No Body Guard Anymore [Tome 2]

4

Lorsque je trouve l'hôtel, j'ai une boule à l'estomac. Bordel mais qu'est-ce que je fous ? Pourquoi ?

Non. Je n'ai plus droits aux regrets dorénavant. Je veux la voir. Je dois la voir. Il faut que je lui parle et que je lui demande de m'en dire plus.

Ça fait un an et pourtant j'ai encore la sensation de l'avoir perdu hier. Elle n'a certainement même pas conscience d'à quel point j'aimerais avoir cette certitude que tout est réel. Qu'elle est en vie.

Concernant son amnésie, je préférerais que ce soit faux.

Lorsque je me retrouve dans le hall de l'hôtel, je me présente de suite à l'accueil:

- Buenos Dias. Je salue. ¿ Puedo conseguir el número de habitación de Avery Green ?

Elle acquiesce et jette un coup d'œil à l'ordinateur.

- 347. Tercera piso.

- Gracias.

Je rejoins rapidement l'ascenseur et une fois à l'intérieur, je m'autorise donner un coup de pied sur le mur. Je ne sais même pas si je devrais la voir. Après tout en y réfléchissant bien, si elle voulait se souvenir de tout, elle aurait demandé à son père et à Avalonne de tout lui raconter.

L'ascenseur s'arrête. Je cherche son numéro de chambre, et je ne tarde pas le trouver. Une fois devant la porte, je me stoppe. Je toque là ? Maintenant ? Comme ça ?

Je soupire face à ma bêtise. Il faut me décider maintenant.

Bon, et puis merde.

Je toque. Et bien vite, une voix me répond:

- J'arrive !

Mon cœur loupe un battement, et un frisson parcourt mon dos. C'était tellement naturel... On aurait dit qu'elle n'avait jamais sauté du haut de cet immeuble.

La porte s'ouvre, et je crois être sur le point de perdre conscience à nouveau.

Elle est là, tout aussi belle qu'avant. Ses jolies boucles blondes retombent sur sa poitrine, ses iris verts plongent dans les miens, aussi éclatants et expressifs qu'avant.

- Oh, euh... Salut.

Elle m'offre un sourire incertain. Putain, et ses lèvres. Roses. Pleines. Toujours aussi parfaites.

J'ai l'impression d'être encore plus fou d'elle que lorsque je l'ai rencontré. Ça me dépasse. Ça me fascine. Et ça m'effraie surtout.

Sans plus réfléchir, je frôle son visage de mes doigts. Sa peau est douce. Je sens également des petites traces, n'étant autres que des blessures cicatrisées depuis sûrement un bail.

Elle est bien réelle.

Elle rougit, mais ne me repousse pas. Amnésie ou pas, une partie d'elle se souvient de moi. Seulement cette partie n'inclue pas son cerveau.

- Tu veux entrer ? Elle demande finalement.

Je laisse tomber mon bras le long de mon corps. Elle me sourit. Je pourrais presque croire qu'elle ne m'a pas oublié.

Mais son regard... Il est différent. Il n'y a pas cette familiarité dans laquelle je plongeais si facilement avant. Pourtant, c'est tout naturellement que je réponds:

- Je veux bien.

AVERY
Je ne sais pas pourquoi ni comment Rafael est arrivé jusqu'ici, mais j'avoue être contente qu'il soit là, et en meilleure forme.