Chapitre 7. Pour être libre.

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Lyanna

Les trois hommes viennent de quitter la pièce et je peux de nouveau respirer. Lorsque j'ai vu le regard du chef qu'il posait sur moi, j'ai eu peur. J'ai cru que ça allait recommencer.

Je ne comprends même pas comment j'arrive à attirer le regard de certains hommes. Je me déteste, mon corps me répugne. Je hais chaque jour l'image que je renvoie.

Je suis venu en Colombie pour un nouveau départ, pas pour subir encore un traumatisme merde.

Néanmoins, je dois dire que Matthew a bien géré la situation, pour l'instant. Ils vont bien se rendre compte que je ne suis pas Pricilya et j'espère, pour moi, que ce ne sera pas trop tôt.

Enfin bon, je ne sais pas trop ce que je souhaite, puisque je ne suis pas de nature optimiste.

De plus, la situation n'est pas réellement en notre avantage. Je regarde Matthew, il est perdu dans ses pensées.

Je me demande pourquoi il est intervenu en ma faveur, pourquoi mon sort l'intéresse-t-il ?

Toutefois, j'ai appris quelques informations sur son affaire, enfin plutôt ce qu'il a bien voulu me dire. J'espère en apprendre davantage maintenant.

On est tous les deux dans la même pièce et attachés, alors ça doit être le bon moment.

— As-tu une idée de la personne qui veut te tuer ?

Je ne sais pas pourquoi ça m'intéresse, mais c'est la première chose qui m'est venue à l'esprit. Peut-être le fait de savoir qu'il peut mourir à tout moment. Ça fait à peine quelques heures ou peut-être un jour qu'on est là et je me préoccupe de sa vie.

Je ne sais pas combien de temps, je suis restée inconsciente, mais voilà que je m'inquiète de ce qui pourrait lui arriver. Sûrement, puisqu'il m'a sauvé la vie dans la salle de sport ou encore ici, il y a quelques minutes. Autrement, c'est dû au coup que j'ai reçu à la tête. C'est les seules explications plausibles.

Il me regarde, mais ne me répond pas pour autant. Toutefois, je suis sûr qu'il a entendu. Il est de nouveau dans ses pensées.

Peut-être ai-je posé la mauvaise question ?

Je n'ajoute rien de plus, il ne me répondra pas, mais je compte bien avoir des réponses plus tard. Ma curiosité me perdra sûrement.

Il relève la tête et me fixe de ses beaux yeux bleus perçants. Ça ne dure qu'une seconde avant que son regard dur et froid soit de retour.

— On doit se barrer d'ici ! Ce n'est qu'une question de temps avant qu'il ne découvre ta véritable identité.

Je hoche frénétiquement la tête sans me détacher de son regard.

— Suis mes instructions et fais comme moi. Tu dois te débarrasser de tes cordes, dans un premier temps.

— D'accord.

— Bien, d'abord, il faut détendre les cordes, mais nos liens sont trop serrés au niveau de nos mains alors on doit commencer par nos pieds. Retire tes chaussures pour avoir plus d'espace au niveau de tes chevilles.

Je le vois enlever ses baskets alors je fais pareille avec les miennes. Je colle mes pieds ensemble et m'aide de la pointe de la chaussure pour retirer la deuxième en appuyant sur le talon.

Une fois fini, je m'attaque à la seconde. Je sens son regard sur moi et ça m'encourage à bien faire. Je n'ai pas envie de le décevoir, qu'il me prenne pour une personne faible et fragile, ce que je ne suis bien évidemment plus.

Après avoir effectué sa première instruction, je lève la tête et le regarde en attendant la suite.

C'est discret et rapide, mais j'ai eu le temps d'apercevoir l'ombre d'un demi-sourire. Un vrai sourire pour une fois, sans arrière-pensée, sincère. C'est différent des précédents qui sonnaient faux.

— Parfait, bougent tes membres pour détendre la corde et pouvoir la retirer plus facilement en sortant tes pieds des liens.

Je fais ce qu'il me dit. Au bout de longues et interminables minutes, je peux enfin passer mes pieds en dehors de la corde.

Lui avait fini bien avant moi, mais on n'a pas la même capacité musculaire. Sinon, j'aurai été la première à avoir terminé, c'est une évidence.
Je me rassure comme je peux, finalement.

— Bien maintenant, tu peux bouger ton bassin et te mettre sur le côté. Le but est de détendre la corde pour pouvoir te libérer. Ramène tes mains vers toi et frottent tes poignets entre eux, ce sera plus efficace.

Je continue d'agiter mes poignets entre eux, mais je ne vois aucune évolution, la corde ne desserre pas. Je souffle et râle contre ce foutu lien qui ne se détend pas. Putain, j'en peux plus ma patience atteint ses limites. Je souffle d'épuisement.

— T'abandonnes déjà ? Je te croyais plus combative que ça ! Je me suis sûrement trompé sur ton compte. dit-il avec un air de défi.

Je lui lance un regard noir et je vois qu'il n'est toujours pas arrivé à bout de sa corde. Ce défi, de m'extirper de mon lien avant lui me remotive.

Putain, je ne suis pas une lâche, pas question de baisser les bras et de lui donner raison.

Je reprends ma lutte contre ses liens sans le regarder et je m'acharne de plus en plus fort sur la corde. Mes pensées me mènent à la nuit où tout changé pour moi. Je ne vois plus et n'entends plus rien autour de moi. Je suis bloquée dans ce souvenir.

Je revis les émotions que j'ai ressenties. Au fait de ne pas mettre assez battu, de ne pas avoir su résister plus longtemps et d'avoir abandonné ma lutte.

Je ne m'arrête pas de me débattre contre ses liens. C'est ma revanche. Aujourd'hui, je réussirai. Tout est dans la tête. Je sais que je peux y arriver.

Après plusieurs minutes, je peux enfin sortir mes mains de la corde. Je souris, fière de moi et bordel, je ne me souviens même pas de la dernière fois où j'ai fait quelque chose qui m'a rendu fier.

Je sens une larme coulée le long de ma joue face à ce souvenir et je l'efface rapidement. Hors de question de montrer ma faiblesse.

Je relève la tête, haute et me tourne vers Matthew. Au même moment, il a réussi à s'extirper de sa corde.

— Et moi qui te croyais plus rapide que ça, je suis déçue. dis-je d'un ton faussement triste, en le regardant de haut en bas.

— Je suis extrêmement peinée d'apprendre ce triste fait. Ça me fends le cœur. annonce-t-il sur un ton moqueur.

Je remets mes chaussures en soupirant. Putain, ça m'énerve impossible de voir ce qu'il pense vraiment, il porte tout le temps un masque.

— Suis-moi il est temps de se tirer d'ici ! dit-il en me sortant de mes pensées.

À suivre...

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