Chapitre 8. Les fugitifs.

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Lyanna

Je me lève de ma chaise pour me placer au côté de Matthew. Il a le dos collé au mur adjacent, de la porte qui nous mènera tout droit vers la sortie de ce cauchemar.

Il pose son oreille sur la porte avant de jeter un rapide coup d'œil dans ma direction. Il se décolle avant d'enfoncer son épaule gauche à deux reprises dans la porte en bois. Elle cède facilement face à l'ampleur des coups reçus.

Il me pousse volontairement en plaquant mon dos au mur, tout en gardant ses grandes mains sur mes épaules. Son geste n'était pas violent, mais plutôt ferme.

Je le fixe sans pouvoir détacher mon regard du siens. Après plusieurs secondes qui me paraissent être des minutes, il met fin à cet échange en se décalant pour se placer à ma gauche. Lui aussi son dos est placé contre le mur. Il tourne sa tête, de façon à voir l'entrée de la porte.

De ma place, je possède une magnifique vue sur son profil. Je me permets de regarder cet homme plus en détail. Sa mâchoire carrée, son cou rempli de tatouage... Je me surprends même à imaginer leur signification.

Je suis tirée de mes pensées par une légère pression au niveau de ma taille, ce qui me fait détourner le regard et le déplace rapidement ailleurs. Son bras est légèrement appuyé sur mon ventre en signe de protection.

Je suis prise de frissons au niveau de mon corps, mais aussi bizarre que ça puisse me paraître, je ne fais rien pour retirer son bras de mon corps. Je lutte intérieurement pour ne pas céder à mon agressivité. J'essaye de m'habituer à son contact, je sais qu'il n'a pas de mauvaise intention dans ce cas précis. Après quelques secondes, j'arrive peu à peu à me détendre.

Toutefois, je reste à l'affût du moindre mouvement de sa part.Je sais pas comment interpréter ces nouvelles sensations provoquées par un homme. De plus, de la part de cet homme qui ne m'inspire que le danger.

Lorsque je suis à ses côtés tous mes principes s'envolent. La frontière entre le bien et le mal n'existe plus, à mes yeux.

Il est temps que je reprenne le contrôle, c'est cette situation de stress qui me fait penser n'importe quoi. Une fois sortie de cet enfer, je reprendrai ma vie aussi simple et normale qu'elle est.

Dormir, manger, sport, stage, ça s'arrête là.

Je ne le reverrai plus et j'oublierai ce qui vient de se passer. Il continuera sa vie de son côté et c'est très bien comme ça.

Des bruits de pas me font relever la tête en direction de l'agitation qui domine le silence, à quelques mètres de notre position. Deux hommes entrent dans mon champ de vision.

L'un, est de taille moyenne avec une assez grande corpulence. Tandis que le second, est grand et musclé avec le crâne rasé où un tatouage recouvre l'entièreté de sa tête. Ils tiennent tous les deux une arme entre leurs mains.

La suite des événements, s'est passée à une vitesse fulgurante. Matthew à désarmé l'homme au crâne rasé en lui prenant le poignet pour diriger l'arme dans la direction du deuxième homme.

Un coup de feu retentit et l'homme est tombé au sol dans une mare de sang. Face à cette vue, je sens un goût acide dans la bouche et je me contiens au maximum pour ne pas vomir ce que j'ai dans le ventre.

Sans avoir plus le temps d'analyser la situation, le crâne rasé donne un coup de coude dans les côtes de Matthew pour lui faire relâcher son emprise. Ce geste soudain, lui fait desserrer sa prise et dès que l'homme se retourne le beau brun lui assène un coup dans la mâchoire qui le fait reculer de quelques centimètres.

Suite à cette seconde d'inattention, Matthew en profite pour lui saisir le cou et le lui tordre dans un bruit affreux qui me fait automatiquement détourner les yeux de cette scène. Le regard fixé sur le sol, les genoux légèrement fléchis, les mains sur les cuisses, je ne sens pas tout de suite une main me caresser le dos, en faisant de petits gestes circulaires.

Ce geste me surprend et me sort de ma torpeur, lorsque je me retourne pour croiser son regard, celui-ci est en symbiose avec le geste effectué quelques secondes, auparavant.

Il est tendre et doux, mais malheureusement, il a suffi qu'un court instant, puisque la réalité me frappe de plein fouet, son regard est de nouveau froid, dur et vide de toute émotion. Plus aucun signe de douceur ou tendresse dans ses yeux et sa main n'est plus présente sur mon dos. Un certain vide se fait ressentir à cette emplacement.

— Viens on doit y aller, le bruit du coup de feu a dû alerter les autres.

Je hoche vivement la tête, car aucun mot ne peut franchir les barrières de mes lèvres.

Avant de quitter définitivement cette cave de l'horreur, il se saisit de l'arme du premier mort qu'il glisse à l'arrière de son dos et tient fermement la seconde dans sa main. Il fouille les deux corps et en extirpe à l'un d'eux un téléphone, qu'il glisse lui aussi dans la poche de son jean.

Je le suis hors de cette pièce, où on longe une sorte de tunnel sombre.

On s'arrête d'avancer à la fin du tunnel encore caché par l'obscurité où plusieurs hommes habillés tout en noir marchent juste au-dessus de nous. Matthew regarde d'un œil avisé chaque homme avant de se saisir du téléphone.

Au bout d'une minute, après avoir un envoyé un message, il ressort la carte SIM au dos et la jette au sol en écrasant son pied dessus.

Nous remontons l'allée, accroupi, avant d'arrivée au bout, il se retourne pour me regarder.

— Tu vois la porte en fer là-bas ? murmure-t-il, pointant de son index la direction de celle-ci.

Une fois que j'ai jeté un œil dans la direction pointée, je chuchote un petit « oui ».

— Bien, c'est par là qu'on doit sortir mais pour pouvoir y arriver il nous faut une diversion, quelque chose pour détourner leur attention le temps qu'on puisse sortir d'ici.

— D'accord, qu'est-ce que je dois faire ? demandé-je tout bas.

Un petit sourire en coin se dessine sur son visage avant qu'il ne reprenne la parole.

— Toi ? Rien, c'est de ma faute si on est dans cette situation, alors c'est à moi de prendre ce risque. Pendant que je tire sur eux pour les attirer vers moi toi tu cours sans te retourner vers la porte, je te couvre ils ne toucheront pas.

Ah la fierté masculine !

Je fronce les sourcils, une fois qu'il a fini d'annoncer son plan. Elle est complètement stupide son idée lui, il ne s'en sortira jamais vivant. Je n'en reviens pas que je me préoccupe de son sort, mais ça je ne l'assumerai jamais.

— Et toi comment tu vas atteindre la porte ?

— Tu t'inquiètes vraiment pour moi ? dit-il sans cacher son sourire moqueur.

— Pas du tout ! C'est juste que j'ai besoin de toi pour après, je ne sais même pas où on se trouve. Alors ce qu'on va faire c'est que tu me donnes la seconde arme et une fois que je suis à la porte c'est moi qui te couvre pour que t'ait le temps de rejoindre la porte.

Je le vois réfléchir à ma proposition.

— Allez on a plus le temps pour hésiter c'est la seule solution pour qu'on s'en sorte tous les deux. Donne-la-moi ! ajouté-je en tendant ma main à plat devant lui.

Je n'aime pas me servir d'une arme, mais là c'est une question de survie.

Je ne quitte pas son regard quand je me saisis de l'arme qu'il me tend. Je prends une grande inspiration lorsqu'il se relève pour faire diversion. J'espère qu'on sortira tous les deux vivants de cet endroit dans les prochaines minutes.

À suivre...

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Coucou, qu'avez-vous pensé de ce chapitre ? Vos impressions et quels sont vos idées pour la suite ? ♡
La suite sera postée au cours de la semaine prochaine. ( où peut-être avant 😉)
Merci pour vos retours !

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