🐱Chapitre 4🐱

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Créature légendaire : yōkai (mythologie japonaise) ▶️  Il est souvent représenté comme un esprit malfaisant ou simplement malicieux démontrant les tracas quotidiens ou inhabituels.


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La semaine est passée tellement vite, j'ai cherché un travail et un appartement tout le long mais je n'ai rien trouvé du tout. À croire que le destin veut que je reste dans cette situation toute ma vie. Nous avons apporté nos maigres affaires chez la voisine qui a l'air de se réjouir d'avoir de la compagnie mais il faut bien que nous partions un jour ou l'autre. Je ne veux pas profiter de l'hospitalité de cette belle personne. Je n'ai pas pu fermer les yeux de la nuit durant cette semaine à force de réfléchir mais aussi par peur... peur que Sung Park ne réapparaisse pour finir le travail qu'il avait commencé quatorze ans plus tôt, maintenant qu'il est en liberté.

Je finis le travail à vingt heures trente et je décide de traîner dans la rue à la recherche d'appartements et d'annonces d'emplois que j'aurais pu rater dans le quartier. Je marche dans la rue passant par toutes les ruelles possibles en vérifiant tout de même ma position sur mon téléphone, je ne veux surtout pas me perdre... oh non. Mon téléphone vient de me lâcher. Je suis maudit en fait c'est ça ? N'ayant pas le choix, je continue en suivant les panneaux et les noms de rues jusqu'à arriver à une petite ruelle. Je suis perdu, ce que je voulais absolument éviter. Je m'enfonce dans celle-ci et sursaute lorsque j'entends du bruit provenant des poubelles sur ma droite. Je me fige m'attendant à voir sortir un monstre de celle-ci.

- Miaou.

Un chat ? Stupide animal qui m'a fait peur. Je me baisse devant lui et lui tend la main qu'il s'empresse de lécher, il à l'air affamé et mal en point. Je l'aurais bien pris avec moi si j'en avais les moyens. Je peux peut-être le déposer à la SPA. Après tout c'est un chaton, il se fera sûrement adopter assez vite. J'entends soudainement du bruit un peu plus loin dans la ruelle. Je prends le chaton dans mes bras et je me cache derrière la poubelle. J'observe du coin de l'œil un groupe de jeunes qui... qui vendent de la drogue ? Ça doit sûrement être ça, dans quoi je me suis fourré, j'aurais dû attendre demain matin pour continuer mes recherches.

Ils s'en vont alors je continue de marcher afin de quitter ce quartier angoissant qui m'aura fait avoir quarante AVC d'un coup. J'atterris sur une des grandes avenues de Séoul où se trouve la SPA de nuit. Je m'y rends pour laisser le chaton qui était tout seul dans cette rue. Il n'y avait de chat adulte qui pourrait être sa mère. Je ressors mais je m'aperçois que la rue est déserte, les gens ne dorment pas à cette heure-ci normalement. Mais je comprends pourquoi il n'y a personne, je suis dans un quartier très mal fréquenté. Les bâtiments sont complètement détruits, sales et mal entretenus. Et bien sûr comme je n'étais pas assez stressé et en panique je sens de nouveau ma nuque brûler. Je me retourne passant une main sur celle-ci mais, personne, pourtant la sensation continue tout le long de la rue.

Je finis par atterrir dans une rue fréquentée par de petits magasins de nuit et m'empresse de rentrer dans l'un d'eux pour demander mon chemin. Je suis à trente minutes de chez moi, génial. Vu qu'il est maintenant minuit et que ça fait trois heures que j'erre dans ces rues, je décide d'acheter un chargeur pour au moins prévenir Malone et ma voisine qui doivent être mort d'inquiétude. Heureusement je parviens à les appeler sous les cris de colère de ces deux là et leur dit que je fais aussi vite que je peux pour rentrer puisque il n'y a plus de bus, ni de métro à cette heure-ci pour rentrer.

Il ne me reste que dix minutes de marche mais malgré moi cette sensation d'être suivi ne s'est pas arrêté et à même augmenté. Peut-être qu'il s'agit de Sung Park, je vais peut-être mourir ce soir. Mais ça ne peut pas être lui parce que cette sensation date d'avant sa libération donc il s'agit de quelqu'un qui s'amuse avec mes nerfs.

Je finis enfin par rentrer chez moi. Bien sûr je me suis fait crier dessus par notre voisine qui a dû rassurer Malone pendant toute la soirée avant que celui-ci ne s'endorme sur le canapé.

- Je suis désolé In Soon, je ne voulais pas vous inquiétez.

- Et bien c'est le cas, tu ne peux pas attendre demain pour continuer tes recherches ?

- Si mais je voulais faire au plus vite, je ne veux pas abuser de votre hospitalité.

- Jimin, je t'ai déjà dit de me tutoyer.

- Les habitudes ont la vie dure, désolé.

- Et tu ne me dérange pas, au contraire ça me fait plaisir d'avoir de la compagnie.

- Je te promets qu'on viendra te voir très souvent et avec la technologie on pourra t'appeler en vidéo pour te voir aussi.

- Doucement mon garçon, je sais me servir de mon téléphone portable mais je ne suis plus toute jeune non plus, il faudra que tu me montre comment ça marche.

- Tu n'es pas vieille et aucun souci, je vais juste imprimer d'autres CV et j'irais me coucher ensuite.

- Bien, bonne nuit mon grand.

- Bonne nuit In Soon.

Je me lève alors et commence à imprimer d'autres CV que je compte accrocher demain après le travail vu que je finis à seize heures. Aucun risque de me faire tuer comme ce soir.

Je m'allonge enfin sur le canapé après avoir décalé Malone en douceur, mais mes pensées ne veulent pas quitter l'homme qui a détruit ma vie.

Est-ce qu'il m'a aperçu dans la rue et s'est mit en tête de finir le travail qu'il avait commencé ? Est-ce qu'au contraire il essaie de recommencer une vie basée sur le droit chemin ? Est-ce qu'il m'a retrouvé ? Serait-il capable de s'en prendre à Malone s' il le voyait avec moi ? Toutes ces questions me font mal à la tête alors je me lève pour prendre un médicament. Génial, il n'y en a pas. Bon je n'ai qu'à dormir et peut-être que ça passera. Je bois quand même un verre d'eau mais un bruit retentit en direction de la fenêtre. Qu'est-ce que...

Encore cette sensation d'être observé. Je prends mon courage à deux mains et sors une poêle du meuble en s'avançant vers la fenêtre. Si la situation ne m'effrayait pas autant j'aurais certainement rigolé vu que je ressemble à Raiponce comme ça. J'ouvre la fenêtre et regarde à droite puis à gauche, mais rien. Je pense vraiment qu'il faut que je vois un psychologue. Je referme la fenêtre, range la poêle et retourne me coucher pour m'endormir toujours avec cette sensation et mon mal de tête.

~Pensées~Où les histoires vivent. Découvrez maintenant