Partie 3

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La nuit était tombée depuis bien longtemps quand Adrien se rendit compte qu'il avait marché beaucoup trop de temps. Il se trouvait complètement à l'opposé de chez lui. Peu de gens se trouvaient dans les rues, seulement quelques personnes qui promenaient leur chien ou des badauds qui avaient surement passé la nuit dans des bars. Le froid commençait à le gagner, en même temps, quelle idée de sortir sans veste par un temps pareil. Mais il avait été tellement énervé à ce moment et l'envie de fuir le plus vite possible l'avait pris aux tripes, qu'il n'y avait pas pensé une seule seconde. Son téléphone avait tellement vibré au début qu'il marchait qu'il avait fini par l'éteindre complètement. En plus il ne doutait pas de la personne qui cherchait à le joindre. C'était peut-être cela qui l'avait conduit à cet endroit de Paris, probablement perdu à l'heure qu'il est, mais il s'en fichait. Il voulait simplement marcher pour décompresser. Ne plus penser à la conversation qu'il avait eu avec Marinette. Ignorer même leurs divergences. Ne plus du tout penser à elle pendant un tout petit instant. Mais c'était tellement difficile. Plus il se demandait ce qui avait bien pu dégénérer de cette manière, plus il chargeait la faute sur elle. Puis il repensait au regard qu'elle lui avait lancé avant qu'il ne franchisse la porte d'entrée, et il oubliait ce pourquoi il était en colère. Plusieurs fois dans sa marche, il fut tenté de faire demi-tour, remonter chez lui pour vérifier qu'elle n'était pas partie et la serrer fort dans ses bras. Mais il s'était ravisé à chaque fois.

Il devait réfléchir. Seul. Il en avait cruellement besoin ! Il était parti tellement rapidement que Plagg n'avait pas eu le temps de se glisser dans sa veste pour le suivre. Enfin son absence était probablement plus bénéfique. Il n'aurait pas à subir ses lamentations.

Lui qui voulait absolument parler à Marinette, il l'avait peut-être un peu trop fait. Résultat, il s'était énervé, chose qui n'était pas encore arrivé entre eux. A vrai dire, il ne s'était jamais vraiment énervé contre quelqu'un. Il était connu pour être le gentil Adrien, bienveillant avec tout le monde. Alors évidemment que sa hausse de ton ait pu étonner Marinette. Maintenant, il allait devoir trouver le moyen de s'excuser s'il ne voulait pas la perdre, tout en lui faisant comprendre qu'il ne s'était pas énervé pour rien quand même.

Argh... tout était tellement difficile ! Ne pouvait-il pas revenir aux périodes où tout allait bien ?

Quand il ralluma son téléphone, il remarqua que trois bonnes heures étaient passées et qu'on approchait les une heure du matin. Voilà pourquoi il ne croisait peu de personne. Il vit également le nombre affolant de message et d'appel manqué qu'il avait. Marinette avait dû se faire un sang d'encre. Et pas qu'elle apparemment. Nino avait tenté de le joindre plusieurs fois. Alya aussi. Même Nathalie avait essayé. Il avait peut-être assez marché et assez réfléchi. C'était peut-être le moment de rentrer... Et d'essayer de s'expliquer avec Marinette. Enfin, compte tenu de l'heure, il doutait pouvoir avoir la moindre explication avec elle. Elle était sûrement rentrée et devait dormir.

Arrivant enfin chez lui, il grimpa lentement à son appartement et ouvrit la porte toujours dans un geste très indécis, craignant que la brune ne l'attende juste derrière la porte et lui fasse payer sa fuite. Mais le studio plongé dans le noir le confia dans son intention d'entrer. Il regarda attentivement en plissant les yeux chaque recoin pour vérifier si Marinette était partie ou non. Mais il ne détecta aucune présence. Il se déchaussa rapidement et se commença à se diriger vers sa chambre en s'aidant des quelques lumières de l'électroménager de son appartement qui lui permettaient d'avancer sans tomber. Si Chat Noir possédait le don de la vue nyctalope des chats, il n'en était rien pour sa fore civile. Et plusieurs fois, Adrien était tombé en pensant se fier aux pouvoirs de son alter-égo. Mais à cet instant, ce qui l'importait le plus était de ne faire aucun bruit, car même s'il était persuadé que Marinette était partie, il ne voulait en aucun cas provoquer le réveil de Plagg.

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