No Body Guard Anymore [Tome 2]

3

RAFAEL
    Je grimace dès l'instant où je passe la porte de l'appart de Jess. Je ne sais même pas pourquoi. Je crois que... J'aurais préféré rentrer chez moi. Être seul. Aller à l'hôtel m'aurais même plu.

- Ça va ? Demande Jess avec une attention sincère.

- Ça fait quinze fois que tu me demandes. Oui, ça va.

- Désolée... Elle soupire et ferme la porte alors que je m'affale sur le canapé du séjour. Tu la connais d'où cette fille ?

   Je ne réponds pas. Je ne sais pas encore si je suis fou ou pas. Peut-être que ce visage n'était qu'une illusion. C'est probable que sur le coup, la nostalgie m'a pris et a fait que mon cerveau transforme ce visage inconnu en celui d'Avery...

  Je veux me gifler. Est-ce seulement normal que ma fausse réalité est plus crédible que la vraie ?

- Je vais pisser. Dis-je avant de foncer m'enfermer dans la salle de bain.

J'attrape mon téléphone et appelle la premier prénom qui me vient: Ryan. Qui de mieux que mon meilleur ami pour m'entendre confier mes faiblesses ?

- Raf ! Il s'exclame.

- Salut mec. T'es pas occupé ?

- Non. Mais tu tombes bien. Enfin... Qu'est-ce que tu as à me dire d'abord ?

Je prends une grande inspiration et prends le temps de réfléchir à mes termes. Ryan était -après ma grand-mère, celui avec qui j'ai eu le plus de facilité à me confier. Concernant Avery notamment.

- Je... Je l'ai vu.

- Qui ?

- Avery.

Un silence me répond. J'entends du mouvement, comme s'il changeait de position.

- Comment ça ? Dans un rêve ou...?

- Non ! Non, je l'ai vu. En vrai. Elle est ici... Je crois.

- Attends... Raf, tu déconnes ?

- Non, je te le jure !

- Mais tu as dit qu'elle était morte.

- Oui ! Je l'ai vu sauter !

- Alors pourquoi ?

- Je sais pas putain...

- Vous étiez hauts ?

- Hein ?

- Quel étage à peu près ?

- J'en sais rien... Je me souviens pas.

- Il est possible qu'elle aie survécue. En même temps t'es parti super tôt non ?

- Son père m'a interdit de rester à l'hôpital. Il m'a dit des trucs qui m'ont... Enfin bref, il m'a fait comprendre que je devais partir.

_Flashback_

- Vous n'avez pas le droit de m'interdir de la voir ! Hurlais-je.

- Oh que si mon grand ! Criait-il encore plus fort, riant de façon malsaine, jamais, au grand JAMAIS elle n'aurait mît sa vie en danger sans toi ! J'ai fait la PUTAIN D'ERREUR, de te mettre sur son chemin, et regarde !

- Non... Elle ne mourra pas.

Je ne savais pas si je me le disais à moi ou à lui. Le médecin arriva.