Coraline [Vengeance 2]

Chapitre 10

PDV Coralie

Lorsque je me réveille, tous les souvenirs de la veille me reviennent en tête : les messages avec Isa, le travail, l'accident. Je comprends rapidement que je suis à l'hôpital. Ma jambe me fait mal et je vois qu'elle est maintenue dans un plâtre. Mon corps est engourdi et je me sens faible, épuisée. Mon cœur se réchauffe quand mon regard se pose sur Isa. Elle est assise, endormie près de moi, sa main dans la mienne. Je la sers alors et la caresse du pouce.

« Salut toi. Milo est de l'autre côté. Je le vois sourire en me regardant. Il a des cernes de trois kilomètres ce qui me montre qu'il n'a pas beaucoup dormis.

- Salut. Je chuchote, tout d'abord parce que je suis trop faible pour hausser le ton, mais aussi pour ne pas réveiller Isa.

- Comment tu te sens ?

- C'est compliqué, mais ça va. Vous êtes ici depuis longtemps ?

- Je suis venu dès que j'ai su. Tu étais en train de te faire opérer, après j'ai été chercher Isa. On a attendu dans le couloir et dès qu'on a pu on est venu te voir.

- Bonjour mademoiselle. Un médecin rentre dans la chambre. Je suis le médecin qui s'occupe de vous. Il me pose plusieurs questions pour savoir comment je me porte. Il m'examine pour voir si tout va bien. Vous avez eu beaucoup de chance d'après ce que m'ont dis les secours. Je sens Isa se réveiller. Elle relève la tête et écoute le médecin avec attention. Vous vous êtes fracturé le péroné : c'est l'os à l'arrière du tibia, heureusement aucun nerf n'a été touché. On va vous garder quelques jours pour s'assurer que tout va bien et qu'il n'y ai pas d'infection. Je le remercie puis il repart.

- Je suis content que tu n'ai rien de grave. Je suis désolé mais je vais devoir rentrer, Eliott attend de tes nouvelles et je dois me préparer pour aller travailler. Vous me prévenez si y'a quoi que ce soit. Il sort me laissant seule avec elle.

- Tu m'as fais peur tu sais. J'ai cru mourir.

- Maintenant tu revis ? Elle m'embrasse le plus délicatement possible. Dis moi, ma voiture, dans quel état elle est ?

- Tu es sûre que tu veux parler de ça maintenant ? J'acquiesce. Ta voiture est morte, le devant est complètement bousillé. Marc a pris des photos, pour l'assurance, tu verras ça avec lui.

- Et les personnes de l'autre voiture, comment ils vont ?

- Euh,... ils étaient deux. Un homme et son fils. L'homme est ici, je sais pas exactement mais c'était assez grave. L'enfant n'a pas survécu, il est décédé avant que les pompiers arrivent. Je ne les connais pas, mais je ne peux m'empêcher d'être triste. Cora, ce n'est pas de ta faute, c'est lui qui était en tord, c'est lui qui ne s'est pas arrêté au stop, tu ne dois pas t'en vouloir.

- Un enfant est mort. Il ne le méritait pas.

- Toi non plus tu ne le méritais pas. Ce n'est pas de ta faute. »

Je me réveille seule, quand je me suis endormie, elle était encore là. Elle devait aller travailler, c'est déjà très gentil de sa part d'être venue et ça m'a fait beaucoup de bien. J'ai rêvé de l'accident et je me suis réveillée en sueur. Je ne peux m'empêcher d'y repenser. Si j'étais partie un peu plus tard, comme je le faisais d'habitude, cet homme n'aurait pas été dans un état critique et son fils serait à l'école avec ses copains.

Isa, Milo, Eliott, Justine -ma meilleure amie- et même Jennifer étaient venus me voir pendant mon petit séjour à l'hôpital. Toutes les nuits, je faisais des cauchemars, me rappelant l'accident. Mathieu, un infirmier, m'avait vu faire une crise d'angoisse en dormant, depuis, il venait souvent me parler lorsqu'il avait un peu de temps. C'est Jennifer qui me ramène, cet après-midi. Elle va passer la nuit chez moi. Ils ne veulent pas me laisser seule pour le moment, de peur que je me fasse mal.

Je commence à me préparer. Mathieu me rejoint :

« Hey, j'ai vu ton amie, elle va arriver. Tu es prêtes ?

- Super... Tu as le temps pour m'aider et me dire au revoir ?

- Tu crois que je suis là pourquoi ? Je lui lance mon sac qu'il rattrape avant de ranger ce que j'ai mis sur la table de nuit. Pendant ce temps, je vais dans la salle de bain pour m'habiller. Tu dessines bien !

- Je t'ai demandé de m'aider à ranger, pas de fouiller. Je débarque dans la pièce et je le vois avec mon carnet. Il n'y avait rien à faire, fallait que je m'occupe.

- C'est qui ? Il me montre un dessin [en média]. C'est deux silhouette, une jeune femme qui tient un enfant par la main.

- Personne. Je lui prends mon carnet des mains et le range dans mon sac.

- Hey la moche ! Jennifer rentre et me saute dessus. Oh, désolée. Dit-elle en regardant ma jambe. Bon, on peut y aller ? » Je lui réponds, dis au revoir à Mathieu et nous partons.

Sur la route, je ne me sens pas à l'aise. J'ai l'impression de suffoquer. Jen' me demande si je veux qu'elle s'arrête mais je lui dis de continuer. Mes cauchemars et l'accident me reviennent en tête mais j'essaie de ne pas y prêter attention. Nous arrivons rapidement chez moi, saines et sauves.