Chapitre 10 : Damnation

674 44 31
                                    


L'eau ruissela sur la peau de Sakura Haruno en faisant une cascade le long de son corps. Après cette journée plus qu'éprouvante, la fraicheur d'une douche était plus que bienvenue –la fraicheur de l'eau et l'odeur de propreté par-dessus tout. La jeune femme prit particulièrement son temps sous sa douche ce soir-là, non pas qu'elle ne soit pas fatiguée (non, elle rêvait de son lit plus que quiconque) mais son esprit était ailleurs.

Sasuke était en danger. De mort. Elle avait fait vœu de le protéger jusqu'à son propre trépas mais elle n'avait pas imaginé une seule seconde qu'elle aurait un jour à mettre cette promesse solennelle en application. Elle comptait bien la tenir. Mais comment ?

La Rose sortit de la douche et entoura ses cheveux d'une serviette en se repassant le fil de la soirée dans sa tête déjà pleine de songes. Les révélations qu'elle avait entendues, la mission (secrète) de Sasuke, le fait que ses anciens coéquipiers soient mêlés à ce schmilblick, le fait qu'elle ne sache rien de plus. Savoir qu'il était en danger sans savoir de quelle manière. L'impuissance. Sakura avait la rage, la rage de vaincre. Tous les coups étaient permis.

Elle finit par s'habiller légèrement et ne prit pas la peine de sécher ses cheveux fous –l'air chaud extérieur s'en chargerait. Fébrile, elle finit par jeter un dernier coup d'œil au miroir avant de claquer la porte afin de se diriger vers le foyer de la famille Uzumaki. Inutile d'attendre qu'Ino soit présente en cette soirée d'été, elle allait certainement passer la nuit au chevet de Sai et c'était tout à fait légitime. La Rose se réjouissait des retrouvailles des deux amoureux, elle s'en réjouissait d'autant plus étant donné la guérison miraculeuse du jeune Anbu –l'issue était loin de lui être favorable aux premiers abords.

La demeure de Naruto et Hinata était éclairée et, même de l'allée, la jeune femme pouvait entendre les cris enjoués des enfants. Quatre marmots semblaient s'amuser comme jamais à l'intérieur, les cris étaient ceux d'Ita et Boruto –les deux plus grands larrons du quartier- tandis que les rires se rapprochaient de la douce voix de Sarada. L'ambiance était à la franche rigolade, Sakura aurait dû s'en réjouir mais la pointe de jalousie qu'elle ressentait vint gâcher cet instant de plaisir fugace. Elle aurait aimé être cette famille si parfaite, si soudée, si joyeuse. Au lieu de cela son abruti de fils s'amusait à se faire des cocards pour ressembler à son père tandis que sa fille se muait dans un silence de plus en plus préoccupant. La Rose se souvenait de l'époque où Sasuke ne parlait pas beaucoup –ce n'était certainement pas un signe positif dans l'épanouissement de l'enfant.

Sakura arriva à la porte et toqua trois fois avant de s'engouffrer chez ses amis, sans attendre leur invitation –l'auraient-ils seulement entendu avec tout ce vacarme ?

Les enfants couraient, jouaient, criaient, riaient. Les adultes discutaient. Naruto était déjà rentré (à moins qu'il ne s'agisse d'un clone) et s'amusait à taquiner sa femme pendant qu'elle s'affairait autour de ce qui semblait être un gâteau à la poire. Tellement cliché –mais tellement beau.

- Sakura ! S'exclama Hinata en essuyant le bout de pate que son mari venait de lui coller sur le bout du nez, je ne t'ai même pas entendu ! Comment vas-tu ?

La Rose s'esclaffa devant les rougeurs naissantes qui apparaissaient dangereusement sur les joues de son amie. Elle était si pudique que même un simple moment de complicité pris en flagrant délit la gênait terriblement. Au moins, elle avait des moments d'intimité avec son mari, elle.

- Très bien, je te remercie Hina, répondit poliment la jeune femme, je vois qu'il y a grosse ambiance ce soir. Les enfants ont l'air intenable.

Le renouveau 2 (Sasusaku)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant