Chapitre 28

23 3 6
                                    

Assia regarda totalement déboussoler, cet homme qui était l’ami de son bourreau, se lever dans l’assemblée. Ce dernier d’une démarche nonchalante, s’approcha de la barre, tandis qu’Assia alla prendre place auprès de son avocat. Elle vit cet homme après s’être présenté à la cours, prononcer la fameuse phrase « Je ne dirai que la vérité, rien que la vérité. », puis se lancer dans son témoignage.

-        Connaissez-vous l’accusée ici présente ? lui demanda maître Ajavon.

-        Oui ! répondit le monsieur. Elle s’appelle Assiatina Greishla Ahar, et c’est la fille de la défunte Isabella Flores, l’amante de mon ami, feu Nicolas Koffi Da Silveira.

-        Que pouvez-vous nous dire par rapport à tout ce que la demoiselle ici présente, (Il indexa Assia.) nous a raconté précédemment.

-        Tout ce que la demoiselle a dit, n’est que pure mensonge. Rétorqua calment ce dernier

-        Quoi ? intervint la demoiselle, en se levant de nouveau de son siège. Donc vous sous entendez que j’ai menti ?

-        Assia ! l’interpella son avocat. Ne parlez pas pour l’amour du ciel.

-        Effectivement ! Confirma Docteur Mensah, en la défiant du regard. Tout ce que tu as raconté, n’est qu’un tissu de mensonge. Nicolas était avant tout un frère. C’est un homme tellement généreux et altruiste. Tout ce qu’il voulait, c’était que toi, (Il la pointa du doigt.)  finisse par l’accepter comme un père. Il n’a toujours voulu que veiller sur ton bien-être.

Comment ? Ce n’est pas vrai !

Assia ne pouvait pas croire à ce qui lui arrivait. Elle regarda l’ami de son ex bourreau, totalement figée par toute cette froideur calme, qu’il dégageait. Comment cet homme pouvait venir là, et raconter un tas de mensonges écœurants, et de manière si effrontée et éhontée ? Complètement impuissante et désarmée, elle se laissa retombée sur son siège, laissant des torrents de larmes s’échapper de ses yeux, en écoutant cet homme briser chacun des murs placés pour son édifice de liberté.

Comment pouvait-on être à ce point cruel ?

-        Vous n’êtes qu’un vil menteur ! s’écria aussitôt de nouveau Assia énervée, fatiguée d’en écouter plus. Un vil menteur, fourbe et méchant !

-        Calmez-vous mademoiselle Ahar ! prononça le juge.

-        Comment me calmer, si c’est mon intégrité qu’il est en train de bafouer, votre honneur ? (Elle se tourna dans la direction du monsieur.) Comment pouvez-vous penser une seule seconde, qu’une personne saine d’esprit, avec la tête sur les épaules, puisse façonner une histoire de cette ampleur ? Mais quand même ; j’ai été violé là ! termina-t-elle en désespoir.

Le juge se tourna vers l’avocat chargé de défendre la demoiselle et ordonna :

-        Calmez votre cliente, où ça sera la sanction pour elle !

-        Excusez là votre honneur ! répondit prestement ce dernier. (Il se tourna aussitôt vers sa cliente, et lui recommanda :) Soit calme. Ok ? C’est justement ce que veux la partie adversaire, te discréditer devant la cours. Alors, je te prie de ne pas entrer dans leur jeu. Ne t’inquiète pas pour le tissu de mensonges qu’il raconte. Nos preuves suffisent amplement, pour aller en ta faveur.

Incapable de répondre, car encore sous le coup de ce épisode effroyable, elle acquiesça d’un hochement de tête, laissant un autre torrent de larmes s’échapper de ses beaux yeux, avant de revenir vers cet ignoble menteur en face d’elle. Comme le lui a demandé son avocat, elle n’intervint plus, malgré la difficulté qu’elle avait de garder son calme, face à ces calamités que débitait le Docteur Mensah. Elle le regarda détruire chaque brique de son mur de liberté, sans pour autant intervenir. Quand ce dernier eut finit de saccager son avenir, il regarda dans la direction de la demoiselle, avant de lui adresser un sourire sadique comme pour lui dire : « Je ne te laisserai pas salir la mémoire de mon ami. Je te le fais payer ! »

Tour d'Ivoire T1: UNE AFFLICTION SOUS SILENCEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant