Chapitre 6. Des aveux.

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Matthew

Le chef s'approche lentement, d'un pas assuré pour se placer devant moi. Il est grand, blond avec des yeux sombres. Ses cheveux retombent sur son visage. Il doit être un peu plus âgé que moi. Je lui donne la trentaine.

Tandis que ces deux chiens se placent l'un à ma droite et l'autre à ma gauche. Il se racle la gorge puis prend la parole.

— Bien le bonjour messieurs dames ! dit-il d'un ton faussement joyeux, levant ses bras à l'horizontale.

Il poursuit son discours, tout en nous regardant, Lyanna et moi à tour de rôle.

— Tout d'abord, je me prénomme Diego López. Je compte agrandir mon entreprise si on peut appeler ça comme ça et pour atteindre mon but, j'ai besoin de toi. déclare-t-il en me pointant du doigt.

— Qu'est-ce que tu veux ? demandé-je agacé

— Que tu travailles pour moi ! rétorque-t-il la mine épanouie.

C'est la phrase de trop et je pars dans un fou rire incontrôlable, sûrement nerveux. Tellement que je rigole, j'en ai les larmes aux yeux. Je vois le petit Diego me lancer des regards noirs.

Merde il était vraiment sérieux, il veut que MOI je travaille pour quelqu'un, en l'occurrence lui.

Je peine à reprendre mon sérieux, mais au vu des armes, des deux chiens pointés dans ma direction, je me redresse fier et annonce ma réponse.

— Vous faites erreur sur la personne puisque moi, je ne travaille pour personne. Je ne sais pas quelle mouche vous à piqué en pensant que je pourrais, voire même, envisagerais d'accepter votre offre.

Il rigole le con en plus. Je n'aime pas ça. Personne n'a jamais osé se foutre de ma gueule, sous peine de mourir dans d'atroces souffrances.

— Je crois que tu n'as pas bien saisi. Ce n'est pas une proposition, tu n'es tout simplement pas en mesure de refuser, affirme-t-il, la tête haute et le regard plus sombre.

Oh lui, il va prendre cher, ce n'est qu'une question de temps, personne, je dis bien personne remet en cause mon autorité.

Il reprend la parole avant que je puisse lui transmettre le fond de mes pensées les plus sombres.

— Vois-tu gamin, tu n'as pas mal d'ennemis qui seraient prêts à tout pour te voir mort et reprendre le flambeau des Sanchez. Donc, l'un de tes concurrents m'a proposé une sacrée somme d'argent, pour que je leur amène ta jolie petite frimousse, mais je ne veux pas que de l'argent. J'aspire à de plus grandes ambitions.

— Qu'est-ce que tu veux vraiment ? dis-je irrité.

— La puissance et grâce à toi, je vais pouvoir l'obtenir. J'ai donc refusé l'offre qu'on m'a gentiment proposée auparavant puisque vivant, tu m'es plus utile. Donc, on peut dire que je te sauve la vie, je pourrais très bien te livrer à ces gens et recevoir une somme d'argent exorbitante. Toutefois, je préfère que tu bosses pour moi, comme ça, j'obtiendrai 55% de ton affaire, l'argent et le pouvoir, en somme.

S'il croit que je vais céder mon héritage familial aussi facilement, ça pose un sérieux problème. Soit, il a un moyen de pression sur moi et là, je suis dans la merde, car mis à part ma famille, je n'ai aucune faiblesse.

Soit, il me prend pour un faible et là, je vais devoir revoir mon autorité et faire couler plus de sang en rentrant.

Mais la question que je me pose est, qu'elle est la personne qui veut me buter ? Un gros nettoyage s'impose. Même si j'ai déjà une petite idée sur la question.

— Qui t'a contactée pour me tuer ? demandé-je, pour confirmée ma supposition.

— Ah ça jeune ami, tu le sauras le moment venu lorsque tu auras accepté mon offre de ton plein gré ou par la force. En attendant, qui est cette jolie créature ?

Je tourne ma tête vers Lyanna et ses yeux me captivent, il faut que je me reprenne et que je réfléchisse rapidement pour la sauver de cette situation.

Je vois bien, dans le regard de ce fils de pute qu'il la désire. Il me faut une excuse pour qu'il cesse de s'intéresser à elle, sans trop me compromettre.

— C'est une flic infiltrée, je devais régler ce problème, mais vous êtes arrivé trop tôt pour les festivités.

Cette fois-ci, il la regarde d'une tout autre manière. J'y lis du mépris, je préfère ça. Hors de question qu'il pose ses mains sur elle.

— Ah, ces saloperies de vermine. Ne t'en fais pas, on va s'en charger. déclare-t-il avec un sourire qui en ferait trembler plus d'un, mais moi, j'arbore cette foutue expression quand je tue alors ça me fait ni chaud ni froid.

Mais maintenant il faut que je réussisse à le convaincre de la laisser en vie. Je la regarde du coin de l'œil et je constate qu'elle ne bouge pas. Son expression arbore aucune peur, elle reste de marbre, comme si sa vie n'était pas mise en jeu, à cet instant.

— Ce n'est pas nécessaire. Tout le monde à son prix. Elle pourrait être utile.

— C'est vrai, c'est une idée profitable ! Quel est son nom qu'on puisse vérifier ces informations.

Putain ! Il n'est pas facilement manipulable, mais j'excelle dans ce domaine alors je devrais pouvoir m'en sortir.

Je n'ai pas menti sur le fait que les trois quarts des flics sont à ma botte. Alors j'espère avoir le temps de nous sortir de cette merde, avant qu'il ne se rende compte que le nom de la personne que je vais lui donner ne correspond pas à la tête de la jeune femme ici présente.

Je le regarde dans les yeux pour lui montrer mon sérieux.

— Elle s'appelle Priscilya Gomez.

Il s'est adressé à moi pour que je décline son « identité » et non pas à la principale concernée, car les flics sont très mal vus dans notre « travail » et encore plus les femmes, ce qui m'arrange énormément dans cette situation, car je ne sais pas ce qu'elle aurait répondu.

— Bien ! Je te laisse réfléchir. Choisi bien, car tu pourrais mourir ici et maintenant si je le décidai.

Je ne réponds pas à sa menace mais je lui ferai payer tout ça, c'est une promesse.

Patience, ton heure viendra bientôt.

Il part, non sans jeter un regard plein de haine à la brune, qui elle, le regarde avec indifférence.

On s'est fait tirer dessus, puis on a eu un accident qui aurait pu nous coûter la vie. Ensuite, des saloperies nous ont kidnappés, pour finir ligoté dans une cave. Elle devrait pleurer, paniquer, trembler, je sais pas moi, avoir une réaction plutôt que rester impassible.

Du peu que je l'ai vu, j'ai remarqué qu'elle porte un masque en permanence, c'est très rare que je puisse voir ses émotions et putain que ça me contrarie et me donne envie de tout savoir d'elle, de son côté énigmatique.

Il me reste quelques heures environ pour nous sortir de là, avant que l'autre con et ses sbires ne reviennent.

Il n'est pas aussi intelligent que je le pensais s'il croit bêtement que je préférerai vivre et lui laisser mon business.

À suivre...

Survivre Aux Ténèbres Où les histoires vivent. Découvrez maintenant