The Creature.

Chapitre 6.

"Enfin!" m'exclamais-je.

Après toute une après-midi, j'ai réussi à retrouver mon chemin. Je me suis perdu. En même temps, j'ai envie de dire que dans une forêt où tous les arbres sont identiques, il est dur de retrouver son chemin. Mais ça ne me gêne pas de m'être égaré, ce que je redoute le plus, c'est Louis. J'ai mis énormément de temps à rentrer. J'espère qu'il ne sera pas fâché. Je suis crevé et pas d'humeur à m'engueuler avec lui. Tout ce que j'ai envie de faire, c'est de m'écrouler sur le petit lit. Et dormir. Je vais pour ouvrir la porte de sa maison mais il le fait avant moi. Son regard en dit long. Il est énervé.

"Ah bah c'est pas trop tôt! J'ai cru que j'allais devoir mettre ma menace à exécution! T'étais où?" hurle-t-il.

"Qu'est-ce qui te prend? Je suis revenu, pas besoin de t'énerver." dis-je calmement.

"Qu'est-ce que t'as foutu bon sang?"

"Je me suis perdu. Et avec une tonne de courses, figures-toi que ce n'est pas simple de marcher rapidement. Maintenant, laisses moi rentrer. Je ne vais pas rester indéfiniment sur le seuil de le porte."

Je le pousse légèrement, il se décale et me laisse entrer.

"Et regardes moi quand je te parle, compris?"

Je me retourne, il me regarde furieusement.

"Non. Tu ne vas quand même pas me dicter à la lettre ce que je dois faire. Je ne suis pas un gamin, non plus. Déjà que je suis revenu, alors, ne m'énerves pas plus que je le suis."

Il m'attrape le bras et le presse.

"Aie! Lâches moi. Tu me fais mal."

"Tu vas bien m'écouter. J'en ai marre de jouer les doux avec toi. Tu n'es pas une exception. Tu es comme tous les autres. Si tu me cherches, tu périras."

"Si tu le dis."

Je me débats. Je lui donne des coups de pieds. Il finit par me relâcher. Il me dégoûte. Il est répugnant. J'ai tellement envie de lui cracher à la gueule.

"Ne fais pas ça." dit-il, ayant lu une fois de plus, dans mes pensées.

"Tu n'es plus toi-même. Tu n'es plus le Louis que je connais."

"Personne ne me connais. Et surtout, pas toi."

Je n'en peux plus. Je veux barrer de là. Je n'aurais jamais du partir à sa recherche. Ça ne m'apporte que des problèmes.

"Tu ne partiras pas."

"Et pourquoi pas?"

"Parce que je t'en empêcherai."

Je range toutes mes affaires dans mon sac et me dirige vers la porte.

"Ne te mets pas en travers de mon chemin."

Il m'attrape par le cou.

"Tu ne bouges pas d'ici."

Je tente de lui crier de me lâcher en vain. Je suffoque. Il me jette sur le lit violemment. Je sens quelque chose se casser sous mon dos. Il a cassé les lattes du lit.

Je me relève dans un brusque mouvement.

"Mais qu'est-ce qui te prends Louis putain?"

"Tu oses me demander qu'est-ce qu'il me prend?"

"Oui. Je te reconnais pas. T'es pas le Louis avec qui j'ai partagé d'agréables moments ces derniers jours. Pourquoi ce soudain changement d'humeur? Pourquoi me dis-tu que je ne suis pas une exception alors qu'il y'a à peine deux jours, tu me disais le contraire? Pourquoi Louis? Pourquoi?"