All I wanted [ Kuroken ]

and i'm no longer a kid

C'était un soir comme les autres.

Le soleil déclinant illuminait doucement la chambre par les volets entrouverts, et se glissait sur le sol dont les ombres se mouvaient légèrement, au fil des minutes.

Je me souviens les avoir regarder longtemps, ces ombres qui bougeaient. Je les ai regardé tellement longtemps, que je n'ai pas réellement vu les raies de lumière disparaître.

Je m'en suis rendu compte qu'elles avaient gagné du terrain quand il n'y avait plus aucune trace de lumière dans la chambre.

J'étais assis sur le lit, en tailleur, mes cheveux décolorés encadrant mon visage baissé.
Kuroo était allongé dans le lit, juste à mes côtés.

Il dû se rendre compte de mon trouble, car il se redressa, et se plaça en face de moi.
Je sentais son regard m'illuminer dans la pénombre.

J'avais des millions de questions à lui poser, des milliers de réponses à obtenir, alors j'ouvris la bouche pour en murmurer une qui en résumait plus ou moins la totalité :

" C'était quoi ça tout à l'heure ? "

Je ne savais pas quoi à m'attendre. Et je savais encore moins, ce que moi, j'attendais.

Pour toutes réponses, il replaça ses lèvres sur les miennes.
C'était maladroit. C'était incertain.

Mais il parait que ça voulait dire " je t'aime ".

Alors, je ne me suis pas posé plus de questions.
J'ai, à mon tour, déposé mes lèvres sur les siennes.

Je ne savais pas trop quoi faire après ça, alors je me suis écarté.
Mais il glissa délicatement sa main sur ma joue et il me rapprocha de lui, encore une fois. Et il réitéra l'opération. Encore et encore.

Jusqu'à ce qu'on y prenne du plaisir. Jusqu'à ce qu'on comprenne comment cela fonctionnait.

Jusqu'à ce qu'on s'en foute de comment c'était censé fonctionner.

Jusqu'à ce qu'on s'en foute de pas savoir si prendre, jusqu'à ce qu'on oublie que c'était nos premiers baisers.

Jusqu'à ce qu'on refuse de se souvenir, qu'on était jusque-là, uniquement des amis.

Et ses mains se baladaient un peu plus.

Et c'était étrange.

Elles descendaient, et il a suffit d'une question et d'un oui jusqu'alors innocent, pour qu'elles descendent plus encore.

Et il a suffit de ce petit oui, pour que tout soit différent.
Pour qu'on se voit à tout jamais différemment.

Ça faisait mal. Un peu.
Ce n'était pas particulièrement agréable. Mais je m'en foutais.
On était crispé, maladroit, et j'en passe...
Mais c'était doux, je crois. C'était tranquille.

Cachés dans notre pénombre, dissimulés dans notre silence.

Mais il a suffit de ce oui, pour que je ne sois plus un enfant. Ou que je ne me considère plus comme un enfant. Parce qu'après tout, qu'est-ce que ça avait changer ?

Ce soir, je n'étais plus un enfant, paraît-il. Mais je l'étais rester bien longtemps après.
Après tout, c'était à moi de le décider.

Je me suis endormi sur ces pensées. Bien après, que la respiration du brun ce soit stabilisé, et qu'il ait, sans doute sombré dans le sommeil.

Je me souviens qu'au dehors, les oiseaux recommençaient à chanter, pour saluer le début de matinée.