Errant tous les jours dans ce château, je n'avais comme compagnie que mes livres, et je crois en te voyant que tu as aussi hérité de cette passion, au plus grand malheur de ton père.
Je suis tombé un jour sur un ouvrage racontant diverses légendes sur les sirènes, et j'ai tout de suite été fasciné.Je ne savais pas si cela était vrai, mais aventurier comme je suis et amoureux de la nature j'ai voulu vérifier ces dires. Je me devais avant de devenir roi, assouvir ma curiosité. Pendant des jours et des mois j'ai exploré chaque parcelle de la forêt environnante, mais ma recherche était vaine. Jusqu'au jour où, après une multitude d'effort mon corps ne me suivait plus, mon mental me criait de lâcher, mes jambes ne répondaient plus, ma raison me disait d'abandonner mais mon cœur me forçait de continuer.
J'ai essayé de marcher comme ça, en combattant mon esprit durant encore quelques kilomètres, puis ça a été le trou noir.
À mon réveil, je me suis retrouvé étendu au milieu d'une herbe si verte et si moelleuse, que j'avais l'impression d'être allongé dans mon lit, me réveillant d'un doux rêve. Je n'avais jamais ressenti autant de sérénité autour de moi. J'avais la sensation d'être tout en haut dans le ciel sur un nuage m'enveloppant chaque partie de mon corps endolori.
Non loin de moi, à seulement quelques pas, se trouvait un lac, dont je me suis approché avec curiosité, les fées volaient incessamment éclairant celui-ci de leurs lueurs dorées. C'était un spectacle magnifique, j'ai compris qu'elles m'appelaient.
Une créature se baignant sortie la tête de l'eau et me demanda comment j'allais. C'était elle qui m'avait ramené ici, je l'ai su dès l'instant que nos regards se sont croisés, mais je n'ai toujours pas compris à l'heure actuelle comment. Elle avait de longs cheveux noirs et la peau pâle, des yeux gris aciers mais un regard de feu.
Tout scintillait en elle, la lumière se reflétait sur sa peau ce qui éblouissait tout ce qui avait le bonheur de croiser sa silhouette d'ange.Elle s'appelait Kuchel et c'était la plus belle femme que je n'ai jamais connu.
À cet instant je suis tombé amoureux, mon cœur lui a juré loyauté jusqu'à mon dernier soupir, je voulais finir mes jours avec elle.
Mais le titre qui pesait sur ma tête ne me permettait pas de me mettre en couple avec qui bon me semblait. En dépit de ma situation je venais la voir tous les jours, sa voix m'appelait, son regard m'accompagnait, j'avais besoin d'être à ses côtés.
Mais en parallèle de ça, j'ai dû continuer ma vie est assumer le royaume quand mon père nous a quitté. Je n'avais plus le droit de jouer à l'égoïste, le peuple comptait sur moi.
Je suis devenu roi, puis j'ai dû épouser une femme de bonne famille avec qui on a eu ton père, Ael. Cette femme c'était ta grand-mère, c'était une personne exceptionnelle et qui a vite compris que mon cœur battait ailleurs. Elle ne m'en a jamais voulu. L'amour ne se contrôle pas, elle le savait.
Je continuais d'aller voir tous les jours Kuchel et nous vivions notre amour sacré, à l'abri des regards, j'étais le plus heureux à ses côtés. Malgré nos différences on se comprenait, elle me comprenait.
Mais le temps faisait son œuvre et Ael grandissait de plus en plus, je ne pouvais plus consacrer autant de temps qu'avant à Kuchel cela me déchirait le cœur. C'est elle que j'aimais. Un jour elle m'a demandé de faire un choix.Soit je quittais tout et je venais la rejoindre, soit je décidais de rester avec ma famille légitime et elle m'interdirait l'accès au lac.
Ma décision était difficile, mais ma raison était trop faible pour combattre mes années d'amour envers Kuchel.
J'ai écrit une lettre à ta grand-mère expliquant mon départ, je voulais vivre là-bas avec elle, cette vie au royaume je ne la voulait pas, et je ne l'ai jamais voulu. Elle le savait, elle a accepté non sans peine mais elle m'a laissé libre.Après mes explications avec ta grand-mère, j'ai dit au revoir à Ael, lui annonçant mon départ pour d'autres horizons, sans lui expliquer le pourquoi du comment. Il avait 15 ans, je ne m'attendais pas à ce qu'il comprenne et il ne l'a pas fait.
Quelques jours passent, je ressemble mes affaires, et je décide de partir définitivement. J'allais enfin rejoindre la femme que j'aimais depuis plus d'une décennie.
Comme à mon habitude, j'ai emprunté le chemin de la forêt pour retourner au lac, mais Kuchel qui avait l'habitude de nos rendez-vous n'y était plus.
À mon arrivée, l'ambiance n'était plus aussi douce et protectrice qu'avant. Une odeur de fer régnait dans l'air, la source d'un bleu profond était devenue pourpre, elle qui était toujours dans le lac en train de nager sereinement et gracieusement, ne venait plus. À la place, je vis un corps flottant sur le ventre. Il m'a fallu quelques secondes pour comprendre qu'elle était morte. J'ai plongé dans l'eau, vêtu de tous mes vêtements et je l'ai prise dans mes bras pour la retourner. Une plaie béante était visible dans son abdomen, une flèche l'avait blessée, la vidant ainsi de tout son sang. J'ai hurlé tout ce que pouvais, à m'en casser la voix. Mes cordes vocales me brûlaient mais je n'arrivais pas à m'arrêter. Son regard s'était éteint, plus aucune chaleur n'émanait d'elle, je l'ai serré une dernière fois. J'ai pleuré pendant des heures mon amour perdu, son corps ensanglanté contre le mien, je n'ai jamais su qui l'avait tué ni pourquoi. Je l'ai embrassé une dernière fois et je l'ai laissé partir au fond de l'eau. Je n'y suis plus jamais retourné.Depuis ce jour là mon cœur n'existe plus. Il est parti en même temps qu'elle, et il n'y a pas une journée où son visage ne hante pas mes pensées. Je m'en voudrais toujours de l'avoir connu car sans ma présence, elle serai encore de ce monde.
Je suis revenu au royaume, reprenant ma vie des plus normalement en élevant Ael aux côtés de ta grand mère, elle ne m'a jamais posé de question sur mon retour. Elle ne m'en a jamais tenu compte, mais ton père m'en a toujours voulu d'avoir eu l'envie de les quitter."
- 2ème chapitre. Désolée pour les fautes, j'espère que cela vous plaira ! -
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Le trésor du lac
FanfictionLa couverture est de : @erarichh (tiktok/twitter/insta), qui a accepté que je l'utilise pour ma fanfiction. Merci 🤍 *** Après avoir lu des milliers de livres, Erwin tombe par hasard sur l'autobiographie de son grand-père. Celui-ci aurai découvert u...