Partie 5

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L'après-midi devait être déjà bien avancée quand Adrien ouvrit les yeux. Il grogna et se retourna, tentant de replonger dans un profond sommeil. Seulement, la nuit était achevée depuis longtemps et il ne put qu'ouvrir à nouveau les paupières, affrontant les rayons de soleil qui lui brulaient la rétine. L'air groggy, il se leva péniblement et se dirigea vers la cuisine pour se désaltérer.

Un mois était passé depuis sa rupture avec Marinette. Une rupture définitive cette fois-ci. Ils avaient mis les points sur les i après avoir pu clairement s'expliquer. Enfin, ils s'étaient plutôt criés dessus mais il leur fallait bien ça après les semaines atroces qu'ils avaient vécu, autant l'un que l'autre.

Après avoir annoncé le verdict, Adrien avait dû affronter le regard de Marinette, un regard anéanti. Et bon sang que ça lui avait demandé un immense effort. Elle semblait si désespérée, si proche du gouffre à l'entendre prononcer ces paroles qu'il lui avait fallu beaucoup de courage pour ne pas se confondre en excuses et balayait ce qu'il venait de dire plus tôt. En venant le voir et leur permettant de se parler clairement, elle avait probablement crû arranger les choses. Et elle ne pensait sûrement pas que ça se terminerait comme ça.

Sa phrase l'avait tellement figé qu'il lui fallut beaucoup de temps pour pouvoir bouger et faire un pas vers lui. Adrien resta stoïque, se contentant de la fixer, luttant sans qu'elle ne le sache pour ne pas fondre en larmes lui aussi.

-Non, finit-elle par dire difficilement, non c'est pas possible ! Laisse-moi... laisse-moi m'expliquer !

-Si ! répliqua-t-il d'une voix tremblotante. On se fait du mal tous les deux !

-Ca ne peut pas se terminer comme ça ! Pas après tout ce qu'on a vécu !

-Justement Marinette ! On se fait trop de mal depuis trop longtemps ! Ca doit cesser !

-C'est faux ! enchaîna-t-elle en se couvrant les oreilles de ses mains. Arrête ! Ne dis rien !

-Si écoutes Mari, ce... ce carré amoureux dans lequel on est bloqué depuis notre rencontre...

-Tais-toi ! tenta-t-elle de le couper.

-Il prouve bien que toute notre relation est néfaste pour toi comme pour moi...

-Arrête !

-On se ment beaucoup trop depuis nos 14 ans. Et ça doit cesser ! reprit-il en essayant de la raisonner. Écoute-moi ! On s'est embourbé dans nos mensonges, aux autres et à nous-mêmes. Et tout ce qui s'est passé dernièrement prouve bien que notre couple ne va nulle part. On... on doit passer à autre chose...

-Non... gémit-elle en le regardant complètement dévastée.

Adrien fut bien tenté de lui dire l'inverse, qu'il ne pensait pas à une seule de ses paroles. Mais il maintint le tout. Il garda le silence, lui lançant un regard contrit, faisant redoubler les larmes de cette dernière. Et quand il voulut ajouter quelque chose, elle ne le laissa pas faire et s'enfuit rapidement de cet appartement.

Et Adrien avait passé les jours suivants, le mois suivant, à se lamenter sur la pire décision de sa vie. Il resta cloitrer chez lui, ne sortant que dans les grandes nécessités. Et bien sûr, il n'avait pas été difficile de convaincre son père qu'il fasse une demande de cours envoyés à son université. Ce qui avait été le plus compliqué fut de lui expliquer qu'il ne pouvait assurer non plus ses nombreux shooting photos ou défilés qu'il lui organisait. Ils avaient d'ailleurs eu une grande conversation, pendant laquelle Gabriel Agreste avait pour la première fois revêtu le costume du père plutôt que du grand styliste. Adrien ne s'était jamais senti aussi proche de son père qu'en cet instant, même si c'était pour une mauvaise raison.

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