Rien n'avait de sens. La photo, les informations, les documents, les symptômes ! Rien sur celui qui avait kidnappé son fils n'était là. Aizawa avait d'abord pensé qu'Endeavor l'avait fait d'une manière ou d'une autre, mais il était en prison, aucune information supplémentaire ne pouvait dire le contraire.
L'autre suspect était la Ligue des Vilains, mais pourquoi voudraient-ils Todoroki ? Ils avaient déjà essayé avec Bakugo, échouant lamentablement car leur quartier général avait été détruit. Qu'est-ce qui, en y réfléchissant, les amènerait à prendre un autre élève et à risquer de subir les mêmes conséquences ?
Aizawa soupira lourdement, déposant le surplus de documents et s'appuyant sur son fauteuil pivotant avec incrédulité.
Pourquoi l'enfant ne pouvait-il pas avoir une pause avec cette société ? Cela rendrait mon travail beaucoup plus facile.
L'homme aux cheveux corbeau se leva finalement, classant ses documents dans une armoire avant de retourner au bureau de Midnight.
« Des pistes ? » demanda-t-elle en tassant un paquet de feuilles sur le bureau avant de les poser. Aizawa secoua la tête et s'assit à côté d'elle, croisant les bras sur sa poitrine.
« Ils ont bien couvert leurs traces. La seule conclusion certaine que la police a trouvée était les fissures à l'extérieur de l'hôpital, menant directement à la fenêtre de la chambre de Todoroki. La police a déclaré que le ravisseur avait utilisé une sorte d'arme ou de projectile pour escalader le bâtiment, cependant ils ne sont pas certains. » Aizawa détendit sa tête sur la table, sentant la surface froide du bois d'acajou avant qu'une main ne commence à caresser son dos.
« Nous le trouverons, Shota. Détends-toi et- »
« Comment puis-je me détendre ? » cracha Aizawa, claquant ses mains sur la table. « Mon fils, qui se remettait d'une tentative de suicide, vient d'être kidnappé par une personne ou un groupe inconnu ! J'ai le droit de paniquer ! Et si Shinso était ciblé ? Je ne peux pas vivre normalement si l'un de mes des enfants meurent parce que des connards les ont kidnappés et torturés ! Nous ne savons même pas pourquoi Todoroki a été ciblé ! Ça pourrait être le festival des sports ou parce qu'il est le fils du héros numéro deux – personne ne le saura tant que nous n'aurons pas trouvé le coupable. » Aizawa prit une profonde inspiration, jetant un coup d'œil à Midnight. Elle avait la tête baissée et les coudes appuyés sur la table.
« Je comprends à quel point tu es énervé, mais le deuil ne te fera aucun b- »
« Et tu pense que je ne le sais pas ? J'ai essayé d'être fort. J'ai essayé d'amener mon fils dans une nouvelle vie où il n'aurait pas à craindre que chaque adulte lui fasse du mal. J'ai essayé de rester calme quand il se coupait. Le gosse ne peut pas supporter ce que son père lui a fait pendant quinze ans. Qu'est-ce que tu penses que j'ai ressenti quand Shinso a subi le même traumatisme ? Il m'a fallu des années pour le transformer d'un enfant traumatisé à un garçon confiant avec un alter héroïque. Tu penses qu'il n'a pas essayé de se blesser ? J'ai vu du sang, des entailles, des ecchymoses à cause d'harcèlement et de surdosage. Todoroki est juste un peu différent, et je suis prêt à l'aider à guérir mentalement comme je l'ai fait avec Shinso. »
Midnight hocha la tête en signe de compréhension, agitant ses mains avant d'en placer lentement une sur le dos d'Aizawa et de tapoter, « Je n'ai jamais vécu ça comme toi, mais je suis prête à t'aider à récupérer Todoroki en toute sécurité. Demandes-moi simplement de faire quelque chose et je le ferai. »
Aizawa se mit à pleurer, des larmes chaudes coulaient sur ses joues alors qu'il sanglotait silencieusement. Midnight le réconforta, lui frottant le dos et le serrant dans ses bras pendant qu'il pleurait.
Cela pris dix minutes pour calmer l'homme aux cheveux corbeau, mais une fois fait, Aizawa rentra chez lui, espérant que son fils rentre à la maison. Midnight s'était portée volontaire pour le reconduire puisqu'elle ne lui faisait pas confiance s'il était seul. Aizawa était reconnaissant qu'elle l'aide. Il avait mis tous ces sentiments en bouteille pendant si longtemps et maintenant le barrage avait rompu. L'homme aux cheveux corbeau se sentait tellement mieux après avoir libéré ses émotions.
Après avoir remercié Midnight, Aizawa déverrouilla sa porte d'entrée et se dirigea vers l'intérieur, voyant Shinso endormi sur le canapé avec Smoke recroquevillée dans ses bras.
L'enfant aux cheveux lavande avait l'air si paisible, si à l'aise qu'il était presque impossible de savoir qu'il avait tant souffert. Aizawa était fier d'avoir pu changer la vie de Shinso pour qu'elle puisse être ce qu'elle était maintenant.
Tout ce qui restait était la vie de Todoroki, mais c'était plus facile à dire qu'à faire.
***
Il était si proche. Être sur le point de mourir était douloureux, mais ce n'était pas comme si Todoroki n'avait jamais vécu ça.
C'est étrange de penser que maintenant, j'hésite à mourir. Je pense à ce qui m'arrivera une fois que je serai parti, et ça me fait peur.
Comment se fait-il qu'à chaque fois que je sois sur le point de mourir, j'hésite ou je me dégonfle ? Pourquoi ai-je si peur de mourir alors que c'est tout ce que je voulais ?
« Mange, gamin. Nous ne voulons pas que tu meures tout de suite. » Shigaraki posa une assiette de riz à côté du visage de Todoroki, la rapprochant avec son pied. Quand le jeune homme ne bougea pas, Shigaraki soupira et se pencha. « Si c'est trop douloureux de bouger, dis-le-moi et je t'aiderai pour que tu survives au moins jusqu'à ce que nous te mettions aux enchères. »
« V-... Va te faire foutre... » siffla Todoroki, fermant son œil indemne alors qu'une vague de nausée le frappa. « Je préférerais m-...mourir... »
Shigaraki fit claquer sa langue, se levant avec de la déception dans les yeux avant que Dabi n'entre en trombe.
« Il ne coopère toujours pas, hein ? » roucoula-t-il, ses yeux turquoise brillants dans l'obscurité de la pièce. « Si tu continues comme ça, tu mourras certainement. »
Todoroki ne répondit pas, ignorant à la fois Dabi et Shigaraki jusqu'à ce que sa tête se relève et que quelque chose de froid transperce la peau de son cou. Il sentit du liquide entrer dans son corps quand la seringue fut retirée et sa tête libérée.
« Voilà. Tu survivras encore une semaine environ jusqu'à ce que notre patron sache quoi faire de toi. » Dabi laissa tomber la seringue et l'écrasa sous sa botte, la frottant au sol alors que des crépitements retentissaient. « Allons-y, le gars aux mains. Cet endroit pue le cuivre et ça me donne envie de vomir. »
Shigaraki resta silencieux, suivant Dabi hors de la salle et claquant la porte derrière lui.
Ce qu'ils avaient injecté en Todoroki était à la fois rigide et fougueux. C'était comme si les veines du bicolore étaient pleines de lave et se mettaient à le manger de l'intérieur.
Il pleura, enchaîné au lit dur tout en se débattant dans son propre liquide cramoisi. Ses larmes étaient brûlantes, coulant sur les draps tachés et le sol en béton. Son esprit ne voulait pas encore mourir. Todoroki voulait le faire soi-même, pas par les mains de vilains.
Todoroki utilisa ses dernières forces pour geler la porte, sachant que cela garderait les deux vilains à distance et le laisserait mourir en paix.
Cependant, Todoroki ne s'attendait pas à être sauvé par un vilain s'écrasant dans la fenêtre.
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Sayonara || Abused Todoroki (FR)
Fanfiction/!\ Cette histoire n'est pas de moi ! C'est une traduction de l'histoire originale de @RyushiAnime, qui m'a bien sûr autorisé à le faire :) Version originale terminée. La suite de la version originale est sortie ! À chaque fois qu'il parle, Todoroki...