Je marche là, tout seul, mon sac à dos posé sur mes épaules dans cette foutue forêt. Si je n'y avais pas mis, ne serait-ce qu'une seule fois, les pieds dedans, je ne me serai jamais retrouvé ici en train de vagabonder pour aller je ne sais où. Mais je serai plutôt chez moi, dans mon lit, entrain d'écrire dans mon journal intime, largement critiqué par ce crétin de Louis, ou bien entrain de regarder la télé. J'aurais fait quelque chose de beaucoup plus divertissant plutôt que fatiguant. Et au moins, mon coeur n'aurait pas mal.
Pris dans mes pensées, je ne regardais pas où je mettais les pieds et trébucha sur une racine.
"Fait chier, merde!"
Bravo! Désormais, mon pantalon était recouvert de boue. La journée ne pouvait pas mieux se terminer. Je m'appuie sur mes mains et force dessus afin de me relever. Ce que je fais difficilement. Les voilà, elles aussi, boueuses. Je me les essuie donc sur mon t-shirt sans faire attention. Me voilà donc sali par la boue, de la tête aux pieds. Qu'est-ce que je peux être con! Je reprends mon chemin à la recherche de la sortie de cette putain de forêt. Je crie à l'aide mais personne ne m'entends. Personne ne me voit. Je suis seul et je dois me débrouiller. Sans personne. Même pas Louis qui m'avait été d'une aide précieuse lors du début de mes périples qui, d'ailleurs, n'étaient pas sensés se terminer ainsi. Je passe ma main sur ma nuque et la laisse glisser jusque mon cou. Mais, oh non! Le collier qui pendait à mon cou ne s'y trouve plus. Où peut-il bien être? J'en ai besoin. Le pendentif qui y était accroché, m'a toujours porté chance. À chaque fois que je suis mal ou que je me sens perdu, je dois le toucher, fermer mes yeux et ne plus penser à rien. Je l'ai depuis ma naissance. Et là, je ne l'ai plus, c'est peut-être pour ça qu'il ne m'arrive que des malheurs. Et si c'était Louis qui me l'avait volé. Depuis que je suis avec lui je ne fais que des bêtises, je ne suis plus moi-même.
Me voilà sali, fatigué à en mourrir. Ça doit bien faire deux bonne heures que je parcours cette forêt à la recherche de cette foutue sortie mais en vain. J'ai plus la force de bouger, la fatigue est bien trop présente. Je vais camper enfin "camper" est un bien grand mot. Je vais plutôt m'assoir parterre contre un tronc d'arbre et tenter de trouver le sommeil."Dans quelle merde je me suis encore mis, bordel!"
J'hurlais. J'avais besoin de ça. Il faisait nuit, je ne pouvais donc pas écrire.
"J'en ai plus que marre. Merde. Louis, tu me casses les couilles bordel! Pourquoi a-t-il fallu que je m'attache à toi, hein? Et qu'en plus de ça, ça ne soit pas réciproque? Fais chier! Ouais, je gueule comme un minable contre toi et tu ne m'entends pas. Et tu sais quoi? Je m'en branle complet. J'en ai plus rien à foutre de toi et ton caractère de merde! Demain je retrouve cette putain de sortie et tu ne me reverras plus jamais!"
Je criais tout ce que je ne pouvais confier à mon journal intime. Je devais évacuer toute cette haine que j'avais en moi. Et sans m'en rendre compte, les larmes commençaient à couler. Elles coulent à flot. Je n'arrive pas à croire que je pleurai pour quelqu'un. Et surtout pour un homme. Bordel, Louis! Pourquoi tu me fais ça? J'ai l'impression d'être une fillette. Louis m'a fait perdre toute crédibilité. En plus de cela, il m'a détruit. Quel bâtard! J'en ai marre de penser à lui et à tout ce qu'on a passé ensemble. J'ai tout simplement marre de réfléchir. Ça me donne mal à la tête. Je finis donc par m'endormir contre le tronc d'arbre sur lequel je m'étais installé.
**
Quelques heures plus tard je me réveille avec un affreux mal de dos. Pour pas vous mentir, un tronc d'arbre n'est pas aussi confortable qu'un bon matelas.
J'émerge de mon dur sommeil, ouvre les yeux, me relève et m'étire. Il fait encore nuit mais, je ne me sens pas apte à dormir de nouveau. J'ai bien trop mal. De toute façon, je suppose que le soleil va pas tarder à se lever donc, je pourrai reprendre mes recherches pour retrouver la sortie et retourner chez moi sans plus jamais entendre parler de bête, de pouvoir, et de tout ce qui tournent autour de Louis. Je décide d'aller voir si dans mon sac, il n'y resterai pas par hasard un petit en-cas parce que j'ai faim, moi. Par malheur, il n'y a strictement rien. J'en ai marre d'être aussi malchanceux. Les retrouvailles de cette sortie vont être longues et dures. Avec un estomac vide, mes forces sont minimisées au maximum. Je vais donc marcher lentement et encore passer toute la journée dans cette maudite forêt. Je me demande ce qu'il va bien encore m'arriver, avec la chance que j'ai, je vais peut-être me casser un os, qui sait? J'ai d'énormes chances de me briser un ou l'autre membre de mon cartilage. Rien que ça! En plus d'avoir faim, je suis tout autant fatigué, crevé de tous les efforts que j'ai fourni pour m'en sortir. Mais, comme à mon habitude, tout va de travers. Je ne sais même pas si je vais pouvoir sortir de cette forêt, ou plutôt, cette prison qui ne m'apporte que des ennuis. En plus, j'ai perdu ma chaîne. Mais ma conscience me répète sans arrêt: "Harry, tu t'es mis dans l'embarras, tu n'as plus qu'une chose à faire, te sortir de là et ne plus jamais y revenir." Je pensais vraiment que ma rencontre avec Louis serait un cadeau inespéré mais en fait, je me suis totalement gouré. Je ne ferai plus jamais confiance à personne. Et surtout pas à ce bouffon de Louis. En réalité, ce n'est pas vraiment ce que je veux dire mais tout se mélange dans mon cerveau. À l'instant, je ne vois que le mauvais côté de Louis malgré qu'il est était un ange auprès de moi. Ma présence l'a sûrement importuné, au bout d'un moment. Je n'aurais peut-être pas dû abuser de son hospitalité. Et puis, ma mère m'avait pourtant prévenu. Pourquoi ne l'ai-je pas écouté? Elle pensait à mon bien tandis que moi, je m'engouffrai dans cette forêt.. Je remets mon sac sur mon dos et commence à marcher, complètement affaibli par la fatigue et le manque de vitamines. Je serai capable de manger n'importe quoi. Je marche tranquillement, quand derrière moi, j'entends un bruit. Le même bruit qui était parvenu lors de ma première nuit, quand je cherchai Louis.. Ou plutôt la bête.
"Oh non. Bon dieu. Ne me dis pas que t'es là. Lâches moi putain. Laisses moi tranquille!"
Aucune réponse de sa part mais le bruit incessant devenait plus important. Je commence à courir tant bien que mal. Je trébuche de nouveau et lorsque je me relève, il était là. Devant moi. C'est une illusion, j'en suis sûr.
"Pas trop mal?" me demande-t-il.
Ah non, ça ne l'est pas. Mais il me suit partout, lui.
"Dégages, merde!"
Il me tend sa main pour m'aider à me relever. Mais je le fais seul et le pousse.
"Harry.."
"Non. Fais comme si j'étais un putain d'inconnu. À partir de maintenant, on ne se connaît plus, tous les deux."
"Je suis désolé."
"Je ne veux pas de tes excuses à la noix, je veux juste que tu me foutes la paix, suis-je clair?" hurlais-je.
"Mais."
"Ta gueule!"
Je me remis à courir, le laissant, une nouvelle fois, seul. Mais bordel ce qu'il est têtu! J'accélère mais ça ne sert strictement à rien. Ma vue devient floue et je risque, une fois de plus, de me ramasser le sol alors je ralentis. Pas par envie mais plutôt par besoin. J'ai peur de tomber et de me casser quelque chose.
"Mais bordel, Louis! Fais pas chier! Dégages de là!"
"Pourquoi t'énerves-tu? Je suis là parce que je savais que tu ne pourrai jamais t'en sortir dans cette forêt et j'ai quelque chose à te dire."
"Quoi? Que, quand je rentrerai chez moi, dans mon village, je ne devrai parler à personne de notre rencontre? Ça, je le sais. Et puis, je n'ai pas envie de parler du garçon qui m'a bles-"
Je me tais soudainement. Il s'approche dangereusement de moi. Ça ne me plait pas trop. Que va-t'il me faire?
"Je ne te ferai rien qui puisse te nuire."
Il lève sa main fermée vers mon visage et me la tend afin que je l'ouvre. C'est ce que je fais, d'un geste hésitant, évidemment, puisque je n'ai aucune idée de ce qui peut s'y trouver. Et que vois-je?
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The Creature.
Fanfiction"-Parfois je me demande, pourquoi suis-je encore en vie? -Grâce à ta différence et ton sens de l'humour. Et moi, pourquoi ne m'as-tu toujours pas tué? -Par principe. -Par principe? La nuit où tu me cherchait, c'était pour me tuer non? -Non. Je voula...