Chapitre 1

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J'escalade le grand mur de fer qui me prive de liberté, balançant mon sac à peine fermé de l'autre côté. Je me hisse de l'autre côté du jardin, la rue était vide, seule la lune m'éclaire. Un cri résonne, il m'ordonne de rentrer immédiatement. Je prends mon sac et cours en puisant dans mes dernières forces pour échapper à ce monstre. Je tourne dans les rues vides de Rome. Je suis seule, sans toit, je ne sais pas où me réfugier. Il commence à pleuvoir, les gouttes de l'averse se mélangent à mes larmes. Il faisait extrêmement froid la nuit, je n'ai pas assez d'argent pour me payer une chambre d'hôtel. Je vois au loin les escaliers du métro. Je lance un dernier coup d'œil derrière moi avant de m'engouffrer dans le tunnel. J'attends en faisant les cent pas, je n'ais plus de batterie sur mon téléphone. Le sol commence à trembler a l'approche des wagons, je souffle alors de soulagement et embarque dedans. Il y a peu de gens, des personnes qui rentrent du travail en costard, des prostituées comptant l'argent qu'elles avaient gagné la journée. Je m'allonge sur les banquettes froides, mon sac sous la tête, j'essaie de m'endormir.

Une autre station," Flaminio", les portes s'ouvrent, laissant rentrer des éclats de rire. Je n'ouvre pas les yeux et écoute les mouvements qu'ils faisaient.

-eh, les gars, baissez d'un ton, la fille là-bas dort. Dit en chuchotant la voix féminine.
-vous pensez qu'elle a besoin d'aide ? Rajoute un homme, je pouvais entendre qu'il était inquiet.
-c'est sûrement une clocharde ou une toxico. Cette fois-ci, c'était une voix rocailleuse alimentée par des cigarettes.
Je bouge en soufflant bruyamment pour montrer mon mécontentement, faisant mine de dormir. Le silence était revenu, mais le fumeur décide de chanter, ses amis lui disent de se taire. Il continue pour embêter le monde.

Puis, une autre station, "Spagna", les portent s'ouvrent, laissant sortir le chanteur à la voix grave et ses compagnons. Une fois les portes fermées, je me redresse pour regarder le groupe, ils étaient quatre, trois hommes et une femme. Le métro démarre, ma capuche tombe en arrière, laissant apparaître mon visage imprimé de bleu. Je croise le regard d'un des hommes, on se fixa jusqu'à ce que les wagons s'écartent du quai. Je ne le lâchai pas du regard, jusqu'à ce qu'il disparaît. Je remets correctement ma capuche, tête baissée fixant la porte qui se tenait devant moi.

Des idées sombres me traversent l'esprit, je ne pouvais pas  rentrer chez moi. Une autre station s'offrait à moi, "Barberini". Des souvenirs me font sourires, je me rappelle dès l'âge de mes 5 ans, avec mon grand père maternel, on était aller voir la fontaine de Trévi. La fontaine était majestueuse, mettant en scène Neptune et ses chevaux. Il m'a fait visiter tout Rome, me racontant des histoires merveilleuses sur chaque monument qu'on visitait. Des larmes roulaient sur mes joues, s'écrasant sur son sac.

"Termini", je devais sortir là, il me semble, j'essaie de trouver une auberge de jeunesse, mais toutes étaient remplis. Je ne voyais plus d'autres solutions, je devais dormir dehors, dans la nuit froide d'automne. La pluie s'était arrêtée, je me mis dans un renfoncement de magasin. Mes mains tremblent, je souffle de l'air chaud pour essayer de me réchauffer un minimum, je fouille dans mon sac, une paire de chaussettes traînait dedans. "C'est ridicule" me suis je dis. Je me suis mise en boule, essayant de me concentrer pour me réchauffer. La fatigue me prend alors et je m'endors.




Je me réveille en sursaut, on me secouait en me hurlant dessus. Je pris du temps à réaliser qu'un vigile me dégageait. Je grogne et pris mes affaires. "Connard" soufflait je en partant.
-C'est toi la connasse ! Me répond le charmant monsieur.

Je marche dans les rues à la recherche d'une supérette, j'avais emporté avec moi quelques euros. Mon sac sur le dos et un gilet dans ma main. Je fronce les sourcils et regardai le gilet qui n'était pas le mien. Je souris, il y avait encore des gens attentionnés sur terres. Je retirai mon hoodie mouillé de la veille pour mettre le gilet sec. Je le ferme jusqu'à mon cou et mis la capuche, il était trop grand pour moi. Je me regarde dans la vitrine de la supérette, mon visage était creuser par la fatigue. Mes yeux descendent instinctivement sur mon nouveau vêtement. Honnêtement, il était cool, simple mais cool. Un gilet a zip basique avec "Maneskin" brodée dessus en rouge. Je fouille dans les poches au cas où il y aurait un mot ou autre, mais rien. J'étais tombée sur quelqu'un de bienveillant, pas un Dieu, mais pour moi, c'était tout comme. Je pénètre dans l'épicerie, prends a manger et à boire, et passe a la caisse. Je ne lève pas la tête pour ne pas montrer mon visage abîmé.

-sympa, le haut, commence le caissier, t'a de la chance d'avoir pu l'acheter, tout leur article étaient en rupture de stock.

Je hoche la tête sans rien dire, je ne savais pas de quoi il parlait. Il me dit le prix de mes achats, je n'avais clairement pas assez pour payer. Je me pince les lèvres et explique que je suis à la rue et que c'est compliqué.

-désolé, mais l'écart est trop grand, si je le fais mon patron va gueuler. À moins que...

Je grimace en m'imaginant des propositions déplacer.
-tu me donnes ton sweat. Et tu pourras prendre autre chose en plus.

-tu sais quoi, vas te faire, c'est mon gilet super rare que tu n'as pas. Répliquais-je en sortant.

J'étais à la rue, sans rien à manger avec un haut d'un inconnu. Je continue mon chemin jusqu'à ce qu'on me retienne par le bras. Un jeune homme se tenait là, sans rien dire, il me tenait un sac avec de la nourriture dedans. Je pris le sac en le remerciant et continue ma route, décidément, j'étais gâtée.

-attends, je t'ai pris des sandwiches végétariens vu que je ne savais pas si tu l'étais ou pas, des barres chocolatés sans fruits à coque au cas ou si tu étais allergique et-.

Je lui coupai la parole, il parlait trop même sans lui répondre, il persistait.

-Vraiment, c'est adorable de ta part, je te remercie, mais là, je vais essayer de me reposer ok ? Si tu veux m'aider, tu peux m'indiquer où se trouves la bibliothèque municipale ?

-oui, bien sûr, si tu veux, je peux t'y conduire. C'est près de mon studio, j'y passe devant.

-mh chouette, allons y.

On commence à marcher, traversant le parc où les oiseaux chantaient, on devait être aux alentours de neuf heures. Je déballe une barre de chocolat et croque à pleines dents dedans.

-putain, c'est trop bon. Chuchotais-je.

-ça fait combien de temps que t'en avait pas manger ?

-suffisamment longtemps pour oublier le goût.

J'étais froide et distante avec lui, bien qu'il soit adorable avec moi, je ne voulais pas un poids sentimentale qui me freinerai. Je lui tends la moitié du chocolat, il le prend timidement et me remercia.

-Au fait, je m'appelle-

-ETHAN ! PAR ICI ! IL Y A ETHAN TORCHIO.
Il me tire par le bras, on commence à courir pour semer la horde de photographe qui nous suivait.

-laisse-moi deviner, tu t'appelles Ethan.

-Bravo Sherlock ! Mais dépêche toi avant que tu fasses la une des journaux.

Il m'emmena dans un hall, surveiller par des gardes du corps. On était essoufflé. J'observe autour de moi, le miroir au mur était immense, la décoration était chic et raffinée, et rien qu'a la gueule des agents de sécurité, je devinai qu'il était populaire.

-tu es un membre du gouvernement un truc comme ça ?

- bien sûr que non.

-c'était ironique raiponce.

Il me regarde un moment, m'examinant de haut en bas.

-tu devrais me connaître, t'a acheter un sweat de mon groupe.
Son groupe ? C'était donc pour ça que monsieur le caissier le voulait.

-oui, j'ai dû être sous alcool quand je l'ai commandé, désolé, mais je ne te connais pas et ton groupe non plus. Je vais y aller, je trouverais mon chemin toute seule, encore merci pour les courses.

Il me regarda sans comprendre et je commençais à partir. Il m'arrêta dans ma lancer.

-si tu as besoin d'aide, viens ici, dis aux agents que tu es mon amie, ils te laisseront passer. Il me regarde, essayant de voir mon visage. Tu t'appelles comment ? Pour que je puisse leur dire.

-Hodaleen. Dis-je simplement d'un ton monotone.

Il me regardait partir, m'éloignant petit à petit du gentil homme. La grande porte vitrée s'ouvrit, non pas pour me laisser sortir, mais pour laisser rentrer trois autres personnes. D'abord une blonde, puis un châtain, et un brun. J'échangeai un long regard avec le dernier, avant de pousser la porte qui c'était refermer derrière lui. Je m'adresse alors aux agents pour savoir le chemin vers la Bibliothèque, et je m'y rends.

Since i've been loving you- MÅNESKIN Où les histoires vivent. Découvrez maintenant