Chapitre 8

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PDV Coralie

J'adore Isa, mais il faut que j'avoue que son idée de jouer au scrabble n'était pas la meilleure. Je reprends la main à 33 points avec NIQUONS.

« Essaierais-tu de me faire passer un message ?

-C'est possible. Je  me lève, pousse le plateau en faisant voler les lettres, comme dans les films. Je m'approche d'elle et l'embrasse sensuellement.

- Tu n'avais aucune envie de jouer pas vrai ?

-Ouais. Elle se lève à son tour et s'approche de moi, me bloque contre la table et passe ses mains sur ma nuque. Je pense que ça serait mieux si je partais. Je la repousse doucement.

-Pardon ? Tu fuis ?

-Non, je t'ai dis que je ne fuirais plus. Je parlais juste pour aujourd'hui. On aura beau faire ce qu'on voudra, on en reviendra toujours au même. Je te veux, tu me veux et on ne peut pas y remédier.

-Alors, ne nous privons pas.

-J'ai mes règles, c'est non.

- Et donc ? Ça ne me dérange pas. C'est tout à fait naturel.

- Moi si, ça me dérange. Mon ton était plus sec que ce que je voulais.

-Depuis quand ça te dérange ? On l'a déjà fait. Un léger silence s'installe. J'ai compris. Tu n'en as pas envie et tu utilises tes règles comme excuse. Elle s'éloigne de moi.

- Tu sais très bien que c'est faux. J'en ai très envie.

-Alors quoi ? Explique-moi Cora, parce que là je ne comprends vraiment pas.

-J'en ai très envie. Mais... on vient juste de se retrouver. Je ne veux pas qu'on se retrouve juste pour assouvir notre désir sexuel. J'ai pas envie de tout faire foirer, et tu sais que je suis douée pour ça. Je veux qu'on prenne notre temps et pour ça le sexe doit passer après. Un nouveau silence s'installe.

-C'est toi qui dis ça. Elle soupire. Okay, et en attendant, quoi ? Tu vas aller voir ailleurs, tu vas aller baiser la première venue parce que tu...

-Non. Je la coupe. Non je ne vais pas voir ailleurs parce que c'est toi que je veux. Je ne veux personne d'autre que toi. Je suis sérieuse Isa, je veux prendre mon temps, je veux faire les choses bien. Je veux te retrouver mais ce n'est pas aussi simple. Je t'ai détruite, je t'ai fais du mal et je m'en veux. Je m'en veux tellement. Je dois me racheter auprès de toi, et pour ça je dois faire ce qu'il y a de mieux pour nous deux. J'essayais de retenir mes larmes. Je veux te prouver que j'en suis capable. En vain. Je veux te montrer que tu es la personne que j'aime plus que tout. Les actes parlent plus que les mots. Laisses-moi te le montrer, s'il te plaît. Mon corps se colle à elle. Mon regard est plongé dans le sien. S'il te plaît. Je répète à voix basse.

-D'accord, mais reste, au moins jusqu'à ce soir. » Elle m'embrasse et me prends dans ses bras où je m'y sens si bien.

Je suis partie près d'une heure après. J'ai mangé un petit truc rapide, je me suis lavée avant d'aller me coucher. Ce week-end, aussi incroyable qu'il était, m'a totalement épuisé. Revoir Isaline était mon vœux le plus chers mais aussi ma plus grande crainte. J'avais peur qu'elle ne veuille plus de moi alors que c'est ce que je souhaitais. Au fond de moi, je sais que c'était faux, je sais que je voulais le contraire mais je ne pouvais m'empêcher de dire cela. Elle a raison, j'ai peur de mes sentiments, j'ai peur d'être à ses côtés car je suis une tout autre personne avec elle. J'ai peur et c'est pour ça que je foire tout. Dès que nous sommes heureuse ensemble, avant je pensais au collège, maintenant je pense à ce que je lui ai fais. Je pensais pouvoir vivre sans elle, je pensais que refaire ma vie aurait été simple. J'avais tords. Même après cinq longues années je l'aime toujours autant, elle fait encore vibrer mon cœur comme aux premiers jours.

Hier, je me suis endormie assez rapidement. Je me lève donc à la première sonnerie de mon réveil. Je me prépare tranquillement et je pars en direction de la boulangerie, je prends des viennoiseries et je vais au travail. En arrivant, je tends le sachet des pains au chocolat à Marc, mon patron. Je suis en avance et de bonne humeur, ce qu'il me fait remarquer rapidement. Je crois qu'il ne m'a jamais vue comme ça et ça à l'air de lui faire plaisir.

« Je peux te demander comment s'est passé ton week-end ? Marc est très gentil, mais surtout très curieux.

- Plutôt bien et toi ?

- Bien aussi. J'attends un instant, je sais qu'il va me demander des détails. Tu as fais quoi pendant tes jours de repos ? Ça t'a fait du bien ?

- Oui je me suis reposée. Désolée Marc, mais tu ne sauras rien de plus.

- Et pour ta marque ? Tes vêtements ? Je l'avais complètement oubliée.

- Je vais au hangar, à tout à l'heure ! » J'ignore ses questions et pars avant qu'il ne me réponde : il a l'habitude.

Vers la fin de la matinée, sans trop savoir pourquoi, je prends mon téléphone et envoie un message à Isa.

« C'est niais, mais tu me manques déjà.

- Comment as-tu fais pendant 5ans ? Elle me répond presque instantanément.

- J'ai cru mourir. Maintenant je revis.

- Ce soir, à 20h, chez moi.

- Intéressant, mais cette fois c'est toi qui viens.

- Pas de soucis. Envoie moi ton adresse. »

Aujourd'hui, je ne traîne pas comme à mon habitude. Je me débrouille pour finir avant 18 heure. Je prends rapidement mes affaires, j'envoie mon adresse à Isa et je fonce vers ma voiture. Je serai rentrée dans une dizaine de minutes, et j'aurai plus d'une heure pour me préparer avant son arrivée. Je ne pensais pas être devenue dépendante d'elle aussi vite. La revoir m'a complètement changée.

Je sors rapidement de mes pensées en entendant des pneus crisser. Je n'ai pas le temps de paniquer que je sens quelque chose me percuter avec violence. Mes yeux se ferment avant que je ne puisse comprendre ce qu'il se passe. J'entends des cris. Puis, plus rien, le vide total, le silence éternel.

Coraline [Vengeance 2]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant