Chapitre 7 : S'enfuir

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« Urgence ! Un vilain a enlevé un patient et a sévèrement blessé la plupart du personnel ! Appelez la police, déplacez les patients et chercher Shoto Todoroki ! » De nombreux docteurs et infirmiers se précipitèrent alors, des papiers s'envolant et des équipements médicaux roulant de couloirs en couloirs. Une infirmière appela le père temporaire du patient disparu, informant Aizawa que son enfant avait été kidnappé.

***

« Pourquoi tout ne peut-il pas se passer sans problèmes...? » Aizawa supplia, stoppant l'appel téléphonique déchirant avant de se tourner vers Shinso, qui était assis sur le canapé jouant encore sur CatSnap. « Shinso, j'ai besoin que tu restes ici. Je viens de recevoir un appel et je dois y aller. » Aizawa se changea rapidement dans sa tenue de Héro, ajustant son écharpe et ses lunettes avant d'être fermement étreint par Shinso.

« C'est Todoroki, n'est-ce pas ? » Shinso devina, enfouissant sa tête dans le torse d'Aizawa. « Quelque chose est arrivé et tu ne veux pas me faire peur. »

Pour Aizawa, ce n'était pas surprenant que Shinso devine si précisément. Le gamin sentait souvent quand quelque chose n'allait pas.

« Ouais... » Aizawa répondit, pensant à toutes les mauvaises choses qui avaient pu arriver à Todoroki. « Espérons qu'il aille bien. L'hôpital m'a appelé et m'a dit que Todoroki a été kidnappé. » À cette phrase, Shinso fit un pas en arrière pour regarder dans les yeux morts d'Aizawa.

« Je suis sûr qu'il va bien. Il est fort. Rappelle-toi du championnat. »

Comment pourrait-il oublier le championnat ? Le gamin avait détruit quasiment toute l'arène par pure colère. Sero Hanta avait eu de la chance de ne pas être coupé en deux.

Aizawa ébouriffa les cheveux de Shinso, sortant de la sécurité de sa maison avant de grimper au bâtiment le plus proche pour se diriger vers All Might depuis les airs. C'était un raccourci pour U.A. et il ne paraîtrait pas suspect aux yeux des autres grâce à ses vêtements sombres.

***

Todoroki se réveilla dans une pièce sombre, incapable de voir quoi que ce soit. La seule lumière était une faible lueur venant d'en dessous d'une porte. Todoroki savait qu'il ne fallait pas l'ouvrir. De toute façon elle serait fermée.

Il frotta ses yeux, essayant de s'habituer à l'obscurité de la pièce. Todoroki pouvait voir la forme d'un lit, de quelques étagères, et de ce qui était au-dessus de ces étagères. La peur se faufila dans l'échine du bicolore, il voyait de nombreuses lames qui étaient déjà tachées d'un rouge pourpre.

Pour passer le temps, Todoroki joua avec ses doigts, se concentrant sur sa respiration qui lui faisait la sensation de coups de couteaux à chaque inspiration. Son œil lui faisait horriblement mal quand il l'ouvrait, et ses bras n'allaient pas bien non plus. Toga avait fait son numéro sur lui quand il était dans un état des plus vulnérables.

La poignée de la porte se baissa, de la lumière éblouissant Todoroki alors qu'une silhouette avachie se tenait devant ses yeux. Deux tubes rouges liés à une main derrière sa tête. De nombreuses autres mains étaient serrées autour de son corps comme si c'était une sorte de mode. C'était horrible à voir.

« Il t'auras fallu du temps pour te réveiller. » dit-il, sa voix rauque et forte. « Mon nom est Tomura Shigaraki. Je suis sûr que tu te rappelles de moi, tu sais, l'incident du SCA. »

Bien sûr qu'il était le chef des vilains. Qui d'autre voudrait gâcher son temps pour un enfant pathétique comme Todoroki ?

Todoroki sentit quelque chose de métallique remplir sa bouche, dégoulinant lentement le long de son menton et de son cou. Il était clair qu'il ne pouvait pas parler, mais ce n'est pas comme s'il avait un intérêt à faire cela puisque Shigaraki se foutrait complètement de ses plaintes.

Shigaraki augmenta la lumière, éblouissant Todoroki encore une fois avant de s'agenouiller et de soulever le bicolore par les cheveux. La douleur se faisait sentir par vagues à travers le cuir chevelu de Todoroki. Il résista à l'envie de pleurer alors que Shigaraki plaçait cinq doigts sur son coup, retirant des morceaux de sa peau comme du papier.

L'enfant cria, la douleur était atroce et insoutenable. C'était comme si des fourmis rouges grouillaient sous sa peau.

« Mon dieu, t'es bruyant, » soupira Shigaraki, laissant tomber le garçon et se relevant. « Je dois quand même admettre que ta voix est comme de la musique à mes oreilles. Je me demande comment Dabi va réagir quand il t'entendras. »

Shigaraki partit, claquant la porte avant qu'un clic n'indique qu'elle s'était verrouillée. Comme c'est incroyable. Todoroki ne pouvait pas s'échapper par cette porte.

Ce n'était pas comme si le jeune homme voulait s'enfuir de toute façon. Il pouvait à peine bouger et ses larmes avaient brouillé sa vision. Son corps était en feu, ses poumons se remplissaient de sang, et sa tête tournait comme un vortex. Il avait du mal à garder son œil ouvert. La douleur commençait à faire oublier à son corps la sensation de tout son être.

Todoroki gémit comme un chiot, essayant de parler, mais le sang remplit ses voies respiratoires et sa bouche. Il commençait à perdre l'espoir de survivre et cela lui convenait. A quoi bon essayer de survivre quand vos poumons sont remplis à ras bord de sang et que vous ne pouvez même pas penser ?

Donc, Todoroki ferma son œil, couché sur le sol en béton froid. Il attendait que la Faucheuse l'emmène, l'emmène en Enfer où il appartenait et devienne l'esclave qu'il était destiné à être. Cela fit apparaître un sourire sur le visage du garçon, imaginant être en Enfer avec les autres pécheurs comme lui. Il pourrait facilement s'identifier à quelqu'un, peut-être même devenir ami avec le Diable.

C'était à cela qu'il était destiné, n'est-ce pas ?

***

Endeavor bouillonnait de rage, serrant les barreaux de sa cellule. Il voulait tellement utiliser son alter pour s'évader de cet enfer, mais les chaînes autour de ses poignets l'en empêchaient. C'était énervant. Endeavor était suspecté de maltraitance d'enfant parce que son putain de fils avait révélé ce qu'il lui avait fait. Le gosse allait mourir ; c'était une promesse.

« Je te tuerai, Shoto. Et tu ne pourras plus me dénoncer. » Ses quelques mots et son aura mortelle empestaient dans toute la prison, faisant se ratatiner et se faire tout petits les autres criminels de peur.

Que pouvait-il faire pour être libre ? Attendre encore trois jours qu'il soit libéré ? Peut-être arracher les chaînes et s'évader. L'entraînement n'était pas que pour la torture de son fils. C'était pour renforcer les muscles d'Endeavor précisément pour ce type de situation.

Donc Endeavor écarta fortement ses bras, faisant pression sur les menottes en métal froid de toute ses forces. Il sentit un maillon se casser net, et avant qu'il ne le sache, les menottes étaient tombées en morceaux, pendant mollement sur les poignets d'Endeavor. Si les deux n'étaient pas connectées, elles étaient inutiles.

Endeavor fit fondre le métal de ses poignets avec du feu bleu, brûlant prudemment un trou à travers le mur en béton derrière son lit et se retrouvant dans l'air froid de l'extérieur. L'odeur de la rosée remplit ses narines, donnant à l'homme une grande confiance dans son plan pour mettre fin à la vie de son fils.

Si seulement il l'avait fait plus tôt. Tout cela aurait été évité.

Sayonara || Abused Todoroki (FR)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant