Chapitre 19

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Je passai encore une semaine de convalescence, avant de reprendre le chemin des cours. Vu que j’avais accumulé assez de retard, je m’étais mise à fond dans les révisions, pour être au même niveau que les autres. Heureusement qu’Angelo m’avait recopié les cours, ce qui me mettait à jour de ce côté-là. Maintenant ce qu’il fallait, c’est de bosser ces cours justement. Quant à mes cours d’auto défenses, je devrais patienter encore un peu avant de les reprendre.

A la maison, rien n’avait changé, à part le fait que, mon sadique de beau-père depuis mon retour de l’hôpital, ne restait plus trop sur place. On dirait que le ciel a eu une fois de plus pitié de moi, en m’épargnant de sa présence. Je ne sais pas trop ce qui se passait entre ma mère et lui, mais j’avais l’impression qu’il y avait de l’eau dans le gaz, et j’en étais la raison. Vu qu’on partageait le même étage, un jour en sortant de ma chambre, je les ai entendus se disputer violemment, mais je ne m’arrêtai pas pour prêter oreille.

Qu’ils s’entretuent s’ils le veulent, je ne les plaindrai aucunement.

Des jours sont passés, voire des semaines, et monsieur bougeait beaucoup plus pour ses affaires. Dès fois, il emmenait ma mère avec lui, des fois non !

Un soir, j’étais là dans ma chambre à réviser, quand monsieur Nicolas avait fait intrusion dans ma chambre. Un regard sur lui, et je constatai qu’il venait à peine de rentrer de voyage.

-        Puis-je vous aider ? j’attaquai en première de cette voix calme et sereine, sans même lui souhaiter la bienvenue au préalable.

Intérieurement je paniquais, mais au dehors, je présentais une personne confiante et désinvolte.

Mon bourreau ne m’avait pas répondu, et s’était contenté de me dévisager, les mains dans les poches de son pantalon Jeans. Très lentement, il s’était rapproché de moi, et s’était mis à étudier mes traits de visage.

-        Pourquoi j’ai cette sensation que tu changes ? avait-il murmuré. Pourquoi je sens que je n’ai plus cette emprise sur toi ? (Il avait glissé son index sous mon menton, et m’avait soulevé légèrement le visage vers son visage.) Pourquoi, je ne vois plus cette lueur de panique briller au fond de tes pupilles quand je t’approche, mais au contraire, brille du défi à la place ?

(Il avait relâché mon menton.) Essaies-tu de te rebeller ma petite femme ? (Il avait rapproché plus son visage du mien, puis s’était penché à mon oreille.) Alors, laisses-moi te dire que qui joues avec le feu, s’y brûle ! Et je compte bien brûler ses ailes de rébellion que tu es en train de déployer. Dans pas longtemps, tu sauras ma domination sur toi.

Et puis sans rien ajouter de plus, il avait tourné ses talons dans l’intention de déserter ma chambre.

-        A très bientôt ma petite femme. (Il m’avait lancé un dernier regard.) Les vacances sont terminées pour toi ! avait-il balancé, avant de franchir le seuil, et s’en aller.

Une fois son départ, je relâchai ma respiration pendant longtemps retenu. Une chose est sûre et certaine, ce soir, j’aurai la visite de ce monstre dans mon antre.

Vraiment, les vacances sont finies !

Alors, il faut que je me prépare à le recevoir ! Je me mis alors à faire des vas-et-viens, tout en réfléchissant à la manière de me prendre pour m’éviter une autre séance de torture. J’étais là à cogiter, quand soudainement, je me rappelai de la discussion que j’avais eue avec les filles et Angelo à ce sujet. Un jour, j’avais eu le courage de leur raconter tout, dans les moindres détails. Elle savait que j’ai été abusée suite à l’intrusion de Serena dans mes pensées, mais jamais, elle n’ont connu les détails. Alors, je leur avais raconté comment il s’introduisait dans ma chambre en pleine nuit, la manière dont il me violentait, du fait que j’avais même changé de serrure, ce qui m’avait valu ce séjour à l’hôpital. De comment il se prenait pour ne pas être soupçonné de son personnel, et des menaces sous lesquelles il me tenait. Toutes m’avaient écouté, et chacune à sa manière, m’avait donné des idées, histoire de lui échapper, le temps de trouver une aide concrète, sans mettre la vie de quiconque en danger.

Tour d'Ivoire T1: UNE AFFLICTION SOUS SILENCEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant