🍺Chapitre 2🍺

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Créature légendaire : Triton (mythologie grecque) ▶️ Dieu marin, fils de Poséidon et d'Amphitrite, messager des flots.


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Il est cinq heures du matin, j'ai pleuré toute la nuit sans relâche. Même lorsque je me calmait, je repensais à cette soirée et je pleurais de nouveau. En général je ne pleure jamais et je suis quelqu'un de très fermé et froid envers les autres sauf avec Malone et notre vieille voisine. Je ne veux pas laisser les autres voir mes faiblesses alors je prends sur moi et continue d'avancer. Mais cette annonce a fait tomber tous les masques que je porte depuis ce triste jour. N'ayant plus sommeil, je me lève pour préparer le petit déjeuner et me laver. Manque de chance, je trébuche sur mon ordinateur portable et m'étale de tout mon long contre le sol en jurant. Et voilà que je me remet à pleurer, non vraiment la journée allait être catastrophique je le sens venir.

- Chim ?

J'essuie mes larmes avec ma manche avant de me relever et de voir un Malone à moitié endormi avec sa couverture sur le dos.

- Tout va bien Malone, j'ai juste trébuché, retourne te coucher.

J'allais me diriger vers la cuisine quand deux bras m'enserre la taille.

- Je sais que tu étais en train de pleurer Chim, toute la nuit, tu sais que je suis là et que tu peux me parler hein.

C'était la goutte de trop je me retourne et le prends dans mes bras en pleurant à chaudes larmes étouffées par de gros sanglots. Même à l'orphelinat on était les inséparables, il était toujours là pour moi et j'étais toujours là pour lui. C'est mon petit frère tout simplement, même si on est pas du même sang, pour moi c'est ma seule famille à présent.

- Merci Malo.

***

J'ai déposé Malone chez la voisine avant de prendre mon chemin habituel pour me rendre au travail. Je dois prendre un bus avec six arrêts puis le métro avec trois arrêts pour y aller. Je devrais peut-être économiser pour une petite voiture au moins pour amener Malone dans d'autres endroits ou pour mon travail. J'ouvre la porte arrière du restaurant, me dirige vers les vestiaires pour me changer en tenue de travail et commence mon service.

Il n'est que onze heure mais les clients se multiplient de plus en plus nous faisant courir de partout avec un de mes collègues car nous sommes seuls. Je ne pense rien de lui, il n'a pas l'air méchant. Des fois il me parle et me raconte sa vie mais je reste toujours froid et distant. Peut-être que mon comportement est dû à mon traumatisme et que c'est pour ça que je n'ai aucun ami.

Je servais une table de trois jeunes quand une main claque mes fesses... euh alors là non.

- Vous faites quoi là ? Vous vous croyez ou ?

- Du calme beauté, ton cul est tellement bombé, impossible de ne pas le toucher.

Je pars au quart de tour et prends un verre d'eau posé un peu plus loin et le jette sur cet enfoiré qui a osé me tripoter, non mais sérieux.

- T'es malade ?

- Ça aura le don d'au moins calmer tes hormones en chaleur.

Il allait se lever certainement pour me frapper, avant qu'une voix ne se fasse entendre.

- Park, la réserve ! Maintenant !

Oh non mon patron... je sens que je vais passer un sale quart d'heure. Je marche sans entrain en direction de la réserve en laissant cette bande d'abrutis derrière moi. Quoi ? Il l'avait cherché alors pourquoi mon patron s'énerve sur moi depuis une bonne minute.

- Park, le client est roi, tu n'aurais pas dû lui envoyer ce verre d'eau en pleine figure.

- En fait je l'ai envoyé sur son pantalon.

- Park ! Tu es viré !

- Pardon ? Juste parce que je n'ai pas accepté de me faire peloter ? C'est une blague ?

- Prends tes affaires et pars, je ne peux pas me permettre de perdre des clients qui sont ici depuis bien plus longtemps que toi.

Il est sérieux ? Je sors en furie de la réserve, pars me changer et fuis de cet endroit pour me rendre à mon deuxième travail pour faire des heures supplémentaires. Comment est-ce que je vais payer mon loyer maintenant ? Le travail de serveur était mon plus gros salaire, celui d'homme de ménage dans un bar ne suffira pas.

***

J'ai enfin fini ma journée, je suis juste claqué. Surtout que pendant toute l'après-midi je sentais un regard sur moi qui me brûlait la nuque à l'extrême. Mais bon ça doit être mon imagination.

Je récupère Malone chez la voisine et nous passons une soirée habituelle avec nos nouilles et nos films devant mon ordinateur. J'aimerais tellement lui donner plus.

- Malone ?

- Oui ?

- Est-ce que t'es bien avec moi ? Je veux dire, je ne peux presque rien t'offrir. Tu serais sûrement mieux avec une famille ayant les moyens de bien s'occuper de toi.

- Chim !

Je sursaute à son cri et le regarde surpris par sa bouille d'enfant avec ses joues gonflées et ses sourcils froncés.

- Si je suis là avec toi c'est que je l'ai voulu, tu es mon grand frère et je veux rester avec toi.

- D'accord d'accord, j'ai compris.

- Je suis fatigué, tu me lis une histoire ?

- Laquelle ?

- Cendrillon version frère Grimm s'il te plaît.

- T'es sûr ? Parce qu'elles sont flippantes ces histoires.

- Justement j'adore.

Comment résister à cette bouille ? On se dirige vers la chambre, lui s'allonge et moi je prends une petite chaise et m'assois dessus en lui grattouillant la tête pour qu'il s'endorme. Je lis donc l'histoire de Cendrillon en vérifiant s'il s'endort. Au bout de quelques minutes je le vois somnoler alors je ferme le livre et remonte la couverture sur son corps pour qu'il n'ait pas froid.

- Et voilà maintenant il faut dormir.

- Mmh, bonne nuit ChimChim.

- Bonne nuit Malone.

Je sors de la chambre et vais prendre ma douche pour détendre tous mes muscles. Je me sèche, mets mon pyjama et m'allonge sur le canapé pour regarder un film puisqu'il n'est que vingt-et-une heures. Je finis alors par m'endormir espérant trouver une solution pour le loyer. 

~Pensées~Où les histoires vivent. Découvrez maintenant