CALEB
J- 52
09h32
Quelque part au-dessus de la Mer Ligure
C'est la pire gueule de bois que je n'ai jamais eu. Le pire sans doute, c'est que je n'ai absolument aucun souvenir de ma soirée d'hier. Si je me suis ridiculisé comme un trou du cul, je n'en ai pas le moindre idée et depuis ce matin, j'hésite à aller m'excuser auprès d'Alexander.
Je m'enfile une troisième bouteille d'eau alors que le jet privé entame un virage assez serré sur sa gauche. Le mal de tête manque de me faire renverser ma boisson sur les fauteuils en cuir blanc qui doivent coûter une petite fortune. Cece se tourne vers moi mais et ricane en constatant mon état pitoyable avant de se replonger dans la lecture de son roman.
Je pourrais vous mentir en vous disant que les ronflements d'Emi me bercent et m'apaisent mais combinés au mal de tête, j'ai plutôt l'impression que mes oreilles vont exploser d'une minute à l'autre. Que nous soyons littéralement au-dessus de la mer, dans un putain de jet appartenant à des personnes qui ont arrêtés de nous séquestrer il y a à peine vingt-quatre heures, ne semblent pas réussir à stopper sa sieste improvisée.
décide de me lever pour fuir le plus loin possible, exercice qui s'avère difficile quand ma tête peine à coordonner mes jambes. En traversant l'habitacle, Alex me lance un coup d'œil pour vérifier que je vais bien et je lève mon pouce dans sa direction pour le rassurer. Le pilote choisit cet instant pour faire vaciller l'avion et je perds l'équilibre dans le mouvement.
Je lève le pouce et, au même moment, l'avion vacille et je perds l'équilibre. Ma hanche tape le coin d'une table et j'étouffe un juron sacrément vulgaire qui ne manque pas de faire sourire le grand roux à ma droite.
— Je crois que tu commences à regretter d'avoir bu hier, non ?
J'entends Cecilia rire à la remarque d'Alex qui, lui non plus, ne cache pas son amusement face à mon allure. J'ai l'air d'un con.
— Faudra que je me souvienne que je ne tiens pas l'alcool pour la prochaine, dis-je.
Alexander me tapote l'épaule ne signe d'encouragement et me laisse poursuivre ma route vers le fond de l'avion. En marchant, je réalise que je n'ai pas sursauté en croisant le regard balafré de Cece ou que je n'ai pas repoussé la proximité avec son ami. C'est comme si je m'étais déjà habitué à leur présence, fait à l'idée que je suis maintenant un des leurs. Je ne suis pas certain d'apprécier l'idée.
Dans ma course pour atteindre le meuble bar caché au fond de l'habitacle, je croise Julia qui, affalé dans l'une des banquettes, dort à poing fermé et ne m'entends même pas passer. Je me mets à fouiller le meuble enfin atteint mais, sans réelle surprise, à part des bouteilles hors de prix, pas le moindre signe d'un satané paracétamol qui pourrait alléger la douleur qui me tient la tête
— Ne t'excite pas comme un chiot affamé, Caleb. Le meuble ne t'a rien fait.
Je sursaute et me cogne encore une fois dans le coin d'un énième meuble. La boîte que je tiens m'échappe des mains mais Rosalia arrête sa chute, d'un réflexe vif. Tout mon corps me lance et la présence de la brune ne m'aide pas à calmer les frissons qui parcourent chacun de mes putains de nerfs.
— Tu cherches quelque chose ?
— Tu ne préviens jamais de ta présence les gens qui ne t'ont pas vu, bordel ?
Je lui tourne le dos, faisant mine de ranger l'emballage pour me soustraire à ses yeux inquisiteurs qui me perturbent bien plus que je ne l'admettrai jamais.
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NÉMÉSIS, LES ROSES DE ROME T.1 | Romantic suspens
ActionRome, Italie Caleb et Emilio n'ont plus qu'une idée en tête tandis qu'ils s'enfoncent dans les dédales de la cité italienne : fuir. Ils savent que Donato Grimaldi, le lion de Sicile, est à leurs trousses : s'ils sont rattrapés, ils ne donnent pas ch...